Les Français ne savent pas comment investir leur épargne et dans le doute, ils la conservent sur des produits sans risque. Aujourd’hui, ce sont plus de 400 milliards d’euros qui dorment, alors qu’ils pourraient bénéficier au tissu économique et surtout aux Français eux-mêmes qui ne font pas fructifier leur épargne.
Comment aider les Français à faire mieux de leur épargne en les accompagnant dans ce monde de la finance qu’ils connaissent si peu ? En focalisant les efforts de toutes les parties prenantes, régulateurs, conseillers financiers et acteurs du numérique sur la pédagogie, la diversification des investissements et l’accompagnement dans la durée des épargnants.
Rassurer les épargnants
Comment attendre des Français qu’ils prennent des risques en les prévenant constamment des risques de perte en capital d’un investissement dans les entreprises ? Si les niveaux de risques sont compréhensibles pour des avertis, leur formulation actuelle ne signifie rien pour les non-initiés.
Il est nécessaire de permettre aux acteurs d’exprimer différemment les risques. Ainsi, la mise en avant de l’horizon d’investissement et de la durée recommandée pour un placement apparaissent comme des notions plus utiles, plus concrètes et plus réalistes pour aborder les risques de la plupart des investissements.
Accompagner les clients
Au lieu de lancer un nouveau produit d’épargne (stratégie déjà maintes fois essayée par le passé), favorisons un accompagnement des épargnants dans la durée par l’usage des mandats de gestion. Les Français ont besoin d’être guidés sur ces nouveaux chemins et les pousser vers un service ou un produit dédié uniquement au financement des PME/ETI serait trop dangereux.
La réponse du mandat de gestion permet de poser des engagements simples à partir de la situation individuelle de chaque épargnant. Les allocations mises en œuvre dans des optiques de long terme permettront de flécher l’épargne vers les entreprises pour de bonnes raisons de diversification. Il ne s’agit pas de vendre aux Français un produit, mais de répondre intelligemment à un projet de vie — qu’il s’agisse de préparer sa retraite, constituer une épargne pour un enfant, ou mettre de côté pour un futur achat.
Simplifier les ouvertures de comptes
Aujourd’hui, que l’on souhaite placer 300 euros ou 1 million sur des produits non-garantis, l’exigence en termes de connaissances client est la même. À chaque ouverture de compte, il est impossible de passer à côté de questionnaires fournis et d’une multitude de pièces justificatives.
Pour faire basculer un maximum d’épargnants dans une épargne intelligente, il est nécessaire que leurs premiers pas vers un investissement plus productif soient les plus simples possibles. Beaucoup, attirés par l’essor du numérique dans la gestion sous mandat, se lancent avec de petits montants n’excédant pas 2 000 euros, avant d’engager des parts plus significatives de leur épargne.
Pour ceux-là, limitons l’ouverture d’un compte à une pièce d’identité, un numéro de téléphone et une adresse e-mail. Puis, au fur et à mesure qu’ils dépassent des paliers d’investissements, la connaissance de chacun et la bonne adéquation de l’investissement seraient renforcées par des questions et des justificatifs complémentaires. Cela permettrait de lancer une discussion entre l’épargnant et son conseiller sur sa démarche d’épargne en le libérant de freins administratifs à l’entrée.