Il n’y a pas d’âge pour profiter des avantages de l’assurance-vie : elle s’adapte à tous les âges, à tous les projets et à toutes les situations familiales. Pas étonnant que les Français la plébiscitent !
Mais commençons par dissiper une idée reçue : même si techniquement l’assurance-vie est une assurance, elle est surtout utilisée comme placement d’épargne. L’argent placé est récupérable à tout moment, sans pénalité. Il ne faut pas confondre assurance-vie et assurance-décès, qui n’est pas un placement financier mais un dispositif de prévoyance.
Table des matières
- L'assurance-vie à tous les âges
- L'assurance-vie selon le régime matrimonial
- L'assurance-vie : cas particuliers
- En conclusion : l’assurance-vie, pour qui ?
L’assurance-vie à tous les âges
Même si les problématiques de placement sont différentes selon l’âge, l’assurance-vie semble avoir réponse à tout !
L’assurance-vie à 20 ans
Assurance-vie pour étudiant ou jeune actif : prendre date le plus tôt possible
Vous avez tout intérêt à ouvrir un contrat d’assurance-vie dès que vos économies le permettent (la plupart des contrats s’ouvrent avec 1000 euros, parfois moins). Prendre date désigne le fait d’ouvrir un contrat, même avec un montant symbolique, afin de figer sa date d’ouverture et faire démarrer le compteur des années. Cela permettra, plus tard, de profiter des avantages fiscaux qui se déclenchent lorsque le contrat a 8 ans.
Ce contrat servira aussi à valoriser votre première épargne, comme sur un livret, mais avec davantage de possibilités.
L’argent n’est pas bloqué : vous pourrez le récupérer (effectuer des rachats) à tout moment, partiellement ou totalement, sans pénalité. En cas de besoin ponctuel, le capital peut aussi être avancé : cette forme d’emprunt à soi-même évite de souscrire un crédit et permet d’utiliser l’épargne sans devoir sortir au mauvais moment en cas de marchés déprimés.
L’assurance-vie à 30 ans
Commencer les versements programmés
À 30 ans, l’épargne s’étoffe. Idéalement, les revenus progressent et le budget dégage une capacité d’épargne mensuelle.
C’est l’âge idéal pour débuter des versements mensuels sur des unités de compte, supports d’investissement soumis aux aléas des marchés financiers mais offrant un meilleur potentiel de valorisation à long terme. Plus vous avez du temps devant vous et plus vous êtes régulier dans votre épargne, plus vous pourrez voir loin et ignorer les fluctuations à court terme.
L’assurance-vie vous permettra aussi de préparer un achat immobilier. Pour sécuriser votre apport, vous placerez alors sur le fonds en euros de votre contrat d’assurance-vie, au capital totalement garanti mais à la rémunération limitée, ou sur des unités de compte obligataires, moins volatiles que les actions.
Si vous devez récupérer votre argent, n’effectuez que des rachats partiels. Récupérer tout l’argent d’une assurance-vie ferme le contrat, tandis que laisser un montant minimum permet de le réutiliser plus tard tout en conservant son ancienneté fiscale.
L’assurance-vie à 40 ans
Faire jouer l’effet boule de neige
À 40 ans, n’hésitez pas à prendre des risques sur votre contrat d’assurance-vie : c’est souvent la meilleure période pour se le permettre, surtout si vous êtes propriétaire de votre résidence principale. Les versements programmés et l’horizon de temps long (plusieurs décennies) limiteront fortement la possibilité de perte en capital.
Lorsque les montants placés en assurance-vie progressent, les frais sont à scruter de près car ils pénalisent la rentabilité de votre contrat. Privilégiez les contrats à base d’ETF, ces fonds indiciels à moindres frais qui répliquent les indices boursiers en minimisant les coûts de frottement.
Enfin, si vous avez pris soin d’ouvrir votre contrat plus de 8 ans auparavant, vous disposez maintenant des meilleures conditions fiscales : vous pouvez effectuer des retraits sans aucun impôt sur le revenu, tant que la part de plus-value comprise dans le rachat reste sous l’abattement de 4 600 euros (9 200 pour un couple), reconductible chaque année. Au-delà de cet abattement, la fiscalité reste inférieure (ou au pire est équivalente) à celle du régime général des placements financiers. En revanche, les prélèvements sociaux sur les gains sont toujours dus… mais il est impossible d’y échapper hors livrets réglementés.
L’assurance-vie à 50 ans
Rééquilibrer son patrimoine
50 ans, c’est l’âge moyen du pic de salaire, qui a tendance à stagner par la suite. Votre patrimoine financier, immobilier et professionnel doit être cohérent avec vos objectifs de vie.
