Malgré une actualité riche en événements et en déclarations spectaculaires, il n’y a pas eu de bouleversement des conditions économiques, du moins pour l’instant. Nous maintenons donc notre scénario économique inchangé, à savoir une croissance mondiale soutenue avec une économie américaine en surchauffe. L’inflation est désormais visible au-delà des simples matières premières et semble se diffuser sur les biens et services de consommation courante.
- Les États-Unis affichent une croissance insolente avec plus de 4% ce deuxième trimestre. L’inflation dépasse les objectifs de la Banque Centrale et le taux de chômage est désormais sous les 4%, légitimant la poursuite des hausses de taux de la Réserve Fédérale.
- L’Europe a beaucoup déçu. La météo défavorable ne suffit plus à expliquer la mollesse de sa croissance durant les deux premiers trimestres. L’activité dans l’Union Européenne pèche notamment par l’absence de dynamisme interne et la consommation des ménages qui reste modeste. Le troisième trimestre sera l'épreuve de rattrapage avant de conclure que le vieux continent est déjà à son plein potentiel.
- Les conditions financières des régions émergentes ont été mises sous pression avec l’appréciation du dollar, mais le rythme d’activité reste inchangé.
- Enfin, la guerre commerciale est une stratégie plus médiatique que diplomatique. L’impact est mineur pour l’économie mondiale et devrait le rester (cf. notre édito de ce mois-ci).
À horizon d’un an, nous n’excluons pas un ralentissement de l’activité mondiale, suite à l'essoufflement des capacités financières des ménages américains subissant le contrecoup de la baisse d'impôts de 2018 et l’impact progressif des précédentes hausses des taux. Nous estimons à 25% les probabilités d’un tel ralentissement concomitant avec une inflation encore au-dessus des objectifs de la Réserve Fédérale.
Notre allocation tactique reste proche de la neutralité sur l’exposition en actions, avec un biais sur les matières premières au détriment des obligations souveraines. Au sein des actions, nous augmentons notre exposition aux États-Unis qui ont une tendance structurelle à surperformer fortement les autres régions du monde et nous réduisons notre exposition aux devises internationales car notre position hors euro était devenue trop prépondérante.
À noter que nous augmentons la part de fonds indiciels dans les portefeuilles afin de réduire encore les frais de gestion et les coûts de frottement générés par les rééquilibrages. Nous avons, en particulier, introduit un fonds lancé récemment par Fidelity qui réplique la performance des actions mondiales et dont les frais sont parmi les plus bas du marché européen (0,12% de frais de gestion).