Les dividendes sont la rémunération des actionnaires. C’est un montant en euros qui est versé pour chaque action détenue. Le dividende n’est cependant pas obligatoire.
Lorsque vous achetez une action, vous devenez copropriétaire de l’entreprise, ce qui vous donne un droit :
- à la gestion, via le vote en assemblée générale
- à l’information, via la possibilité de consulter les affaires courantes
- à une rémunération, via l’éventuel dividende
Ce fonctionnement est le même quel que soit le type de sociétés par actions : de la SASU (dans lequel vous êtes le seul actionnaire) à la société familiale de quelques actionnaires, jusqu’à la multinationale, toutes fonctionnent de la même manière, ou presque.
Qui décide du dividende ?
Ce sont les actionnaires eux-mêmes ! Chaque année, lors de l’assemblée générale, les actionnaires approuvent les comptes de l’exercice écoulé et décident de l’affectation du bénéfice. Ce dernier peut être :
- mis en réserve,
- mis en report à nouveau, ce qui revient à ne faire aucun choix et se laisser les possibilités lors des exercices suivants,
- ou distribué aux actionnaires.
Ces choix ne sont pas exclusifs : toute répartition entre ces trois possibilités est possible.
Dans les deux premiers cas, la trésorerie reste dans l’entreprise. Elle pourra financer des nouveaux investissements par exemple, ou constituer un matelas de sécurité pour faire face à des périodes difficiles.
Dans le troisième cas, la part versée en dividende quitte le compte bancaire de l’entreprise pour rejoindre le compte bancaire des actionnaires (plus précisément, le compartiment espèces du compte-titres ou du PEA).
Tous les actionnaires sont logés à la même enseigne. Imaginons qu'une entreprise dégage un bénéfice de 5 millions d’euros. Réunis en assemblée générale, les actionnaires décident d’affecter 3 millions aux réserves et 2 millions d’euros aux dividendes.
Imaginons maintenant que le capital de l’entreprise soit divisé en 2 millions d’actions. Chaque action donne alors droit à 1 euro de dividende au titre de l’exercice écoulé. Si vous possédez 1000 actions, vous toucherez 1000 €.
Un actionnaire important touche le même dividende par action qu’un actionnaire plus modeste.
Les dividendes sont-ils encadrés ?
Oui, les dividendes étant un mode de répartition du bénéfice, il faut d’abord qu’il y ait un bénéfice ! On ne peut pas distribuer de dividende si l’exercice précédent s’est achevé en pertes, à moins de puiser dans le report à nouveau qui aurait été constitué lors de précédents exercices bénéficiaires. Il faut aussi purger les pertes passées avant de pouvoir distribuer quoi que ce soit.
En outre, le dividende ne peut excéder le montant du bénéfice de l’exercice écoulé, auquel on ajoute le report à nouveau. Ce dernier provenant des bénéfices, une entreprise ne pourra jamais distribuer davantage que ses bénéfices.
Enfin, la loi demande la constitution de réserves à hauteur de 10 % du capital social avant toute distribution de bénéfice sous forme de dividende. Les sociétés nouvelles doivent donc passer par cette étape avant de pouvoir distribuer une partie de leur résultat.
Certaines entreprises peuvent en sus définir statutairement d’autres règles de répartition du bénéfice.
Le dividende est-il obligatoire ?
Non, les actionnaires sont libres de répartir le bénéfice comme ils le souhaitent dans le respect des lois et des conventions signées. L’absence de versement de dividende ne constitue pas un défaut de crédit, contrairement à l’absence de paiement d’intérêt d’une dette.
Pourquoi certaines entreprises ne versent-elles pas de dividende ?
Les actionnaires peuvent choisir de ne pas se verser de dividende. C’est un choix très rationnel lorsque l’entreprise est en croissance : il est plus judicieux de conserver la trésorerie issue des bénéfices pour l’investir plutôt que de recourir à des financements. externes (dette, augmentation de capital) pour réaliser ces mêmes investissements, ou y renoncer.
Renoncer aux dividendes peut aussi être le moyen de laisser chaque actionnaire libre de récupérer son argent en vendant des titres lorsqu’il le souhaite plutôt que de lui imposer des versements et potentiellement une fiscalité. Berkshire Hathaway, la holding de Warren Buffett, est ainsi célèbre pour n’avoir jamais distribué de dividende. Tous les résultats ont été réinvestis dans l’entreprise. Et cela n’a pas empêché les actionnaires de s’enrichir !
Est-ce intéressant d’acheter les entreprises à dividendes élevés ?
La distribution de dividendes reflète le cycle de vie d’une entreprise. Les entreprises à dividendes très élevés sont généralement des entreprises plutôt matures qui ont relativement peu de perspectives de croissance.
Le versement d’un dividende n’est pas forcément un signal de bonne santé d’entreprise. Parfois, certaines entreprises, conscientes que leurs actionnaires sont friands de dividende, continuent de verser la quasi-totalité de leur résultat alors qu’elles devraient plutôt investir dans la réorientation de leur activité. Un dividende mal géré peut parfois accélérer le déclin d’une entreprise…
Le dividende enrichit-il les actionnaires ?
Non. Le versement du dividende transforme une partie du patrimoine de l’entreprise (que les actionnaires possédaient déjà) en patrimoine personnel, de la même façon que retirer 50 € au distributeur ne vous rend pas plus riche.
Lorsqu’une entreprise verse 100 millions d’euros de trésorerie à ses actionnaires, ils possèdent désormais une entreprise légèrement moins riche… et le cours de bourse en tient compte naturellement en baissant d’autant.
