Chaque lundi, notre équipe de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée ? Quelles actualités faut-il retenir ?
Source : @Bloomberg LP
Macroéconomie 🔎
- Aux Etats-Unis, pas de surprise sur le front de l’inflation. L’inflation globale remonte légèrement à 2,7 % en novembre, contre 2,6 % en octobre et l’inflation core reste stable à 3,3 %.
- L’indice des prix à la production (PPI) progresse de 0,4 % en novembre, contre 0,2 % attendu. Sur un an, il affiche une hausse de 3 %, dépassant les prévisions de 2,6 %.
- Du côté de la productivité, la productivité du secteur non agricole s’améliore de 2,2 % au troisième trimestre, conformément aux attentes (contre 2,5 % au trimestre précédent). Le coût unitaire de la main-d’œuvre augmente de 0,8 %, un chiffre bien en deçà des 1,9 % attendus mais supérieur aux 0,4 % du deuxième trimestre. Enfin, attendus en contraction de -0,2 %, les indices des prix à l’exportation et à l’importation surprennent : le premier reste stable, tandis que le second affiche une légère hausse de 0,1 %.
- En zone euro, la production industrielle est restée stable en zone euro au mois d’octobre. Le chiffre de septembre a cependant été révisé à la hausse, avec une contraction de -1,5 % seulement (contre une première estimation à -1,9 %). En rythme annuel, la baisse, initialement attendue à -1,9 %, se limite finalement à -1,2 %.
- En Allemagne, l’évolution de l’indice des prix en novembre est conforme aux attentes, avec une contraction mensuelle de -0,2 %, correspondant à une inflation annuelle de 2,2 %. Même constat en France, où l’inflation annuelle atteint 1,3 %, en ligne avec les prévisions, contre 1,2 % en octobre.
- En Chine, l’indice des prix à la consommation (CPI) a reculé plus fortement que prévu en novembre, à 0,6 %, contre -0,4 % attendu et -0,3 % en octobre. En rythme annuel, les prix augmentent de 0,2 % seulement, bien en deçà des 0,5 % attendus. Le spectre de la déflation refait ainsi surface.
- Du côté des prix à la production (PPI), la contraction est moins marquée qu’anticipée : -2,5 % en novembre, contre -2,8 % attendu et -2,9 % en octobre.
- La balance commerciale s’améliore de manière inattendue, malgré une croissance des exportations plus faible que prévu (+6,7 %, contre +8,5 % attendu). Cette amélioration s’explique par une forte contraction des importations, qui chutent de -3,9 % en novembre, alors qu’une légère hausse de +0,3 % était anticipée.
Banques centrales 💰
- Comme prévu, la BCE a abaissé ses taux directeurs de 0,25 point, ramenant ainsi son taux principal à 3 %. Bien que cette décision ait été anticipée, certains espéraient un geste plus fort, compte tenu de la faiblesse persistante de l’économie de la zone euro. Lors de sa conférence, Christine Lagarde a souligné que l’économie de la zone euro perdait de l’élan, en raison de la contraction continue du secteur manufacturier, de la faible croissance des services et des tensions sur le commerce mondial qui pourraient peser sur la croissance en 2025. Du côté des prévisions économiques, la BCE a légèrement révisé à la baisse ses estimations pour le PIB de la zone euro :
- 2024 : +0,7 % (contre +0,8 % précédemment),
- 2025 : +1,1 %,
- 2026 : +1,4 %.
- La FED se réunit cette semaine, et le consensus s’attend à une nouvelle réduction de 0,25 % des taux directeurs, les ramenant à 4,5 %.
- La semaine dernière, l’inflation américaine a légèrement augmenté, mais ce mouvement, anticipé, ne devrait pas remettre en cause l’assouplissement monétaire. Toutefois, Jérôme Powell a averti que, compte tenu de la résilience de l’économie, il n’y avait aucune urgence à accélérer les baisses de taux.
- Cette prudence pourrait s’intensifier en 2025, en fonction de la politique économique mise en œuvre sous la présidence de Donald Trump. Les marchés intègrent déjà cette incertitude, en anticipant un rythme plus modéré d’assouplissement dans les mois à venir.
