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Regard sur les marchés : Septembre 2024

Regard sur les marchés : Septembre 2024

“Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent” - Machiavel

Le mois de septembre aura été marqué par deux grandes décisions. Comme à chaque fois, les investisseurs s'interrogent sur les motivations derrière ces choix stratégiques. La première décision, très attendue, est la baisse des taux de la FED. Ce qui est moins évident, c’est que la banque centrale américaine a décidé d’entamer ce cycle par une baisse de 50 points de base. Quel en était l’objectif ? Soutenir une économie et un marché de l'emploi en réalité plus fragiles que ce qu’ils laissent paraître, ou simplement se rapprocher plus rapidement d’un taux neutre, l'inflation étant en passe d'être jugulée ? Le marché aura finalement opté pour la deuxième hypothèse. Plus surprenant encore, le Politburo chinois a manifestement décidé de se donner les moyens d’atteindre son objectif de 5 % de croissance en annonçant un plan ambitieux pour relancer la consommation. Cela a conduit les actions chinoises à bondir d’environ 20 % sur la semaine, soit la plus forte hausse hebdomadaire depuis 2008. Comme le disait Machiavel, « Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent. »

Sur le plan macroéconomique, le marché de l'emploi aux États-Unis a rassuré, avec un taux de chômage publié comme attendu à 4,2 % contre 4,3 % en juillet. L'inflation américaine, quant à elle, est passée de 2,9 % en juillet à 2,5 % en août, tandis que l'inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) reste stable à 3,2 %. En zone euro, l'inflation a également baissé à 2,2 % contre 2,6 % en juillet. Le taux de chômage a quant à lui surprit positivement en diminuant à 6,4 %. Enfin, à noter que la BCE a baissé ses taux pour la deuxième fois de 0,25 %, égalisant ainsi la baisse de 0,50 % des taux de la FED.

Finalement, les investisseurs ont vu le bon côté des choses, et le mois de septembre a vu progresser à la fois les actions et les obligations. Les actions internationales ont ainsi progressé de 1,5 % sur le mois, portées par les actions émergentes qui affichent une hausse de 7 % en euros, galvanisées par le plan chinois. Les actions américaines ont progressé de 1,3 % en euros, tandis que les actions de la zone euro s'adjugent un plus modeste 1 %. Au niveau sectoriel, les services aux collectivités se distinguent avec une progression de 4,5 %, tandis que les valeurs technologiques ont moins de succès, ne progressant que de 1,3 %. Concernant les obligations, les obligations souveraines à 10 ans ont bénéficié de la baisse des taux et affichent une hausse de 1,5 %. Les obligations d’entreprises de bonne qualité progressent de 1,3 %, tandis que les obligations à haut rendement montent de 0,8 %. Côté matières premières, le pétrole a perdu presque 7 %, alors que l'or continue son beau parcours avec une progression de 4 % sur le mois.

Dans ce contexte, nous décidons de revenir à nos positions structurelles de long terme concernant la répartition entre actions et obligations. Les investisseurs restent confiants quant au scénario central d’un atterrissage en douceur de l'économie américaine, ramenant l'inflation vers son objectif de long terme sans entraîner de récession majeure. Concernant les paris tactiques sur les actions, nous continuons de maintenir une surpondération des actions américaines, mais sur un indice équipondéré afin de limiter les risques liés aux valeurs technologiques. Nous conservons également notre surexposition aux valeurs de la santé, plus défensives.

De plus, nous prenons acte de la décision du Politburo chinois de se donner les moyens d'atteindre sa cible de croissance de 5 % et augmentons légèrement notre poids sur les actions émergentes. Ainsi, sur un profil 100 % actions, nous adoptons une position de 2,5 % sur les actions émergentes. Nous initions également une position similaire sur les actions japonaises non couvertes en devise, et ce, pour deux raisons. Premièrement, les actions japonaises devraient bénéficier de la reprise de l'économie chinoise, si celle-ci se concrétise effectivement.

Deuxièmement, nous jugeons que la baisse des actions japonaises, consécutive à la nomination de Shigeru Ishiba au poste de Premier ministre, était exagérée. Cela nous conduit à renforcer légèrement le poids des actions japonaises. Enfin, concernant les obligations, nous conservons notre exposition aux obligations d’entreprises européennes de bonne qualité.

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