Le commentaire de gestion du mois d'avril 2024
“Si tu ne connais ni ton adversaire ni toi-même, à chaque bataille tu seras vaincu” - Sun Tzu
Après un début d'année prometteur pour les actifs risqués, avril a été plus difficile avec un changement abrupt de ton de la part de la Réserve fédérale américaine. Depuis 2022, l'inflation est en effet le principal adversaire de la Fed. Initialement considérée comme temporaire, elle avait, souvenons-nous, changé de nature, poussant la Fed à agir rapidement. Celle-ci avait ainsi augmenté les taux de 4,75% en un an, soit le rythme le plus rapide depuis 1980.
Malgré des signes positifs fin 2023 qui laissaient penser que la bataille était gagnée sans que l’économie ne sombre dans la récession ni que le chômage ne s’envole, l'inflation persiste, remettant en question les baisses de taux de la Fed.
Difficile dans ce contexte de ne pas songer au sombre présage de Sun Tzu : “Si tu ne connais ni ton adversaire ni toi-même, à chaque bataille tu seras vaincu”.
Aux États-Unis, l'économie montre enfin des signes de ralentissement, avec une croissance du PIB de seulement 1,6 % au premier trimestre, en dessous des attentes. Les indicateurs avancés déçoivent également, avec un indice préliminaire global en baisse à 50,9 contre 52,1 le mois dernier , bien que le marché de l'emploi reste robuste, affichant un taux de chômage de 3,5%.
En revanche, la Zone Euro continue d’enregistrer des améliorations, avec un PMI composite supérieur aux attentes, soutenu principalement par le secteur des services. Le PMI composite préliminaire a ainsi surpris à la hausse à 51,4, contre 50,8 attendu et 50,3 le mois dernier. Ce chiffre est notamment soutenu par la composante des services qui a atteint 52,9, contre 51,8 attendu et 51,5 le mois dernier
Enfin, on peut souligner que la saison de publication des résultats des entreprises a joué un rôle crucial en limitant la baisse sur les marchés, même si certaines préoccupations peuvent persister quant à l’ampleur des investissements dans l'intelligence artificielle.
Sur les marchés, les actions internationales ont reculé de -2,3% en euros, les actions européennes résistant mieux que les actions américaines. Les actions émergentes ont rebondi de 1,5% en euros, tandis que les actions japonaises ont chuté de -4% en euros également. Concernant les obligations, la hausse des taux a pesé sur les rendements, avec des pertes pour les obligations européennes et d'entreprises de respectivement -1,3% et -0,9%, tandis que les obligations à haut rendement européennes sont restées stables. Enfin, concernant les matières premières, le pétrole a progressé d’environ 1% en euros et l’or a continué son beau parcours en progressant d’environ 6%.
Dans ce contexte, nous revenons à une neutralité actions/obligations.
Nous pensons en effet que le changement de ton de la Fed risque d’amener plus de volatilité.
De plus, si le marché obligataire semble avoir pris en compte la modification d’analyse de la Fed en ayant effacé pratiquement l’intégralité du rallye obligataire initié depuis le dernier trimestre de l’année dernière, les performances des marchés actions restent quant à elles extrêmement positives.
Nous conservons nos deux paris tactiques en faveur des valeurs technologiques et des valeurs de la santé. En effet, les valeurs technologiques affichent toujours de bons résultats et devraient continuer à profiter d’investissements importants, même en cas de ralentissement économique.
De plus, le secteur de la santé est traditionnellement plus défensif et devrait mieux résister en cas de baisse des marchés. C’est également un secteur qui devrait bénéficier significativement des innovations dans le domaine de l’ intelligence artificielle.
Nous poursuivons également le mouvement initié le mois dernier et surpondérons désormais, dans un profil 100% actions, la zone euro de 5%. La dynamique macro-économique est effectivement en faveur de la zone euro et nous pensons que la BCE baissera ses taux avant la Fed, ce qui pourrait continuer de soutenir les actions de cette région.
En ce qui concerne les obligations, nous ajustons notre position en retirant notre pari tactique sur les obligations d'entreprise de qualité avec des maturités de 1 à 3 ans, afin d'augmenter la duration de notre exposition obligataire. En effet, les taux d'intérêt en euros ont suivi la tendance des taux américains, et nous estimons que cette hausse des taux en zone euro est excessive.