« Rien n’est bon ni mauvais en soi, tout dépend de ce que l’on en pense »
Après 7 mois de bonne tenue des marchés financiers, le mois d’août avait été marqué par un regain d’aversion au risque. Le mois de septembre était donc attendu notamment car il était riche en réunions de banques centrales. Malheureusement, il a poursuivi sur cette lancée.
Suite à leurs réunions, on peut noter une divergence entre les banques centrales européennes et américaines, tant en matière de décisions que de discours. La zone euro est économiquement plus vulnérable que les Etats-Unis et subit toujours une inflation élevée qui ne ralentit que lentement. Entre croissance et inflation, la BCE a donc du faire un choix et a décidé d’augmenter une nouvelle fois ses taux directeurs de 25 points de base. Toutefois, elle a fortement nuancé cette décision par un discours rassurant, discours que les marchés ont peut-être trop hâtivement interprété comme signifiant la fin des hausses de taux. De son côté, la FED, bien qu’ayant choisi de ne pas augmenter ses taux en septembre, a adopté un ton plus ferme, rappelant que sa priorité reste la maitrise de l’inflation. De plus, la publication des anticipations de taux directeurs de la banque centrale américaine suggère des taux plus élevés et sur une plus longue période que prévu il y a encore quelques mois.
Comme Shakespeare le faisait dire à Hamlet : « Rien n’est bon ni mauvais en soi, tout dépend de ce que l’on en pense ». Il semble ainsi que les investisseurs aient adopté une perspective où toute donnée macroéconomique positive concernant l’économie américaine est perçue négativement, anticipant ainsi un durcissement de la politique de la FED et des risques accrus pour la croissance future.
Dans ce contexte, les actions mondiales, en euros, ont reculé d’environ 2%, recul atténué grâce à l’appréciation du dollar qui a agi comme une valeur refuge face à l’incertitude. Les actions américaines ont diminué d’environ 2,3%, tandis que celles de la zone euro ont enregistré une baisse plus prononcée de 3,2%. Il est également à noter qu’après une réduction de la production, les prix du pétrole ont augmenté de plus de 10% sur le mois, entraînant une hausse de plus de 5% des actions du secteur énergétique. La hausse des taux longs observés a eu un impact négatif sur les obligations, les obligations souveraines européennes de maturité 10 ans perdant un peu plus de 3% sur le mois.
Nous maintenons notre positionnement actuel car nous pensons que la situation fondamentale demeure inchangée et que nos choix stratégiques restent pertinents. Par conséquent, nous conservons notre positionnement neutre en terme de risque. Les mouvements récents observés sur les marchés actions et obligataires nous semblent légèrement exagérés. Nous estimons de plus que la saison des résultats pourraient conduire les investisseurs à reconnaître la solidité des résultats des entreprises, malgré le contexte de taux élevés. Notre préférence se porte toujours vers les actions américaines car nous pensons que la robustesse de l’économie américaine est globalement une bonne nouvelle, d’autant plus que l’inflation y a plus ralentie qu’en zone Euro par exemple. Sur le plan sectoriel, notre inclination va vers le secteur de la santé, de nature plus défensive, ce qui peut être utile dans un contexte plus volatile. De surcroit, ce secteur pourrait profiter rapidement d’annonces liées à des avancées grâce à l’intelligence artificielle. S’agissant des obligations, nous restons fidèles à nos positions en obligations souveraines européennes. Nous conservons également une légère surpondération en obligations d’entreprises de bonne qualité, pour lesquelles nous avions précédemment légèrement réduit la duration.