Du coté de notre gestion - Longue Vue #42
Les risques d’un ralentissement brutal de la croissance mondiale, apparus à la fin de l’année dernière, continuent de s’estomper.
Au niveau des indicateurs d’activité d’une part, des signes de stabilisation de l’activité sont désormais perceptibles. Aux États-Unis, les statistiques conjoncturelles demeurent très bien orientées sur l’ensemble des segments (indicateurs avancés et enquêtes dans l’industrie, marché du travail, confiance des consommateurs). La croissance du PIB au premier trimestre a même largement dépassé les attentes du consensus. Hors des États-Unis, où les craintes étaient les plus marquées, les signes de stabilisation sont désormais perceptibles. C’est notamment le cas en Europe et en Chine (indicateurs avancés dans l’industrie).
Ces tendances sont en outre confortées par l’orientation des politiques économiques, en dehors des États-Unis en particulier. Les politiques budgétaires deviennent plus accommodantes en Europe (en France notamment, en réponse au mouvement des gilets jaunes) et en Chine. Les grandes banques centrales ont également clairement signalé une révision de l’orientation de leurs politiques monétaires, dans un sens nettement plus accommodant (report dans le temps des hausses de taux, éventualité de nouvelles mesures non conventionnelles).
Le risque politique global, qui avait bondi au cours du second semestre 2018, semble enfin s’apaiser un peu (premier report assez long du Brexit, discussions commerciales moins tendues entre la Chine et les États-Unis). Les conditions financières globales, qui s’étaient sensiblement et brutalement durcies au dernier trimestre 2018, se sont ainsi relâchées au cours des premiers mois de 2019.
Dans ce contexte, nous poursuivons le mouvement de réallocation des portefeuilles en faveur des actifs risqués amorcé au début de l’année. Nous augmentons l’exposition aux actions au détriment de l’or et des produits de taux. Dans l’univers actions nous initions des positions sur des thématiques plus cycliques (financières, consommation cyclique, pétrole) et clôturons les positions sur les thématiques défensives (santé, immobilier). Au final, les portefeuilles sont désormais positionnés de façon modérément agressive (surpondération de 5 % des actions).
Ces ajustements sont faits dans une approche tactique, découlant de nos vues fondamentales sur l’activité mondiale. Par leur ampleur, ils ne modifient que de façon limitée les caractéristiques de risque structurelles de chacun des profils. Nous en profitons donc pour rappeler l’importance de l’allocation d’actifs stratégique dans la constitution des portefeuilles et les risques pour l’investisseur final de changer de profil dans des phases de marché volatils (comme nous venons d’en connaître au cours des 6 derniers mois). Le choix d’un profil par l’épargnant doit, idéalement, se faire de façon totalement indépendante des mouvements de marché récents ou d’anticipations de court terme et ne dépendre que de considération de long terme, telles que le niveau de risque acceptable, l’horizon de placement ou les objectifs de rentabilité.