N’hésitez pas à sécuriser progressivement le capital investi sur les marchés financiers afin de stabiliser son montant. Sur un contrat d’assurance-vie, le rééquilibrage de votre portefeuille vers un profil plus sécuritaire se fait en quelques clics sans entraîner de fiscalité. Mais vous pouvez aussi continuer d’accepter une volatilité en échange d’un meilleur rendement potentiel : le bon choix dépend de votre aversion au risque, de la composition de votre patrimoine non financier et de votre situation familiale. Dans tous les cas, l’assurance-vie vous permettra d’organiser votre patrimoine de façon simple et efficace.
La cinquantaine, c’est aussi l’âge où l’on aide ses enfants. Si vous effectuez des donations, vous pouvez les prélever sur votre contrat d’assurance-vie : les sommes ne sont pas bloquées, et les abattements vous permettront en général de sortir sans frais ni fiscalité.
Vérifiez (et modifiez si besoin) régulièrement la clause bénéficiaire de vos contrats d’assurance-vie, ce paragraphe du contrat qui désigne qui recevra le capital en cas de décès. Soyez précis : chaque mot à son importance. Un notaire peut vous aider à trouver la formulation la plus juste pour refléter vos souhaits de transmission.
L’assurance-vie à 60 ans
Obtenir de revenus complémentaires et optimiser les versements
Les rachats partiels programmés, qui consistent à récupérer chaque mois ou chaque trimestre une partie du montant placé, compléteront votre pension de retraite. Contrairement aux produits d’épargne-retraite, vous pouvez effectuer ces rachats dès que vous souhaitez, à tout âge, sans attendre la liquidation de la retraite.
Les sommes placées auront bénéficié de la capitalisation pendant les décennies passées et ne subiront qu’une faible ponction fiscale grâce aux généreux abattements fiscaux. L’assurance-vie est donc un excellent moyen d’obtenir des revenus réguliers à la retraite.
Enfin, si vous êtes toujours épargnant, l’approche des 70 ans est l’occasion d’accélérer vos versements : la fiscalité sur les transmissions devient moins avantageuse sur les sommes versées après 70 ans.
Découvrez le projet qui vous ressemble
L’assurance-vie à 70 ans et plus
Transmettre sans fiscalité, désigner des bénéficiaires y compris hors succession
À 70 ans, le fonctionnement de l’assurance-vie change légèrement.
Les grands avantages sont préservés :
- Les versements sont toujours possibles
- Les sorties (rachats) sont toujours possibles et bénéficient toujours des mêmes franchises d’impôt
- La clause bénéficiaire permet toujours de désigner qui recevra votre capital en cas de décès
En revanche, le traitement fiscal des sommes versées aux bénéficiaires en cas de décès devient moins favorable.
Dans le cas général, les sommes transmises via l’assurance-vie échappent généralement aux droits sur les successions grâce à une série complexe d’abattements, exonérant au moins 152 500 euros par bénéficiaire. Pour les sommes versées après 70 ans, la fiscalité se durcit : l’exonération de droits de succession ne porte que sur 30 500 euros de versements, tous contrats et bénéficiaires confondus.
En revanche, les intérêts générés par les versements après 70 ans (ainsi que, bien évidemment, toutes les sommes placées antérieurement) continuent de bénéficier du régime le plus favorable.
L’assurance-vie : jusqu'à quel âge ?
Il n’existe pas d’âge limite pour souscrire, utiliser ou bénéficier d’un contrat d’assurance-vie. Néanmoins, la Fédération française de l’assurance (FFA) recommande aux assureurs d’éviter d’ouvrir des contrats aux épargnants âgés de plus de 85 ans afin de limiter les risques. En effet, des héritiers pourraient contester la souscription du contrat à un âge avancé dès lorsqu’ils n’en sont pas bénéficiaires, et le fisc pourrait requalifier le contrat en donation indirecte.
L’assurance-vie pour enfants et adolescents
Convaincu de l’utilité de ce placement, vous souhaitez en faire bénéficier un mineur ? Sage décision !
L’assurance-vie est probablement un meilleur placement que le livret A pour un enfant. Un contrat d’assurance-vie permet de profiter de l’horizon de temps long pour placer l’argent de l’enfant à plus long terme et dont de bénéficier d’un meilleur rendement potentiel, le temps aidant à lisser les fluctuations de marché.
Assurance-vie pour un mineur : deux options s’offrent à vous.
Première option : contrat au nom de l’enfant, parents gérants
Parents ou grand-parents peuvent ouvrir un contrat d’assurance-vie au nom de leurs enfants ou petits-enfants.
Lorsque le contrat est au nom de l’enfant, ce sont les représentants légaux qui en ont la gestion : la signature des deux parents est nécessaire pour toute opération de gestion. À partir de 12 ans, le consentement de l’enfant sera aussi demandé.
