2021 : l’année de la reprise
L’année 2021 a été marquée par une croissance économique robuste dans les pays développés, en particulier aux Etats-Unis et en Europe. Globalement, la perte d’activité provoquée par la crise sanitaire en 2020, d’une ampleur considérable dans un laps de temps très réduit, a été comblée durant l’année 2021 par un rattrapage spectaculaire de l’activité économique. La multiplication des variants au cours de l’année (Beta, Delta, Omicron…) n’aura eu donc, finalement, qu’un effet limité sur le rythme de la reprise économique, grâce aux campagnes de vaccination naturellement, mais aussi car les modes de fonctionnement des économies des pays développés ont évolué et se sont adaptés à cette crise sanitaire, notamment avec le télétravail qui s’est généralisé et les modes de consommation qui ont évolué. Ainsi, les vagues épidémiques successives ont eu progressivement de moins en moins d’impact sur l’économie réelle. Les banques centrales et les gouvernements ont également joué un rôle central pour accompagner le reprise économique avec des politiques monétaires qui sont restées dans l’ensemble très accommodantes, et des plans de relance budgétaires massifs.
Ce rattrapage de l’économie s’est naturellement retrouvé au niveau des profits des entreprises, qui ont poursuivi leur redressement très vigoureux au cours de l’année et n’ont cessé de battre les attentes des analystes. Les bénéfices par action sont attendus en hausse de 50% par rapport à ceux de l’année précédente aux Etats-Unis, et de 71% en zone euro.
Indicateurs d’activité mondiaux dans les services et l’industrie
Les pays émergents, en revanche, ont connu une dynamique de croissance moins forte que celle des pays développés en raison de leur sensibilité aux vagues épidémiques et de politiques économiques qui ont été moins expansives. A l'exception de la Chine, les pays émergents ont lancé plus tardivement leurs campagnes de vaccination et n'ont pas encore atteint les niveaux de protection des pays développés. La reprise de l’économie chinoise, quant à elle, a souffert de la politique zéro-COVID qui est demeurée en place malgré un taux de vaccination élevé, mais aussi d’un renforcement du contrôle par le gouvernement de certains secteurs (éducation, santé, technologie…) et de difficultés rencontrées dans le secteur immobilier. Evergrande en particulier, le deuxième groupe immobilier du pays, est étranglé par une dette d'environ 260 milliards d'euros et se débat depuis plusieurs mois pour honorer ses paiements d'intérêts et ses livraisons d'appartements. Enfin, de nombreuses provinces chinoises ont été touchées par des coupures importantes d'électricité, sous l'effet de pénuries de charbon et des restrictions imposées par les autorités locales aux usines pour réduire la consommation d'énergie et atteindre les objectifs climatiques du gouvernement.
Indicateurs d’activité (services et industrie) dans les pays développés et les pays émergents
Source: Les cahiers verts de l'économie
Une année également marquée par un retour de l’inflation
L’année 2021 a également été marquée par un retour incontestable de l’inflation. Le taux d'inflation sur un an a en effet atteint son plus haut niveau en quarante ans aux Etats-Unis à 6,8%, et son plus haut niveau en 25 ans en zone euro à 5%.
Une partie de cette remontée inflationniste s’explique mécaniquement par un effet de rattrapage après une année 2020 marquée par une récession inédite qui a naturellement poussé les prix de nombreux biens et services à la baisse. Dans le cas de la zone Euro par exemple, l’inflation a été négative une bonne partie du second semestre 2020. Aux États-Unis, où la récession a été un peu moins sévère, elle a frôlé les 0 % l’année dernière.
Outre cet effet « mécanique », la crise du Covid a également eu des répercussions importantes en perturbant une partie du commerce mondial. Les mesures de restrictions sanitaires adoptées dans beaucoup de régions du monde, pour des durées variables depuis le déclenchement de la pandémie, ont conduit à une désorganisation des chaînes de production pour un certain nombre de produits de base ou de biens intermédiaires (le cas des microprocesseurs en est une illustration). Le coût du fret de marchandises a également été fortement affecté par la crise sanitaire. Le redémarrage de l’activité économique, sur des rythmes très soutenus dans certaines régions comme les États-Unis, s’est donc traduit par une forte poussée des prix sur certains biens touchés par des pénuries, mais aussi par une flambée des prix des matières premières.
