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Le CAC 40 est mort

Le CAC 40 est mort

Quand les médias parlent de l’évolution de la Bourse, de hausse ou de baisse, vous vous demandez peut-être parfois de quoi ils parlent exactement. Il y a des milliers de sociétés cotées en Bourse dans le monde, sur des dizaines de marchés. On pourrait se dire qu’il doit s’agir d’une tendance mondiale globale. En fait non. En France, il s’agira généralement de l’indice CAC 40, qui est la moyenne des cours des actions de 40 grandes sociétés françaises. Quand les médias français disent que la Bourse baisse de 3 %, ils veulent dire que le CAC 40 baisse de 3 %.

Au commencement c'était le CAC 40

Historiquement, les investisseurs français investissaient quasi uniquement en actions françaises, et parmi elles principalement dans celles du CAC 40. Il y avait de bonnes et de moins bonnes raisons :

  • les frais étaient moins élevés que pour investir sur les Bourses étrangères ;
  • il n’y avait pas de risque de change (les cotations étaient en francs français) ;
  • c’étaient des entreprises aux noms connus (ce qui n’est pas forcément le cas des entreprises plus petites ou étrangères) ;
  • on ne se posait même pas forcément la question — « What else? » comme ne le disait pas encore à l’époque George Clooney.

Cependant, un tel investissement était trop peu diversifié : très peu de sociétés (quarante au maximum), uniquement des entreprises françaises, uniquement des grandes entreprises, certains secteurs surreprésentés ou sous-représentés. Aujourd’hui, il n’y a plus guère de raisons d’investir directement dans une poignée d’entreprises : grâce par exemple aux OPCVM indiciels, on peut investir d’un coup dans plusieurs centaines ou milliers d’entreprises.

Les épargnants découvrent l’Europe (en tout cas ils ne vont pas tarder)

Et il n’y a plus guère de raisons aujourd’hui de se focaliser sur le CAC 40. Un investisseur avisé devrait préférer un investissement dans toute la zone euro ou dans le monde entier (ce qui peut se faire très facilement). Et il peut le faire pour un coût annuel inférieur à la majorité des fonds se limitant au CAC 40. Et avec la zone euro, il n’y a pas plus de risque de change qu'avec le CAC 40.

Ça ne veut pas dire qu’il ne faut plus investir dans les sociétés du CAC 40. Simplement, il n’y a plus de raison de se limiter au CAC — il faut investir entre autres dans les entreprises françaises du CAC 40.

On peut se demander à quoi sert encore le CAC 40, pourquoi les médias considèrent encore que le CAC 40 est « la Bourse » et pourquoi tant d’investisseurs s’obstinent à se limiter à quarante actions (au plus) quand ils peuvent très facilement en avoir plus d’un millier. C’est plus par habitude et inertie (et franchouillardise) que pour des raisons rationnelles.

Logiquement, les seuls aujourd’hui qui devraient s’intéresser au CAC sont les spéculateurs qui parient sur sa hausse ou sa baisse. Si vous êtes au contraire un investisseur de long terme, investissez plutôt à l’échelle de la planète. What else?

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CONTRIBUTEUR EXTERNE. Consultant indépendant, Mathieu Bouville est ingénieur, scientifique et auteur du livre «Votre argent mérite de vous rapporter plus »

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