L’enfant ne pourra toucher au contrat avant sa majorité. Pour éviter qu’il ne dilapide tout le jour de ses 18 ans, vous pouvez ajouter au contrat un « pacte adjoint », contenant une clause d’inaliénabilité qui détaillera des modalités de sorties échelonnées selon l’âge sans toutefois placer de contrainte au-delà des 25 ans de l’enfant.
Un contrat au nom d’un mineur est plus délicat à gérer, car il vient avec des obligations : si des versements raisonnables sont considérés comme des présents d’usage, des montants démesurés pourront être considérés comme des donations, tant fiscalement (droits d’enregistrement) que civilement (équilibre entre héritiers). Enfin, il est déconseillé aux parents de piocher dans le contrat pour les besoins du foyer : l’intérêt de l’enfant doit prévaloir.
Enfin, si l’enfant a plus de 16 ans et qu’il est émancipé, il peut souscrire seul à un contrat d’assurance-vie à son nom.
Deuxième option : contrat au nom des parents, enfant bénéficiaire
C’est la solution la plus souple. Juridiquement, c’est le contrat d’assurance-vie des parents et l’enfant ou les enfants en sont bénéficiaires. Sauf disposition contraire, les parents peuvent utiliser cette enveloppe comme ils le souhaitent, sans avoir à faire passer l’intérêt de l’enfant en premier.
C’est en revanche psychologiquement moins impliquant pour les proches qui souhaiteraient constituer une cagnotte directement pour l’enfant, puis qu’ils se retrouvent à donner de l’argent aux parents.
Lorsque l’âge des besoins de l’enfant survient (financer les études, le permis de construire, un apport pour un achat immobilier…), les parents devront procéder à des rachats partiels pour payer eux-mêmes les dépenses de l’enfant ou lui donner l’argent sous forme de donation ou de présent d’usage.
L’assurance-vie selon le régime matrimonial
L’assurance-vie permet de transmettre un capital au décès avec un régime fiscal particulièrement avantageux. Si cet avantage n’est pas forcément intéressant entre époux (car la fiscalité est déjà nulle), il constitue un réel atout pour les transmissions à une personne non parente, habituellement pénalisées par des droits de succession peuvent atteindre 60%.
L’assurance-vie pour un couple marié
Au premier décès, le conjoint survivant d’un couple marié hérite, sans droits de succession, d’une fraction de patrimoine qui varie selon le régime matrimonial choisi, la présence d’enfants, et les disposition testamentaires.
Le contrat d’assurance-vie permet de planifier plus précisément la succession, en retardant ou accélérant la transmission aux enfants.
La clause bénéficiaire peut ainsi limiter la part des enfants en favorisant le conjoint survivant, ce qui peut être utile s’ils sont trop jeunes et que le survivant a besoin de ce capital pour ses besoins personnels. Néanmoins, impossible de déshériter ses enfants totalement : l’assurance-vie ne peut les priver de la réserve héréditaire, la part de l’héritage qui leur revient quoi qu’il arrive, et qui dépend du nombre d’enfants (par exemple, pour un couple marié avec un enfant, elle s’élève à 50% et le souscripteur d’un contrat d’assurance-vie est libre d’affecter le reste comme il le souhaite).
Il est aussi possible d’opter pour l’« adhésion jointe » : le contrat n’est pas dissous au premier décès mais se poursuit avec le conjoint survivant. La clause bénéficiaire ne s’active qu’au second décès, ce qui revient à retarder volontairement le versement aux enfants.
A l’opposé, la clause bénéficiaire peut aussi permettre aux enfants d’hériter plus tôt en évitant de transmettre du capital au conjoint survivant. Cela permet d’accélérer la transmission de patrimoine en direction d’enfants adultes, qui sinon hériteraient sur le tard. Ce dispositif est complémentaire à celui des donations. De manière similaire, la clause peut servir à sauter une génération et diriger un capital vers des petits-enfants.
L’assurance-vie pour un couple pacsé ou un couple en concubinage
Sur le plan successoral, les partenaires de PACS ne sont pas héritiers l’un de l’autre : ils restent des étrangers et sont exclus de l’héritage, comme des concubins sans aucun contrat.
Ici encore, c’est la clause bénéficiaire de l’assurance-vie qui permettra, en cas de décès, d’orienter la somme présente sur le contrat vers le bénéficiaire désigné. Les partenaires doivent idéalement ouvrir chacun un contrat et se désigner mutuellement bénéficiaires.
Un testament peut répondre au même besoin, mais l’assurance-vie est plus souple puisque la clause bénéficiaire peut être modifiée aussi fréquemment que souhaité. Ici encore, impossible de contourner la réserve héréditaire, la part minimale qui revient de droit aux héritiers réservataires. L’assurance-vie ne peut orienter que la quotité disponible.
