Le commentaire de gestion du mois de février 2024
“Ce qui fait l’homme, c’est sa grande faculté d’adaptation”
Février aura de nouveau été un mois favorable aux actifs risqués. Et pourtant, derrière cette continuité apparente se cache une rupture importante puisque le marché a fini par entendre raison et a diminué ses anticipations de baisse des taux pour l’année 2024 et repoussé le moment où le changement de politique serait acté. Selon Socrate, “Ce qui fait l’homme, c’est sa grande faculté d’adaptation”. La bonne nouvelle dans cet ajustement est qu’il s’est opéré sans douleur sur la performance des actions alors que les prévisions de fortes baisses des taux avaient initialement joué un grand rôle dans le rallye des marchés.
Les données macro-économiques nous montrent que l'inflation américaine continue de ralentir, mais moins rapidement qu'espéré. Ainsi elle s’établit à 3,1% par rapport à 3,4% le mois dernier mais bien au-dessus des anticipations à 2,9%. L'inflation « core », excluant alimentation et énergie, reste même inchangée à 3,9%. Ce dépassement est principalement dû à la composante des services et est vraisemblablement l’élément déclencheur qui a fait comprendre au marché la prudence de la FED. En parallèle, l’économie américaine continue de montrer des signes de ralentissement. Ainsi les ventes au détail aux Etats-Unis se sont contractées de -0,8% sur le mois de janvier et la production industrielle aux Etats-Unis recule de -0,1% alors qu’elle était attendue en légère hausse de 0,2%.
En zone Euro, l'inflation continue de ralentir, conformément aux prévisions, avec un indice global annuel à 2,8%. Néanmoins, la situation économique n’est pas florissante et l’Allemagne est entrée en récession avec un deuxième trimestre consécutif de contraction de son PIB. Toutefois, le PMI prévisionnel composite en zone euro est au-dessus des attentes et s'est établi en hausse à 48,9, contre 47,9 le mois dernier et 48,5 attendus et le PMI prévisionnel des services est sorti de la zone de contraction, s'établissant à 50 contre 48,8 attendus.
Les actions internationales ont donc poursuivi leur progression et finissent le mois en hausse de 4,8% en euros. Les actions américaines sont restées particulièrement bien orientées et progressent de presque 6% en euros et les actions émergentes se sont adjugées 5,3%. Les actions européennes continuent d’avoir un rythme de progression plus faible mais s’adjugent néanmoins 3,3%. Côté obligations, les mouvements sont faibles mais les obligations ont été négativement impactées par le changement d’anticipation sur les baisses de taux. Ainsi les obligations européennes ont baissé de -1,1% sur la période tandis que les obligations d’entreprises de bonne qualité ont perdu -0,9%. Les obligations européennes à haut rendement quant à elles ont bien résisté puisqu’elles sont restées stables en février. Enfin, concernant les matières premières, le pétrole a progressé d’un peu plus de 4% en euros alors que l’or est resté stable en progressant de 0,2%.
Dans ce contexte, nous conservons notre positionnement constructif favorable aux actions. Selon nous, les valorisations peuvent continuer à augmenter et l’un des risques qui était la sur-estimation des baisses de taux par le marché a désormais presque intégralement disparu. Ainsi, dans un profil équilibré, typiquement réparti à parts égales entre actions et obligations (50/50), nous maintenons un poids sur les actions à 55%. Nous conservons également notre préférence pour les actions du secteur des valeurs technologiques qui ne nous paraissent pas pour l’heure surévaluées et dont la situation n’est pas comparable avec la bulle technologique des valeurs internets des années 2000. En revanche, nous remplaçons notre positionnement en faveur des actions américaines par un positionnement favorable aux actions du secteur de la santé. En effet, nous pensons que l’économie américaine commence à montrer des signes de ralentissement qui pourraient être plus importants qu’attendu. En analyse bénéfice/risque, le secteur de la santé nous paraît plus intéressant car c’est un secteur plus défensif et qui pourrait venir diminuer légèrement la volatilité de nos portefeuilles. De plus, nous pensons que l’intelligence artificielle pourrait rapidement montrer son efficacité dans ce secteur clé. En ce qui concerne la partie obligataire, nous restons fidèles à notre positionnement et conservons une légère surpondération en obligations d’entreprises de bonne qualité avec une duration limitée.