Après un début d’année particulièrement porteur sur les marchés actions, grâce notamment aux bons résultats des entreprises et à l’essor de l’intelligence artificielle, la tendance s’était inversée à partir du mois d’août. Les inquiétudes concernant la trop (!) bonne santé de l’économie américaine et la crainte d’une poursuite de la hausse des taux avaient en effet entraîné une tension accrue sur les marchés. La réunion de la banque centrale américaine du 1er novembre a fort heureusement fait renaître l’espoir d’une fin du cycle de la hausse des taux.
Depuis le début du cycle de hausse des taux, les banques centrales sont confrontées à un arbitrage délicat : durcir les conditions financières en augmentant notamment les taux directeurs et ainsi risquer de provoquer une grave récession mais espérer contenir rapidement l’inflation, ou adopter une approche plus conciliante, au risque de laisser l’inflation s'envoler.
Globalement, l’inflation diminue partout, à des rythmes plus ou moins rapides mais la tendance est bien là. C’est plus sur l’activité économique que les situations diffèrent.
Ainsi aux Etats-Unis, l’activité économique reste très vigoureuse mais elle ralentit. Les indicateurs avancés tels que les indicateurs d’achat PMI restent ainsi en phase d’expansion mais ils sont dans une dynamique de ralentissement plus marqué qu’attendu.
En zone Euro, l’activité économique est quant à elle beaucoup moins résiliente et la croissance oscille en fonction des pays entre une faible croissance ou une faible récession. Néanmoins, la dynamique des indicateurs avancés, toujours en phase de contraction, connaît en revanche des surprises positives.
Le scénario global retenu par les marchés est donc celui d’un ralentissement de l’économie qui est en marche et qui va permettre à l’inflation de revenir progressivement à sa cible de 2% sans que les banques centrales n’aient besoin d’aller plus loin. De notre côté, nous ne doutons pas que Jerome Powell, Président de la Fed, connaisse Pythagore. Ce mathématicien célèbre chez les collégiens pour son théorème appliqué aux triangles rectangles mais qui était avant tout philosophe, disait “N’entretiens pas l’espoir de ce qui ne peut être espéré”. Les marchés ont donc sûrement raison d’espérer une prochaine baisse des taux. Reste à savoir quand et de quelle ampleur.
Dans ce contexte, les actions internationales rebondissent d’un peu plus de 6% en euros sur le mois de novembre. Bien que l’euro se soit apprécié d’environ 2,6% face au dollar sur le mois, cela n’a pas freiné les actions européennes qui affichent presque 8% de performance sur le mois. Les marchés émergents restent à la traîne avec une performance néanmoins fortement positive de l’ordre de 5%. Côté obligations, les obligations européennes ont profité de la baisse des taux observée sur les marchés et s’adjugent 2,7%. Enfin, concernant les matières premières, le pétrole baisse de 8,5% en euros.
Nous avons décidé d’accompagner ce mouvement d’optimisme général, au moins pour cette fin d’année, et nous maintenons notre légère surpondération actions. Ainsi, dans un profil typiquement réparti à parts égales entre actions et obligations (50/50), nous conservons notre poids sur les actions à 55%. Nous conservons également notre biais en faveur des actions américaines. Les taux d’intérêt sur les marchés continuent à être orientés à la baisse. Nous pensons que cela va naturellement bénéficier aux valeurs de croissance et en particulier aux valeurs technologiques qui devraient profiter d’un dernier “boost” de rallye de fin d’année. Ainsi, de manière tactique, nous remplaçons notre sur-exposition au secteur de la santé par une sur-exposition au secteur des valeurs technologiques. En ce qui concerne la partie obligataire, nous restons fidèles à notre positionnement et conservons une légère surpondération en obligations d’entreprises de bonne qualité avec une duration limitée dans le but de limiter les risques.