Globalement, ces phénomènes devraient être « transitoires », dans la mesure où ils devraient progressivement s’estomper dans le temps. C’est ce que les grandes banques centrales ont maintes fois expliqué cette année pour justifier le maintien de leurs politiques monétaires très expansionnistes. Cependant, le ton des banquiers centraux a changé au cours de l’année, au fur et à mesure qu’ils se rendaient compte que cette phase inflationniste serait plus longue que ce qu’ils avaient anticipé initialement. Le ton de la Banque Centrale américaine, en particulier, a changé depuis quelques mois, Jerome Powell préparant les investisseurs à un allègement progressif du soutien monétaire de la FED (réduction des achats d’actifs), et à la réduction de son bilan qui devrait être suivi d’une hausse graduelle des taux directeurs. La Réserve Fédérale a jusqu’à présent réussi à éviter des à-coups trop brutaux sur les marchés grâce à une communication continue sur la normalisation de sa politique monétaire visant à éviter de prendre les marchés « par surprise ».
Evolution des prix (inflation en glissement annuel)
Une année faste pour les actifs risqués
Performances 2021 des principales classes d'actifs
Le bilan final de 2021 se révèle extrêmement positif pour les marchés actions. L’indice des bourses mondiales affiche en effet une hausse de 19% l’an passé (27,8% en euros). Au niveau géographique, on notera surtout la sous-performance marquée des pays émergents et du Japon, alors que l’Europe et les Etats-Unis ont fait la course en tête (avec un effet devise nettement positif pour les indices américains, puisque le dollar s’est apprécié de 7,4% sur l’ensemble de l’année face à l’euro).
Au niveau sectoriel, ce sont les secteurs de l’énergie (soutenu par le rebond spectaculaire du prix du pétrole), de la technologie et des financières qui se distinguent positivement. Les secteurs les plus défensifs et/ou les plus sensibles aux taux d’intérêt ont en revanche nettement sous-performé le reste du marché. En termes de styles, les écarts de performances entre les valeurs décotées (« value ») et les valeurs de croissance (« growth ») se révèlent finalement assez limités.
La classe d’actif obligataire enregistre en revanche des performances négatives sur l’ensemble de l’année 2021. La poussée inflationniste mondiale causée par la hausse du prix des matières premières et les goulets d’étranglement dans les chaînes de production mondiales ont conduit les banques centrales à infléchir progressivement leurs discours dans le courant de l’année, ce qui s’est traduit par une remontée significative des rendements obligataires. Aux Etats-Unis, le taux des obligations d’Etat à 10 ans termine ainsi l’année assez franchement au-dessus de 1,5%. Le mouvement a été moindre en Europe, le taux des obligations d’Etat à 10 ans allemandes demeurant toujours en territoire négatif à la fin de 2021. Au sein de l’univers obligataire européen, on notera la meilleure résistance des obligations à faible duration par rapport aux obligations à échéances plus longues, ainsi que la surperformance des obligations d’entreprises.
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Nos résultats
La forte appréciation des actifs risqués a naturellement profité à nos portefeuilles qui terminent l’année avec des performances nettement positives, oscillant entre 2,9% pour le profil le plus défensif (en assurance-vie) et 22,8% pour le profil le plus risqué (100% investi en actions). Gardez en tête que les performances passées ne présagent pas des performances futures.
Performances de nos portefeuilles en assurance-vie
A noter : Les performances passées ne présagent pas des performances futures.
Si nous comparons la performance de nos portefeuilles en assurance-vie à celle des fonds patrimoniaux disponibles sur le marché français, nos résultats sont également excellents puisque nous battons 87,4% des fonds cette année, 91,9% sur trois ans et 98,7% depuis notre lancement (en termes de performances par niveau de risque).
Performances de nos portefeuilles en assurance-vie comparées à celles des fonds patrimoniaux par niveau de risque
cf méthodologie ici
Les supports d’investissement présentent un risque de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
A noter que le pourcentage de fonds battus s’est nettement amélioré par rapport à l’année dernière, notamment à une très bonne maîtrise du risque cette année. Nous avons en effet constaté que la volatilité de nombreux fonds de l’échantillon pris en compte a augmenté au cours de l’année, alors que celle de nos portefeuilles a diminué. L’amélioration du couple rendement/risque de nos portefeuilles a donc eu un effet positif sur notre positionnement par rapport aux fonds patrimoniaux disponibles en France en termes de performances délivrées par niveau de risque.
Le bilan de notre gestion
La bonne performance de nos portefeuilles provient cette année naturellement de la forte appréciation des actifs risqués, et des actions internationales en particulier, mais aussi de nos choix tactiques, de notre sélection des meilleurs ETF et de la qualité des exécutions de nos ordres.
Décomposition de la performance d’un portefeuille en profil 6 en assurance-vie
- Allocation stratégique
Pour rappel, l’allocation stratégique (ou allocation de référence de long terme, ou encore benchmark) d’un portefeuille en profil 6 est composée de 50% d’obligations européennes et 50% d’actions internationales. Cette allocation délivre 9,7% de performance en 2021.
