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Qu’y aurait-il de commun entre les faits récents suivants ?
- le référendum du Royaume-Uni sur une sortie de l’Union Européenne ;
- le ralentissement du commerce mondial ;
- le succès de Donald Trump aux primaires républicaines ;
- le développement du « Manger local et de saison ».
Au travers de ces faits apparemment sans rapport, une trame émerge : celle d’une rupture dans la mondialisation.
Le premier recul de la mondialisation date de la chute de l'Empire Romain
La mondialisation ou globalisation a été une tendance dominante des 40 dernières années avec les trois accélérations que sont l’instauration du Marché Commun Européen, la chute du Mur de Berlin et l’intégration de la Chine dans le commerce mondial. Or, toute tendance structurelle rencontre au fil du temps une résistance, sa réaction. En l’absence de nouvelle accélération depuis 15 ans, les résistances accumulées sur une telle période se manifestent désormais avec force sous des formes variées. Le « phénomène Trump » -jusqu’ici inclassable- s’inscrit donc dans cette logique d’ensemble au même titre que les succès des partis contestataires en Europe qu’ils soient de gauche (M5S en Italie, Podemos en Espagne, Syriza en Grèce) ou de droite (FN en France, AFD et Pegida en Allemagne, PVV au Pays-Bas). So what ?
Tout d’abord, le recul de la globalisation est possible et donc probable. C’est arrivé plusieurs fois par le passé avec des résultats discutables, certes. Si la mondialisation commence avec Alexandre le Grand, on peut également dater son premier grand recul à la chute de l’Empire Romain d’Occident. Une parenthèse de mille ans qui n’aura pas protégé le monde de la peste noire venue d’Asie et qui se sera refermée grâce aux technologies de la navigation qui ouvrent l’ère des Grandes Découvertes. Plus récemment, les nations se sont à nouveau repliées sur elles-mêmes pour 30 ans dès la fin de la Première Guerre Mondiale et à la fin de la Deuxième, pour parfois tenter des expériences totalitaires désastreuses.
Cependant, ces périodes de recul ont tendance à se réduire dans le temps, à mesure que les moyens de transport et de communication sont à portée de tous. La tendance historique devrait donc repartir de plus belle en moins de cinq ans après remise en cause et remise en ordre. La globalisation reviendra donc et elle le fera comme toujours à partir d’un nouveau centre pour s’affranchir du passé. Après la Méditerranée, l’Atlantique, puis le Pacifique, le centre des échanges du monde se déplacera probablement dans l’océan numérique. Les Britanniques auront donc beau sortir de l’Union Européenne, nous resterons « friends » sur Facebook. Voir les 8 pages de la longue vue