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Du côté de notre gestion — Longue vue #28

Du côté de notre gestion — Longue vue #28

La conjoncture passe désormais au second plan depuis la prise de poste de Jerome Powell à la tête de la Fédéral Réserve début février. Les investisseurs ont les yeux rivés sur les premiers gestes du grand argentier américain au détriment des données économiques, en conséquence les bourses fluctuent aux gré des humeurs d'investisseurs plus ou moins rationnels et des liquidations de positions spéculatives. Il faut reconnaître que la succession de Janet Yellen s'avère d'autant plus difficile qu'elle avait si bien réussi à communiquer ses intentions aux marchés, et surtout qu'elle n'avait pas souvent augmenté ses taux.

Il est encore difficile de discerner la doctrine du nouveau conseil face à une inflation qui converge progressivement vers l'objectif monétaire de la Réserve Fédérale, mais on s'attend globalement à 1% de hausse des taux sur l'année. Dans ce contexte de nervosité, les taux longs se tendent et la volatilité monte, au final les marchés obligataires baissent de concert avec les marchés actions, qui s'étaient pris d'euphorie.

Malgré ces forts mouvements des bourses mondiales, notre grille de lecture fondamentale reste inchangée et nous maintenons le cap d'une gestion liée à l'économie, aux cycles d'activité et d'inflation. Les indicateurs globaux et régionaux confirment le scénario d'une croissance en pic d'activité, en particulier aux États-Unis. L'Europe est quant à elle loin de la surchauffe, elle n'est en effet pas prête à voir de résurgence d'inflation, hors impact du rebond des prix de l'énergie. La crainte d'une politique monétaire restrictive dès 2018, par la BCE est surfaite.

Ces phases de cycle, où les capacités se tendent face à une demande soutenue au risque d'une inflation qui accélère, sont particulièrement porteuses pour les matières premières cycliques (énergie, métaux industriels). Historiquement, elles restent encore favorables aux marchés actions mais au prix d'une volatilité plus forte. Cette volatilité plus élevée n'est plus amortie par les obligations de long-terme en portefeuille, puisqu'elles sont aussi sensibles aux craintes inflationnistes. Ces corrélations instables nous forcent à adapter nos actifs diversifiants, au détriment des obligations d'États en faveur d'actifs obligataires des régions émergentes.

Nous modifions l'allocation de nos profils dans cette direction, avec davantage d'exposition au pétrole et toujours une sur-pondération aux actions orientées vers les régions émergents, et progressivement davantage d'États-Unis. En revanche, le Japon est à la peine avec le départ des investisseurs internationaux dans ce regain de volatilité et les marchés européens souffrent d'un euro qui s'est apprécié très vite, trop vite.

Le billet vert reste l'énigme du moment. Pourquoi se déprécie-t-il alors que les taux augmentent ? Les écarts de taux largement en faveur de la zone dollar devrait au contraire favoriser son appréciation. La dépréciation récente semble donc exagérée et nous guettons le passage sous les 1,20 pour couvrir à nouveau nos positions sur les actions américaines.

Les opinions émises sur ce blog correspondent aux anticipations de marché de Yomoni au moment de la publication de cet article. Elles sont susceptibles d’évoluer en fonction des conditions de marché et ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité contractuelle de Yomoni. Avant d’investir dans une quelconque classe d’actifs, il est fortement recommandé à l’investisseur de s’enquérir de manière détaillée des risques auxquels ces classes d’actifs sont exposées, notamment le risque de perte en capital.

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