“L’humilité est l’antichambre de toutes les perfections”
Si l’on devait choisir un seul élément à suivre pour appréhender les évolutions des marchés, et, par conséquent, tenter de les anticiper, il faudrait assurément se focaliser sur les politiques monétaires et leur impact conjoint sur l’activité économique et l’inflation.
Oublions un moment la perte de la notation AAA des États-Unis, les déceptions des chiffres économiques de la Chine et les décisions prises par l’État Chinois pour essayer de faire revenir les investissements étrangers et arrêtons-nous plutôt sur le grand rendez-vous de la fin du mois d’août : la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole.
Un des points essentiels à retenir est que la FED et la BCE ont toutes deux réaffirmé, sans ambiguïté, que la cible d’inflation était, et resterait 2%, essayant ainsi d’arrêter de manière définitive les appels de certains économistes de renom poussant pour un relèvement de cette cible. Ainsi, le discours du président de la FED est resté très ferme, même s’il a indiqué qu’il saurait rester prudent sur les impacts économiques de la politique monétaire. Pour Christine Lagarde, directrice de la BCE, les trois éléments essentiels pour élaborer une politique monétaire dans le contexte actuel sont : “clarté, flexibilité et humilité”. Comme le disait Marcel Aymé, “L’humilité est l’antichambre de toutes les perfections”. C’est tout ce que nous souhaitons à la BCE pour laquelle la situation n’est pas simple au vu de la faiblesse de la croissance en zone euro et de la persistance de l’inflation à des niveaux élevés.
Dans ce contexte, les actions mondiales, après avoir fortement chuté dans la première partie du mois, se sont finalement redressées et finalement, considérées en euros, ont perdu -0,8%. Au niveau géographique, les actions américaines ont relativement bien résisté en ne perdant que -0,2% en euros grâce notamment à la vigueur du dollar qui a servi de valeur refuge dans un climat plus incertain. Dans le même temps, les actions européennes ont perdu -2,5% et les actions émergentes presque -5% en Euro. Du côté des obligations européennes, les obligations d’État ont progressé légèrement de 0,4% alors que les obligations d’entreprises ne se sont adjugées que 0,2%.
Dans les portefeuilles, nous revenons sur un positionnement neutre et nous reprenons donc modérément du risque. En effet, les surréactions potentielles liées à la période estivale sont désormais derrière nous et le marché a particulièrement bien accueilli les réunions des banques centrales à Jackson Hole. La situation économique nous paraît plus favorable aux États-Unis qu’en Europe ou que dans les pays émergents. C’est pourquoi, nous conservons notre parti tactique sur les actions américaines. De plus, même si nous avons récemment clôturé notre pari sur les valeurs technologiques sur des problématiques de valorisations qui paraissaient excessives, nous continuons de penser que l’intelligence artificielle est un thème d’investissement qu’il faut considérer et nous ouvrons donc un nouveau pari tactique sur le secteur de la santé. En effet, nous croyons que dans ce secteur, l’IA permettra une réelle accélération des innovations. Au sein des obligations, nous conservons notre positionnement actuel avec des obligations souveraines européennes et de manière modérée des obligations d’entreprises de bonne qualité pour lesquelles nous réduisons un peu la duration.