Si on se concentre sur la part actions de l’allocation stratégique, nos principaux choix stratégiques (de long terme) sont d’avoir une exposition structurelle aux pays émergents et de couvrir 50% de la part actions contre les fluctuations du dollar contre l’euro. Ces choix stratégiques nous ont pénalisés cette année si on se compare à un indice d’actions mondiales dont on mesure la performance en euros (MSCI World), puisque le dollar s’est fortement apprécié contre l’euro et que les actions des pays émergents ont sous-performé celles des pays développés. Mais si nous prenons un peu de recul, voici ce qu’il faut retenir :
- Les choix stratégiques que nous prenons sont des choix de long terme (pour les actions en particulier) et ne doivent donc pas être évalués sur un an, mais sur des périodes beaucoup plus longues ;
- Depuis la dernière mise à jour de l’allocation stratégique (le 31/05/2019), le dollar s’est déprécié contre l’euro (au 31/12/2021). La décision de couvrir une part de la poche action a donc été, jusqu’à présent, une bonne décision, d’autant plus qu’elle a réduit la volatilité des portefeuilles, les mouvements de change étant brusques et difficilement prévisibles.
- Sur la même période, les performances des indices mondiaux hors pays émergents (MSCI World) et pays émergents inclus (MSCI World ACWI) sont très proches. Nous pensons donc qu’il est important de garder une exposition structurelle à cette zone géographique qui apporte une forte diversification aux portefeuilles et dont il semble difficile de faire abstraction si on se projette dans quelques années. La Chine, en particulier, devrait rester l’un des moteurs de la croissance mondiale.
2. Choix tactiques
Nos choix tactiques ont été le plus gros contributeur de surperformance de l’allocation stratégique.
Décomposition des choix tactiques
Si on décompose les choix tactiques de cette année, les principaux points à retenir sont les suivants :
- Nos portefeuilles ont bénéficié de leur surexposition aux actions qui avait été initiée en 2020 après la forte baisse des marchés, et que nous avons maintenue pendant la majeure partie de l’année écoulée.
- Notre surexposition aux valeurs technologiques, également initiée en 2020, a été aussi un contributeur significatif de performances dans les portefeuilles. Bien que la valorisation du secteur soit sous pression des taux qui se resserrent (puisque les profits futurs sont actualisés à des taux plus élevés), nous avons maintenu cette position car nous pensons que le secteur des valeurs technologiques est l’un des grands gagnants de la crise sanitaire qui a accéléré la digitalisation de l’économie. Il devrait rester le moteur de la croissance mondiale et la capacité des géants de la technologie à augmenter leurs prix (de par leur position quasi monopolistique) leur permettent de préserver leurs marges dans un contexte inflationniste qui devrait durer.
- Notre surexposition aux valeurs financières et au crédit nous a offert une bonne protection dans les portefeuilles pendant les phases de craintes d’un dérapage de l’inflation entraînant des tensions sur les taux. Le secteur est en effet l’un de ceux qui profite le plus de la hausse des taux, puisqu’elle améliore la rentabilité des banques. L’exposition au crédit nous a permis de réduire la sensibilité aux taux de la poche obligataire des portefeuilles, ce qui a permis d’atténuer l’impact de la hausse des taux sur les portefeuilles diversifiés.
- Notre exposition aux pays émergents, que nous avons clôturé en début d’année, nous a coûté de la performance mais un maintien de cette position dans les portefeuilles aurait été encore plus pénalisante, les pays émergents ayant nettement sous-performé pendant l’année
- Nous maintenons notre surexposition à l’Europe, qui nous coûte actuellement de la performance, mais qui pourrait bénéficier d’un effet de rattrapage en début d’année avec des valorisations moins élevées que celles des actions américaines et un rebond de l’activité qui pourrait avoir lieu au premier trimestre avec une amélioration de la situation sanitaire (l’Europe étant actuellement l’épicentre de l’épidémie).
3. Sélection des instruments
Notre processus quantitatif de notation des ETF nous a également permis à nouveau de sélectionner les meilleurs instruments disponibles sur le marché et de délivrer un surplus de performance par rapport aux indices répliqués.
Par exemple, et comme le montre le graphique suivant, l’ETF Lyxor World (FR0010315770) sur lequel nous sommes positionnés a eu un meilleur comportement que l’indice actions monde qu’il réplique, le MSCI World Net Total Return.
