“Ne craignez pas d’atteindre la perfection, vous n’y arriverez jamais” Salvador Dali
Janvier est toujours un mois particulier pour les gérants d’épargne, propice aux bilans et à la création de scénarii pour la nouvelle année. Comme chaque année, les compteurs de performance sont remis à zéro et les premières semaines sont toujours scrutées avec attention, tel l’incipit d’un nouveau roman qui donne la tonalité du reste de l’ouvrage.
Après un début d’année hésitant, marqué par une pause après le rallye de fin d’année, l’optimisme est revenu. L’attention des marchés n’a évidemment pas été modifiée par le passage de la Saint Sylvestre. Pour l’instant, tout semble se dérouler dans un scénario idéal. L’inflation reste orientée à la baisse et ce sans avoir provoqué de récession malgré les craintes de l’an passé. En conséquence, les opérateurs de marché restent focalisés sur la prochaine baisse des taux des banques centrales et certains redoutent des positionnements extrêmes qui ne prévoient que la perfection. Faut-il craindre la perfection ou comme le disait Salvador Dali : “Ne craignez pas d’atteindre la perfection, vous n’y arriverez jamais”.
Si on se concentre sur les données macro-économiques, aux Etats-Unis, les récents indicateurs d'achat PMI témoignent d'une économie robuste et d'une consommation dynamique. Le PMI des services a ainsi atteint 52,9, dépassant les attentes de 51 et les 51,4 du mois précédent. De manière inattendue, le PMI manufacturier est même remonté en zone d'expansion à 50,3, contre 47,9 anticipé.
Au niveau de l’inflation, l'indice PCE Core, mesure de l'inflation privilégiée par la FED, a été publié à 2,9%, en deçà des 3% attendus et des 3,2% du mois précédent. Enfin, le marché de l’emploi continue de montrer une santé insolente. En zone euro, les indicateurs d’achat PMI prévisionnels ont donné une vision mitigée des perspectives économiques. En effet, si la composante manufacturière a surpris en rebondissant plus qu’attendu, s’établissant à 46,6 contre 44,8 attendu et 44,4 le mois dernier, les services ont déçu en s’établissant à 48,4 contre 49 attendu et 48,8 le mois dernier. La croissance est nulle ou quasi-nulle en zone euro et les indicateurs avancés restent donc en contraction.
Les actions internationales ont donc finalement repris leur progression et finissent le mois en hausse de 3,2% en euros. Les actions japonaises restent particulièrement bien orientées en ce début d’année avec un bond de 6,4% en euros. Les actions américaines, une nouvelle fois, agissent comme une véritable locomotive et progressent de 3,5% en euros. Enfin, les actions européennes continuent d’avoir un rythme de progression plus faible mais s’adjugent néanmoins 2,2%. Les actions émergentes, impactées notamment par la défiance sur les actions chinoises, baissent quant à elles de -2,8% en euro.
Côté obligations, les mouvements sont faibles, les obligations européennes baissant de -0,3% sur la période tandis que les obligations d’entreprises, qu’elles soient de bonne qualité ou à haut rendement ne progressent que de 0,1%. Enfin, concernant les matières premières, le pétrole a rebondi d’un peu plus de 8% en euros alors que l’or est resté relativement stable en progressant de 0,8%.
Pour l’heure, nous conservons notre positionnement constructif. En effet, même si nous pensons que le marché est trop optimiste sur la date de changement de politique monétaire et que cela pourrait amener un peu de volatilité à court terme, il nous parait préférable d’être investi en actions plutôt qu’en obligations. Ainsi, dans un profil équilibré, typiquement réparti à parts égales entre actions et obligations (50/50), nous maintenons un poids sur les actions à 55%. Nous conservons également notre préférence en faveur des actions américaines et également dans les actions du secteur des valeurs technologiques.
L’économie américaine continue en effet d’avoir une croissance au-dessus de son potentiel et le consommateur américain devrait continuer à la soutenir. De plus, la banque centrale dispose désormais clairement de marges de manœuvre suffisantes pour intervenir et soutenir l’économie en cas de besoin. La publication des résultats des valeurs technologiques, même si ceux-ci ne sont pas homogènes et que les perspectives ont été accueillies plus ou moins favorablement par les investisseurs, nous conforte dans le fait que ces valeurs ont un réel potentiel de croissance sur les prochains mois. En ce qui concerne la partie obligataire, nous restons fidèles à notre positionnement et conservons une légère surpondération en obligations d’entreprises de bonne qualité avec une duration limitée.
Nous pensons qu’effectivement, à court terme, les obligations pourraient connaître une plus grande volatilité et que les taux pourraient temporairement augmenter à mesure que les investisseurs décaleront leurs anticipations sur le changement de politique monétaire des banques centrales.