Les obligations, l’or, le pétrole sont tous cotés sur des marchés. Mais quand on parle de « la Bourse », on parle des actions. « Bourse » prend une majuscule. Et « cote » et « coté » ne prennent pas d’accent circonflexe.
Qu'est ce qu'une action ?
Prenons le cas simple d’un commerçant. Il paie d’abord ses employés et ses fournisseurs et rembourse l’argent emprunté à la banque. S’il reste de l’argent, le commerçant se rémunère sur ces bénéfices. Sinon, c’est le commerçant qui subit la perte.
Les actions sont des titres de propriété : être actionnaire c’est être copropriétaire d’une entreprise. Avec une société cotée comme avec notre commerçant, employés et créditeurs ne touchent pas plus en cas de bénéfices, mais ne perdent pas d’argent même si l’entreprise en perd. Ce sont les actionnaires qui servent de variable d’ajustement. En période de croissance, l’entreprise gagne de l’argent : les actionnaires, en tant que copropriétaires de l’entreprise, se partagent les bénéfices. Mais quand l’entreprise va mal, sa valeur baisse : les actionnaires étant les copropriétaires de la société, ce sont eux qui subissent les pertes.
La valeur des actions n’est donc pas garantie : le cours des actions, c’est-à-dire leur prix, est volatil. La rentabilité des actions varie beaucoup d’une année sur l’autre parce que la rentabilité des entreprises varie. En revanche, les détenteurs d’obligations touchent les mêmes intérêts bon an mal an, sauf dans le cas extrême d’une faillite.
Comment les actions rapportent-elles de l'argent ?
Les actions rapportent de l’argent aux actionnaires de deux manières : via les dividendes que l’entreprise leur paie et via les variations de cours des actions avec le temps. Ce qui intéresse les investisseurs, c’est le total des deux, ce qu’on appelle total return en anglais. Une hausse de cours est appelée une plus-value, une baisse est une moins-value.
Les dividendes ne sont pas des intérêts : leur taux n’est pas fixe, l’entreprise n’a pas d’obligation contractuelle ou légale d’en payer, et ils peuvent être taxés différemment des intérêts. Un dividende est une distribution aux copropriétaires d’argent qui leur appartient déjà : en soi il ne les enrichit pas, c’est comme retirer de l’argent à un distributeur de billets.
Contrairement au cas des obligations, les entreprises ne remboursent ni ne rachètent jamais leurs actions. Les actionnaires qui veulent récupérer leur argent vendent à d’autres investisseurs. Quand on parle du cours d’une action, c’est le prix auquel l’action est achetée et vendue par des investisseurs, sans intervention de la société.
Sur le long terme, les actions rapportent de l’argent grâce à la croissance économique : investir en actions, c’est investir dans l’économie. Les actions sont un bon placement de long terme parce qu’à long terme l’économie croît. Le rendement total des actions est en moyenne d’environ 6 % par an au-delà de l’inflation ; en moyenne, un actionnaire quadruple son pouvoir d’achat en vingt-cinq ans, avant de payer les frais et les impôts.
Mais les mauvaises années les actionnaires se partagent des pertes. À court terme, les cours peuvent donc chuter, de plus d’un tiers. Ça peut être dû à des périodes de récession ou à une correction de la surévaluation des cours. Mais les cours vont remonter, et sur quinze ou vingt ans, il est assez rare de perdre de l’argent.