Ainsi, si l’on supprimait la possibilité de distribuer des dividendes, les actionnaires de sociétés rentables continueraient de s’enrichir puisqu’ils seraient actionnaires d'entreprises possédant davantage, et donc avec un cours de bourse potentiellement plus élevé.
En outre, le mécanisme du rachat d’actions, qui consiste pour l’entreprise à racheter ses propres actions pour les annuler et créer un effet relutif (le bénéfice est partagé entre moins d’actions) joue le même rôle qu’un dividende.
Ce qui enrichit réellement l’actionnaire, c‘est le bénéfice réalisé par les entreprises et les perspectives de l’activité.
Le débat politique sur les dividendes porte surtout sur la pénalisation de l’entreprise et de ses parties prenantes (salariés, fournisseurs…) lorsque les actionnaires décident de trop peu réinvestir les résultats.
Est-il possible de s’enrichir en achetant une action juste avant son dividende ?
Puisque les dividendes sont versés à une date fixe et non au prorata de la détention pendant l’année, il peut sembler opportun d’acheter une action juste avant le versement du dividende et de la revendre juste après afin de s’assurer un gain presque certain.
En pratique, cela ne fonctionne pas. En effet, seuls les actionnaires détenant les actions à la date de détachement du dividende le perçoivent quelques jours plus tard.
Qu’est-ce que la date de détachement ? C’est la date à laquelle le dividende se détache de l’action : le montant du dividende est alors soustrait du cours de l’action pour refléter l'appauvrissement de l’entreprise. Pour mieux comprendre ce mécanisme, on peut imaginer une action “papier”, comme il en existait au début du 20e siècle. Les coupons étaient alors des bordereaux détachables du titre principal que l’on devait amener à la banque pour percevoir le dividende.
Fort logiquement, une action au coupon attaché vaut davantage qu’une action sans coupon, la différence étant la valeur du dividende.
Aujourd’hui, c’est le même principe mais informatique. C’est lors du détachement (informatique) des coupons que l’on enregistre l’identité des actionnaires qui recevront le dividende, payé quelques jours plus tard. En conséquence, pour toucher un dividende, il faut avoir subi la baisse de l’action liée au détachement. Acheter spécifiquement pour le dividende est une opération nulle.
L’opération est même légèrement perdante si le dividende est fiscalisé. Par exemple, si vous détenez une action qui détache 1 € de dividende, le cours baissera de 1 €, mais vous ne toucherez que 0,70 € de dividende compte tenu de la flat tax (selon votre situation fiscale).
C’est pour cette raison fiscale que, contrairement à une idée reçue, beaucoup d’investisseurs fortunés rechignent à percevoir des dividendes.
Comment fonctionne le dividende des actions avec les ETF ?
Les ETF qui répliquent un indice boursier d’actions perçoivent les dividendes versés par les actions qu’ils possèdent. Au moment du versement, ces dividendes rejoignent donc la trésorerie de l’ETF et compensent la baisse du cours des actions concernées. L’effet est nul sur la valeur de l’ETF : il ne s’enrichit pas ni ne s’appauvrit lors d’un détachement ou d’un versement de dividendes (sous réserve d’éventuels coûts de frottement liés à la fiscalité).
Puisque chaque action a une date de versement différente, l’ETF perçoit des dividendes tout au long de l’année. Le gérant ne les garde pas en trésorerie, car cela le ferait dévier de son objectif de suivi de l’indice, mais il les réinvestit systématiquement en actions nouvelles, toujours selon la répartition de l’indice.
(info) En pratique, ces dividendes rejoignent les flux quotidiens de trésorerie du fonds : les souscriptions, les rachats, les frais de gestion… entraînent déjà des mouvements quotidiens de trésorerie, au crédit comme au débit. Le dividende ne fait que s’y ajouter. Le gérant d’ETF gère ces flux au plus près afin de limiter la trésorerie sur son compte et de coller à son indice de référence. (/info)
Ensuite, l’ETF a deux stratégies. Si c’est un ETF Capitalisant (qui porte généralement la lettre C dans son libellé), il en restera là et conservera les actions nouvelles acquises avec le dividende.
Si c’est un ETF Distribuant (lettre D), il versera aux porteurs de parts un montant de trésorerie correspondant aux dividendes perçus pendant la période, généralement annuellement, semestriellement ou annuellement.
Le versement de ce dividende, prélevé sur la trésorerie de l’ETF ou issu de la cession de titres, fera baisser la valeur de l’ETF d’autant. Ici encore, on constate que le versement du dividende n’enrichit pas le porteur de parts : elle ne fait que transformer un patrimoine financier en liquidités.
C’est pour cette raison qu’à long terme, les ETF capitalisants donnent l’impression de faire une meilleure performance que les ETF distribuants : ils ont simplement conservé les fonds que l’ETF distribuant a versé aux porteurs. Hors effet fiscal, les performances totales sont identiques pour les investisseurs. On retrouve le même effet entre CAC 40 nu (celui affiché sur les sites d’information financière) et CAC 40 dividendes réinvestis (que l’on trouve sur le site Euronext par exemple).
Et chez Yomoni ?
Lorsqu’un ETF verse un dividende, il est systématiquement réinvesti. L’équipe de gestion l’utilise pour rééquilibrer le portefeuille, soit en réinvestissant, soit sur l’ETF qui l’a distribué, soit sur un autre ETF. Plus de détails dans cet article :
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