Source : Bloomberg, calculs : Yomoni
4. Autres éléments techniques
D’autres éléments plus techniques, le fait de scinder les indices globaux en indices régionaux pour avoir accès aux meilleurs instruments (allocation technique) et l’effet marché entre la clôture de la cotation des ETF que nous détenons en portefeuille et celle des indices sous-jacents, nous ont permis également de contribuer positivement à la performance globale des portefeuilles.
Résultat final
Enfin, les techniques institutionnelles que nous utilisons pour passer les ordres nous ont permis de réduire les frais d'exécution au maximum. Finalement, la performance nette de tous frais des portefeuilles, c'est-à-dire après les frais de gestion, d’exécution et d’enveloppe, est supérieure à celle de nos allocations de référence (ou benchmarks).
2022 : l’année des banques centrales
En 2022, la croissance mondiale devrait demeurer robuste en raison de la poursuite du rebond de la demande et de la baisse continue du chômage aux Etats-Unis et en Europe. Le contexte épidémique devrait également continuer à s’améliorer, avec un élargissement des campagnes de vaccination et l’avancée des recherches sur des traitements efficaces contre les effets du Covid. Par ailleurs, le variant Omicron, qui semble être plus contagieux mais moins virulent que les autres variants, pourrait accélérer l’immunité collective. L’économie mondiale devrait donc continuer à croître, mais à un rythme plus lent que celui de l’année dernière. Les analystes anticipent une hausse du PIB mondial de 4,4% en 2022, contre une hausse de 5,8% en 2021.
Dans ce contexte, la croissance des profits des entreprises devrait rester favorable, bien qu’à un rythme plus modéré après le rebond spectaculaire enregistré l’an passé par rapport à 2020. Ils sont attendus en hausse de 9% aux Etats-Unis et de 8% en zone euro par les analystes.
L’année sera également marquée par des tensions inflationnistes qui persisteront, ce qui sera probablement l’un des principaux risques de cette année. Même si les perturbations sur les chaînes de production ont probablement atteint un sommet et devraient progressivement se résorber (nous observons déjà une baisse du coût du transport et un repli des délais d’approvisionnement), la baisse continue du chômage devrait alimenter des tensions sur le marché du travail, et donc des pressions à la hausse sur les salaires, aux Etats-Unis en particulier. Les difficultés de recrutement sont plus fortes dans les secteurs des services et du transport.
Les banques centrales feront tout leur possible pour éviter une surchauffe inflationniste persistante ou une phase de stagflation (croissance faible avec une inflation forte). Leur problématique est donc désormais de ramener les conditions financières à des niveaux plus normaux pour lutter contre l’inflation, mais sans casser le rythme de la croissance. La normalisation des politiques monétaires devra donc se faire de manière très progressive et la communication des banquiers centraux sur le rythme de la réduction des soutiens monétaires restera primordiale pour les investisseurs. La nécessité de maintenir les taux d’intérêt sur des niveaux faibles est encore plus cruciale aujourd’hui puisque l’endettement des Etats a fortement augmenté avec les plans de relance budgétaires mis en place pendant la crise sanitaire.
Il faudra également surveiller la valorisation des actions. Bien que nous ne soyons pas dans une situation de bulle spéculative et que la valorisation des actions ait baissé ces derniers mois, les valorisations des actions mondiales sont environ 20% plus élevées que leur moyenne de long terme. Ceci restera sans doute une source de volatilité, les investisseurs profitant des mauvaises nouvelles économiques ou financières pour prendre leurs bénéfices (vendre leurs positions en forte plus-value).
Dans les pays émergents, la situation restera plus délicate que dans les pays développés puisqu’une partie significative de la population est peu ou pas vaccinée. Cela constitue un risque sanitaire et économique pour ces pays et le monde dans son ensemble avec la probabilité élevée d'apparition de nouveaux variants. Un effort de solidarité accru en faveur des pays pauvres apparaît nécessaire pour contrôler la pandémie au bénéfice de tous. Le ralentissement structurel de l'économie chinoise qui résulte de la baisse de l'investissement immobilier et en infrastructures devrait avoir des conséquences sur les marchés en matière premières mais aussi sur les exportations des pays émergents, notamment asiatiques.
Cet article a été préparé par Yomoni dans un but purement informatif. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les opinions émises dans ce document correspondent aux anticipations de marché de Yomoni au moment de la publication de document. Elles sont susceptibles d’évoluer en fonction des conditions de marché et ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité contractuelle de Yomoni. Avant d'investir dans une quelconque classe d'actifs, il est fortement recommandé à l'investisseur potentiel de s'enquérir de manière détaillée des risques auxquels ces classes d'actifs sont exposées notamment le risque de perte en capital
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