Chaque lundi, notre équipe de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée ? Quelles actualités faut-il retenir?
Source : @Bloombeg LP
Macroéconomie 🔎
- La semaine a été marquée par des signaux macroéconomiques contrastés. Aux États-Unis, le marché du travail confirme son essoufflement : en août, les créations nettes d’emplois non agricoles se limitent à 22 000, très en deçà des 75 000 attendues, tandis que le taux de chômage remonte à 4,3 % après 4,2 % en juillet. Le rapport JOLTS va dans le même sens avec 7,181 millions d’offres d’emplois en juillet, moins qu’anticipé, et l’ADP ne recense que 54 000 créations dans le privé, après 106 000 en juillet.
- En contrepoint, la productivité du secteur non agricole surprend positivement au deuxième trimestre : +3,3 % contre +2,8 % attendu, après un recul de 1,5 % au premier trimestre.
- Les indicateurs avancés envoient un message nuancé. L’ISM manufacturier progresse à 48,7 en août, encore en territoire de contraction mais mieux qu’en juillet. À l’inverse, le PMI manufacturier de S&P Global se hisse à 53, signalant une dynamique plus favorable. Dans les services, l’ISM rebondit à 52, alors que le PMI de S&P Global se tasse à 54,5. Au total, le PMI composite S&P reflue à 54,5.
- L’indicateur GDP Now de la Fed d’Atlanta est par ailleurs revu en baisse pour le troisième trimestre, à 3 % contre 3,5 % attendu.
- En zone euro, l’inflation globale accélère légèrement à 2,1 % en août (2,0 % en juillet), tandis que l’inflation cœur reste stable à 2,3 %, un peu au-dessus des attentes.
- Les prix à la production augmentent de 0,4 % en juillet, davantage que prévu.
- La croissance du deuxième trimestre est confirmée à 0,1 % (soit 1,5 % en rythme annuel) et le taux de chômage s’établit à 6,2 %.
- Du côté de l’activité, le manufacturier repasse franchement au-dessus de 50 à 50,7, quand les services ralentissent à 50,5, suggérant une reprise encore fragile et hétérogène.
Banques centrales 💰
- La FED a publié son Beige Book, qui regroupe des informations qualitatives sur la situation économique dans les différentes régions des États-Unis, informations collectées par les 12 banques régionales de la FED. L’activité semble ralentir, puisque la plupart des 12 districts de la FED ont enregistré une « croissance nulle ou atone ». Les hausses de prix ont été « modérées ou modestes » dans 10 des 12 districts et, là où les prix augmentent, cette hausse concerne surtout les matières premières. Côté emploi, si les licenciements généralisés sont rares, les départs sont encouragés et ne sont pas remplacés, les entreprises espérant pouvoir profiter du déploiement de l’IA pour réduire progressivement la masse salariale.
- La BCE se réunit jeudi et devrait, selon le consensus, maintenir ses taux directeurs inchangés. Christine Lagarde était l’invitée de Radio Classique lundi 1er septembre. Elle a souligné les dangers qu’une perte de l’indépendance de la FED ferait peser sur l’économie mondiale. Elle s’est en outre dite « préoccupée » par l’incertitude politique en France et le risque que cela fait peser sur l’économie de la zone euro, sans redouter pour autant qu’une crise de la zone euro en résulte.
Performances 📊
- Les marchés actions évoluent dans un climat de stabilité. En euros, les actions internationales gagnent 0,2 %, les émergents 1,1 % et le Japon 0,4 %, quand les États-Unis stagnent à +0,05 % et la zone euro cède 0,6 %. Sur le plan sectoriel, les télécommunications progressent de 4 %, la consommation discrétionnaire de 1,1 % et la santé de 0,4 %, tandis que l’énergie recule de 3,3 %, les financières de 1,4 % et les services aux collectivités de 1,1 %.
- Sur le marché obligataire, la détente se poursuit : le 10 ans américain recule à 4,09 % (-14 pb), le Bund à 10 ans à 2,66 % (-6 pb) et le CMS 10 ans à 2,62 % (-4 pb), tandis que l’écart OAT/Bund reste proche de 80 pb.
- Les matières premières et les devises traduisent un regain d’aversion mesuré : le pétrole baisse de 3,84 %, l’or progresse de 3,9 % et l’euro s’apprécie de 1,1686 à 1,1719 contre dollar.
À suivre cette semaine 💡
- Aux États-Unis, nous connaîtrons les chiffres de l’inflation, avec une inflation globale attendue en hausse à 2,9 % en août, après 2,7 % en juillet. L’évolution des prix à la production en août est attendue en hausse de 0,3 %, après +0,9 % en juillet. Vendredi, nous prendrons connaissance des estimations préliminaires de l’indice du Michigan. Nous surveillerons particulièrement l’évolution des anticipations d’inflation à cinq ans et l’indice de confiance des consommateurs, attendu en légère baisse à 58 en septembre, contre 58,2 en août.
- En zone euro, nous suivrons la situation française et attendrons la mise à jour de la note de la dette française par l’agence Fitch, vendredi. Les regards seront également tournés vers la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne, avec un statu quo attendu sur les taux, le taux de dépôt étant maintenu à 2 %.