Votre société dégage une trésorerie excédentaire ? Ce n’est pas une fin en soi : encore faut-il en faire bon usage. Car laisser cet argent sur un compte courant, c’est prendre le risque de l’érosion silencieuse par l’inflation. À l’inverse, un placement bien pensé peut renforcer la solidité de l’entreprise et financer ses projets futurs.
Chez Yomoni, nous pensons que le bon placement d’entreprise n’a rien de spéculatif. C’est une question de bon sens et de méthode. Voici comment aborder ce sujet avec rigueur et pragmatisme.
Avant de placer : comprendre le triptyque rendement/risque/liquidité
Avant de choisir un placement, la clé est d’identifier vos priorités et les points sur lesquels vous pouvez faire des concessions.
Le niveau de risque acceptable
Lorsqu’on parle de placement, le risque correspond souvent à la volatilité : c’est-à-dire à des fluctuations plus ou moins importantes de la valeur. Mais le risque peut aussi concerner la capacité de remboursement de l’émetteur : c’est ce qu’on appelle le risque de crédit. Dans ce cas, vous ne récupérez votre capital que si la contrepartie est solvable.
La question à vous poser pour votre trésorerie professionnelle : quel type de risque êtes-vous prêt à prendre, et dans quelle mesure ?
La liquidité des fonds requise
La liquidité mesure la capacité à récupérer rapidement vos fonds, sans perte de valeur. Elle est essentielle si votre entreprise pourrait avoir besoin de son cash à tout moment, c’est-à-dire si votre trésorerie peut connaître des imprévus.
En pratique, il est courant de raisonner par strates de liquidité. Une partie de la liquidité peut devoir rester disponible immédiatement, mais l’autre partie est peut-être investissable à plus long terme.
Le rendement espéré
Le rendement est le retour sur investissement, exprimé en pourcentage annuel. Il dépend à la fois du niveau de risque, de la durée de placement, et de la nature du support.
Pour obtenir un rendement supérieur au taux sans risque, il faut nécessairement prendre un risque ou accepter une liquidité plus faible.
2. Quelles options pour placer sa trésorerie ?
À court terme : le compte à terme (CAT)
Il n’existe pas de Livret A pour entreprise.
La solution la plus proche est le compte à terme (aussi appelé dépôt à terme).
Le compte à terme permet de placer un montant déterminé pour une durée convenue à l’avance, avec un taux connu à l’ouverture. L'argent est bloqué jusqu’au terme, mais la rémunération est contractuelle. Chaque banque propose ses conditions, le taux étant fonction de son appétit du moment pour la liquidité.
Certaines proposent parfois des portes de sortie anticipée, généralement en contrepartie d’une baisse ou absence de rémunération si le terme n’est pas atteint.
Les comptes à terme ont un caractère de dépôt bancaire : en cas de défaut, c’est la couverture par le FGDR qui s’applique (jusqu’à 100 000 € par déposant et par établissement).
- Durée : 1 mois à 10 ans
- Rendement : proche du taux monétaire de la Banque Centrale, parfois légèrement supérieur un bonus si la banque cherche des capitaux
- Risque : faible, proche du taux sans risque
- Liquidité : faible (fonds immobilisés)
Un bon outil de sécurisation quand l’entreprise veut immobiliser une partie de sa trésorerie sans risque, sur une durée connue.
À moyen ou long terme : les placements financiers
Lorsque l’excédent devient structurel, il est pertinent de chercher des rendements plus ambitieux. Comme pour un particulier, il faut bien distinguer les enveloppes de placement et les supports qu’on y dépose.
Le compte-titres ordinaire (CTO)
Le compte titres ordinaires est l’enveloppe de placement la plus polyvalente.
Puisqu’il peut recevoir n’importe quel titre financier, le compte-titres est idéal pour placer sa trésorerie en visant un niveau de risque souhaité.
Du plus sécuritaire au plus offensif, toutes les allocations sont possibles. Il permet d’accéder à un univers étendu de titres financiers : actions, obligations, ETF…
Sa performance et son risque dépendent évidemment des supports choisis et donc de la performance des marchés financiers.
- Durée : plusieurs années
- Rendement : variable, autour de 6-7 % en moyenne long terme
- Risque : élevé (pas de garantie en capital)
- Liquidité : forte
C’est le support à privilégier pour diversifier son excédent, dès lors qu’on accepte une certaine volatilité.
Les SCPI et OPCI : investir dans l’immobilier autrement
Les « fonds immobiliers » permettent aux entreprises d’investir dans des actifs immobiliers tertiaires (bureaux, commerces…) via l’achat de parts de patrimoine immobilier déjà constitué. La société de gestion perçoit les revenus issus des loyers et les redistribue aux porteurs de parts.
Le capital n’est pas garanti puisqu’il dépend de la valeur des actifs détenus.
- Durée : 4 à 8 ans minimum
- Rendement : 4 à 6 % selon le marché
- Risque : perte en capital possible
- Liquidité : variable selon les fonds
Un bon moyen de s’exposer au marché immobilier sans immobiliser trop de ressources en direct, mais attention : la fiscalité peut être lourde si l’enveloppe n’est pas bien choisie.
3. Et concrètement : faut-il vraiment placer la trésorerie de son entreprise ?
Oui… mais pas à n’importe quelle condition.
La première règle, c’est de ne jamais placer ce qui relève de la trésorerie de fonctionnement. Seul l’excédent durable, qui a une très faible probabilité d’utilisation pendant plusieurs années, doit être investi.
La deuxième règle, c’est d’adopter une posture plus conservatrice que pour un patrimoine personnel. En effet, l’entreprise a un objet social (commercial, services, industriel…) qui doit fournir l’essentiel de son bénéfice. À moins que cela soit spécifié comme tel, votre entreprise n’est pas un fonds d’investissement : attention aux fautes de gestion !
Enfin, il faut aussi s’interroger sur la place de la trésorerie dans la stratégie globale de l’entreprise. Doit-elle être replacée au sein de l’entreprise ou aurait-elle une meilleure place chez les associés (via une distribution de résultats sous forme de dividende par exemple…) ?
Afin de faire fructifier l’excédent de trésorerie de votre entreprise, Yomoni vous propose un compte-titres personne morale, aux frais parmi les plus bas du marché.
Investir comporte des risques de perte en capital.
En résumé : quelques repères pour agir
- Même au sein d’une entreprise, la trésorerie ne doit pas dormir : l’inflation la grignote silencieusement.
- Commencez par analyser vos besoins de liquidité, puis votre tolérance pour le risque
- Diversifiez : un mix court terme sécurisé + long terme dynamique est souvent optimal
- Sachez quand placer au sein de l’entreprise, et quand le faire à titre individuel.