L’assurance-vie pour une famille recomposée
Pour protéger les enfants nés d’une précédente union, l’assurance-vie est indispensable. En effet, à moins d’avoir opté pour l’adoption, les enfants du conjoint ne sont pas les héritiers directs. Pour leur attribuer une part du patrimoine en cas de décès, c’est toujours la fameuse clause bénéficiaire qui nommera individuellement les bénéficiaires et permettra l’égalité de traitement entre enfants.
Pour optimiser davantage la gestion du patrimoine post-transmission, il est possible de démembrer la clause bénéficiaire, c’est à dire d’attribuer l’usufruit (l’usage du capital) au veuf ou à la veuve, tandis que les enfants en possèdent la nue-propriété. Ils détiendront alors un droit de créance sur la seconde succession, appelé « créance de restitution ».
L’assurance-vie : cas particuliers
L’assurance-vie pour ressortissants étrangers vivant en France
En théorie, la loi ne s’oppose pas à ce qu’un ressortissant étranger résidant en France ouvre un contrat d’assurance-vie. En pratique, les assureurs sont nombreux à refuser l’ouverture, car ils ont pour obligation de maîtriser la législation du pays du souscripteur afin de prendre en compte des particularités fiscales locales et de vérifier qu’aucune disposition n’empêche cette souscription. Par exemple, la loi FACTA empêche l’ouverture des contrats d’assurance-vie français aux « US Persons ».
L’assurance-vie pour expatriés ou non-résidents (Français de l’étranger)
Les Français qui ne résident pas en France peuvent en théorie ouvrir et conserver un contrat d’assurance-vie français. En pratique, peu d’établissements autorisent l’ouverture d’un contrat depuis l’étranger : l’idéal est d’ouvrir le contrat avant le départ puis de le conserver.
Reportez-vous ensuite la convention fiscale conclue entre la France et votre État de résidence pour connaître.
En règle générale, vous éviterez la double imposition et pourrez même demander l’application de la fiscalité la plus favorable entre les deux pays. Le second avantage concerne les prélèvements sociaux : ils disparaissent purement et simplement ! Ils sont annulés, aussi bien au moment des rachats (dès lors que vous pouvez justifier votre qualité de non résident) que sur les intérêts du fonds en euros (habituellement prélevés annuellement, au fil de l’eau).
Attention toutefois au volet « transmission » : les modalités sont modifiées, et dépendent notamment de votre durée de présence historique en France.
Détenir un contrat d’assurance-vie lorsque l’on est expatrié est souvent une bonne affaire. L’assurance-vie est aussi le placement préféré des Français de l’étranger !
L'assurance-vie pour personne morale
Personne morale comme souscripteur
Une personne morale (entreprise, association, fondation, holding, SCI…) peut-elle souscrire un contrat d’assurance-vie ? D’après le droit, oui. Néanmoins, c’est en pratique très rare. En pratique, les personnes morales préfèrent la souscription d’un contrat de capitalisation, au fonctionnement assez similaire mais plus adapté à la vie des entreprises (par exemple : la notion de décès n’a pas de sens pour une personne morale), ou tout simplement un compte-titres ordinaire, qui permet de détenir des titres vifs, ETF, OPCVM…
Personne morale comme bénéficiaire
Qui peut être bénéficiaire d’un contrat d’assurance-vie ? Une ou plusieurs personnes physiques, bien sûr, y compris en dehors de la ligne de succession (ami d’enfance, relation, concubin, cousin lointain…) mais aussi une personne morale telle qu’une fondation ou une association. Le fait de désigner une personne morale ne change pas le fonctionnement de l’assurance-vie.
Comparé à un don immédiat, l’argent reste disponible tout au long de la vie. Le capital du contrat peut être placé, retiré, utiliser pour vos besoins personnels… À votre décès, le solde du contrat, quel que soit son montant, sera transmis net de toutes taxes et droits au bénéficiaire désigné, de façon similaire à un legs.
Comme toujours, pour éviter la déshérence, situation où le capital est conservé par l’assureur car le bénéficiaire nommé est introuvable, il convient de prévenir le bénéficiaire qu’il est mentionné dans le contrat, et de rédiger avec grande précision la clause bénéficiaire afin la recherche du bénéficiaire par l’assureur.
En conclusion : l’assurance-vie, pour qui ?
Étudiants, actifs, retraités, couples mariés, pacsés, avec ou sans enfants… tout le monde a intérêt à détenir un contrat d’assurance-vie, c’est un véritable couteau suisse patrimonial pour épargner efficacement, valoriser un capital et transmettre dans les meilleures conditions.
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Les supports d’investissement présentent des risques de perte en capital.