- En Chine, le Bureau politique du Comité central du Parti communiste (PCC) a annoncé un changement notable pour 2025 : la politique monétaire deviendra « modérément souple », abandonnant ainsi son cadre actuel décrit comme « prudent ». Ce revirement marque un tournant inédit depuis 14 ans et vise à soutenir une performance économique solide. Toutefois, les mesures concrètes seront précisées lors de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire, prévue en mars 2025. Ce changement de ton du Parti communiste chinois pourrait annoncer une nouvelle phase de relance économique, attendue avec impatience par les investisseurs et les entreprises.
Performances 📊
- Les actions internationales ont affiché une légère stabilité la semaine dernière, enregistrant une baisse marginale de -0,3 %. Les actions émergentes se démarquent avec une progression de +0,8 %, Les actions américaines et celles de la zone euro reculent légèrement, perdant respectivement -0,2 % et -0,3 %, Les actions japonaises ferment la marche, enregistrant une baisse plus marquée de -1,2 %. Trois secteurs se sont distingués avec des performances positives : Les télécommunications progressant de +2,2 %, la consommation discrétionnaire de +1,5 % et la technologie avec une performance très faiblement positive de +0,06 %. En revanche, les secteurs défensifs ont souffert avec la Santé : -2,1 % et les Services aux collectivités : -2,2 %.
- La semaine a été marquée par une remontée des taux d’intérêt. Ainsi, aux États-Unis, les taux à 10 ans ont bondi de 25 points de base, passant de 4,15 % à 4,40 %. En Europe, les taux à 10 ans allemands ont progressé de 14 points de base, atteignant 2,25 %, tandis que le CMS à 10 ans a gagné 15 points de base, passant de 2,11 % à 2,26 %. Le spread entre les emprunts français et allemands à 10 ans reste sous contrôle, passant de 76,5 à 78,1 points de base en fin de semaine. Toutefois, Moody’s a dégradé la note de la France vendredi soir, passant de Aa2 avec une perspective négative à Aa3 avec une perspective stable. L’agence considérait auparavant la France comme légèrement mieux notée que par ses homologues.
- Sur le marché des matières premières : l’or et le pétrole rebondissent et progressent respectivement de 1,8% et 6,5%. Le dollar a légèrement remonté face à l’euro passant de 1,0566 à 1,0467.
À suivre cette semaine 💡
Une semaine riche en publications économiques s’annonce.
- Aux Etats-Unis, mercredi, la FED annoncera sa décision sur les taux d’intérêt. Une baisse de 0,25 % est anticipée, ramenant les taux directeurs à 4,5 %. Cette annonce s’accompagnera des nouvelles projections économiques de la banque centrale. Jeudi, le PIB du troisième trimestre sera dévoilé, avec une croissance attendue de 2,8 % sur le trimestre, confirmant la résilience de l’économie américaine. Vendredi, le marché se concentrera sur le core PCE, l’indicateur préféré de la FED pour évaluer l’inflation.
- Nous surveillerons également les chiffres prévisionnels des PMI de décembre, avec des composantes attendues en légère baisse : le PMI manufacturier est attendu à 49,4 contre 49,7 en novembre, le PMI des services : 55,7 contre 56,1. Les ventes au détail, baromètre de la consommation, seront également publiées et enfin, l’indice du Michigan de confiance des consommateurs, attendu en hausse, pourrait passer de 71,8 à 74.
- Nous aurons également beaucoup de données sur le marché immobilier en novembre avec des chiffres prévisionnels concernant les permis de construire, les données des mises en chantier et les ventes de logements existants, fournissant une vue d’ensemble de la santé du secteur.
- En zone euro, les chiffres prévisionnels des PMI pour décembre seront publiés cette semaine, avec un PMI des services attendu stables à 49,5, et un PMI manufacturier attendu en légère hausse à 45,3 contre 45,2 en novembre. Mercredi, l’indicateur clé sera l’inflation européenne pour novembre. Une hausse est attendue, avec une inflation globale de 2,3 % contre 2 % en octobre, tandis que l’inflation core devrait rester stable à 2,7 %. Enfin, l’indice IFO du climat des affaires en Allemagne pour décembre sera publié, attendu en légère baisse à 85,5 contre 85,7 en novembre.
À la semaine prochaine !