Retour en force de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers
Le mois écoulé a été marqué par une baisse sensible de l’aversion au risque sur les marchés financiers : les actifs les plus risqués affichent des performances nettement supérieures à celles des actifs les plus défensifs. Ainsi, les grands indices actions ont enregistré des hausses marquées, établissant de nouveaux records historiques pour beaucoup d’entre eux. Au sein de l’univers actions, les thématiques les plus cycliques ont surperformé assez nettement les thématiques plus défensives. À l’opposé, la baisse de l’aversion au risque a été pénalisante pour la classe d’actifs obligataire, dont les performances sont légèrement négatives sur le mois écoulé. La remontée des taux a notamment pesé sur la performance des obligations à duration longue.
Plusieurs éléments se sont conjugués pour provoquer ce changement de perception sur les marchés. D’abord, quelques signes encourageants sont à mentionner du côté des fondamentaux économiques. Dans la plupart des grandes zones, les indicateurs avancés de l’activité donnent en effet des signes de stabilisation (voire de légère amélioration) depuis l’automne, après une longue période de dégradation. C’est notamment le cas en Europe où la stabilisation des enquêtes de conjoncture (PMI, IFO …) se confirme. Ces tendances relativement récentes semblent indiquer que le creux de l’activité manufacturière mondiale a été atteint au cours des derniers mois.
D’autre part, des signes d’apaisement des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis ont également certainement contribué à rassurer un peu les investisseurs internationaux. La communication des officiels américains et chinois s’est en effet sensiblement adoucie au cours des dernières semaines, laissant entrevoir la possibilité de la signature d’un premier accord avant la fin de l’année.
Au global, ces tendances sont plutôt en ligne avec nos propres anticipations et le positionnement des portefeuilles. Rappelons que le risque d’une récession nous semble extrêmement limité à court terme, tout comme celui d’une escalade des tensions commerciales dans un contexte où l’élection américaine se rapproche rapidement. De telles hypothèses sont évidemment favorable à un positionnement plutôt procyclique des portefeuilles. Le principal bémol pouvant brider l’enthousiasme pour les actions est évidemment leurs valorisations, qui sont à nouveau un peu tendues.
Dans ce contexte, nous ne modifions pas les allocations des portefeuilles, qui conservent des biais relativement positifs sur les actifs les plus risqués. Ainsi, les actions demeurent la classe d’actifs privilégiée au détriment des obligations, dans des proportions toutefois limitées. Au sein de l’univers actions, nous favorisons toujours les thématiques plutôt cycliques (technologie, consommation cyclique) ainsi que le secteur immobilier qui devrait bénéficier d’un environnement de taux bas. Au sein des poches obligataires, nous affichons également une préférence pour les thématiques les plus cycliques (High Yield, dette émergente) ainsi qu’une légère sous-sensibilité au risque de taux.