Chaque lundi, notre Directeur de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée ? Quelles actualités faut-il retenir ?
Source : @Bloomberg LP
Situation en Ukraine
Pas d’évolution majeure du conflit cette semaine. Les négociations entre la Russie et l’Ukraine continuent mais n’aboutissent à aucun résultat concret pour le moment. Les frappes militaires sur les grandes villes d’Ukraine s’intensifient, l'objectif militaire de la Russie visant à exercer une pression maximale sur l'Ukraine afin de se placer dans une position de force dans les négociations. Les américains, de leur côté, tentent de dissuader la Chine d’apporter une aide à Moscou.
Situation sanitaire
En Chine, la forte augmentation du nombre de contaminations au Covid-19, au plus haut depuis le début de la pandémie, a poussé les autorités à prendre de nouvelles mesures de distanciation sociale, avec notamment le confinement de Shenzhen ou de Langfang, près de Pékin. Le Premier ministre chinois, Liu He, a annoncé que Pékin allait prendre des mesures de soutien à l'économie et des initiatives favorables aux marchés de capitaux.
Macroéconomie
Le moral des investisseurs allemands a subi une chute sans précédent ces dernières semaines en raison de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe et des sanctions économiques qui en découlent, alimentant les craintes d’une récession en Allemagne qui a une forte dépendance énergétique à la Russie. L’indice ZEW du sentiment des investisseurs a en effet chuté à -39,3 après 54,3 en février. Il s'agit de plus forte baisse de cet indicateur d'un mois sur l'autre depuis la création de l'enquête en 1991. L’Allemagne est particulièrement touchée par la guerre en Ukraine, du fait de sa forte dépendance énergétique à la Russie, mais aussi car la Russie et l'Ukraine sont des pays fournisseurs et sous-traitants dans un grand nombre de secteurs industriels. L’Ukraine a notamment un rôle important dans la production de câbles isolants utilisés dans la production automobile.
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont restées à un niveau bas à 214 000, traduisant le dynamisme du marché de l’emploi. La moyenne mobile sur quatre semaines s'est tassée de 8 750, à 223 000.
Politiques monétaires
Comme prévu, la Fed a augmenté ses taux d'intérêt de 0,25% ce mercredi, dans un mouvement visant à tenter d'enrayer l'inflation galopante aux Etats-Unis. C’est le premier tour de vis de la Fed depuis décembre 2018. Selon les projections de la Fed, sept hausses de taux doivent être attendues cette année, soit une à chaque réunion. Trois autres sont anticipées en 2023, puis une en 2024. La Réserve fédérale américaine a donc durci son discours sur l'inflation, dont la maîtrise devient la priorité. Lors de la dernière publication de ses prévisions, en décembre , la réserve fédérale tablait en effet sur trois hausses de 0,25% en 2022, suivies de trois autres hausses en 2023. Ces annonces d’une remontée progressive des taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation ont été bien accueillies par les investisseurs, d’autant plus que la Fed a renoncé à une hausse plus franche de 0,50% dès maintenant.
La Fed a par ailleurs ajusté ses prévisions économiques. Ses économistes situent désormais l'inflation à 4,3 % pour l'ensemble de l'année 2022, contre 2,6 % auparavant, et la croissance à 2,8 %, contre 4 % en décembre. «La probabilité d'une récession dans les deux prochaines années est faible, le marché du travail demeure solide», a ajouté Jerome Powell, pour qui «l'économie peut supporter un resserrement de la politique monétaire.»
Performances
Toujours marquées par une forte volatilité, les actions internationales ont clôturé la semaine en hausse de 5,8%, avec une surperformance des valeurs de croissance, et de celles du secteur des technologies en particulier (avec une hausse de 8,4% enregistrée sur la semaine).