CHRONIQUE. On connaissait le loup de Wall Street, voici désormais – dans un tout autre registre – le loup de la FED. Le discours de Jérôme Powell, à l’issue de la dernière réunion de la Réserve fédérale, m’a fait penser aux « oreilles d’or » de la Marine nationale.
Par Olivier Malteste
Les réunions des grandes banques centrales sont toujours très attendues par les investisseurs, mais pas forcément pour les mêmes raisons. En ce moment, le marché est en quête de repères.
Les mesures protectionnistes de Donald Trump suscitent des inquiétudes quant à leur impact sur la croissance économique. De plus, les investisseurs ont peut-être commis une erreur de lecture sur le caractère prétendument pro-marché de l’ancien président. En effet, en se basant sur son premier mandat, beaucoup pensaient qu’il ne laisserait pas les indices boursiers américains – comme le Dow Jones ou le S&P 500 – trop corriger. Ils comptaient sur un hypothétique « Trump put », le put étant le nom d’un produit financier permettant de se protéger en cas de baisse.
Or, pour l’instant, Donald Trump semble se désintéresser des marchés financiers. Il qualifie la période actuelle de « phase de transition » destinée à rapatrier la richesse industrielle aux États-Unis, quitte à accepter un coût économique temporaire pour ouvrir une nouvelle ère de prospérité.
Ouvrir une nouvelle ère de prospérité ?
Peu rassurés par ces déclarations, les investisseurs se tournent donc vers la FED car elle dispose elle aussi d’un levier : celui d’abaisser ses taux directeurs pour amortir une éventuelle dégradation de l’économie. On parle d’ailleurs également de “Fed put”.