Le commentaire de gestion du mois d'octobre 2023
“Octobre est un mois particulièrement dangereuxpour spéculer en bourse” Le mois d’octobre 2023 confirme malheureusement la tendance historique pour cette période de l’année. Comme Mark Twain le soulignait avec une pointe d’humour : “Octobre est un mois particulièrement dangereux pour spéculer en bourse. Mais il y en a d'autres : juillet, janvier, septembre, avril, novembre, mai, mars, juin, décembre, août et février”.
L’augmentation notable des taux longs, en particulier aux Etats-Unis, a joué un rôle prépondérant dans la nervosité observée sur les marchés actions. Les taux souverains américains à 10 ans ont, en effet, brièvement franchi le seuil des 5%. Cette dynamique reflète les inquiétudes des opérateurs de marché quant à la trop forte solidité de l’économie américaine, laquelle pourrait maintenir l’inflation trop élevée et inciter la FED à poursuivre son cycle de resserrement monétaire, retardant ainsi le passage à une politique monétaire plus accommodante envisagé pour 2024. Un chiffre résume à lui seul cette étonnante résistance, c’est celui de la croissance de l’économie américaine au troisième trimestre qui s’est élevée à 4,9% en rythme annualisé, éloignant ainsi spectaculairement le spectre d’une récession tant annoncée.
Par contraste, la zone euro a enregistré sur la même période un léger repli du PIB de -0,1%. En ce qui concerne les résultats des entreprises, l’ensemble se révèle plutôt solide également. Toutefois, nous observons une réaction asymétrique des marchés : alors que les entreprises surpassant les attentes connaissent des surperformances de quelques pourcents, celles qui déçoivent sont pénalisées de manière significativement plus marquée, témoignant d’un niveau d’exigence élevé de la part des investisseurs.
Sur le plan géopolitique, les événements tragiques survenus entre Israël et la bande de Gaza depuis le 7 octobre n’ont, pour l’heure, eu qu’un impact limité sur les marchés, qui demeurent confiants dans la non-extension du conflit à d’autres pays.
Dans ce contexte, les actions internationales affichent une baisse d’environ 3% au cours du mois d’octobre. Une nouvelle fois, les actions américaines se sont montrées relativement résilientes avec un recul de -2,3%, tandis que les
actions de la zone euro et les actions émergentes ont subi des baisses de -3,3% et -3,9% respectivement. A noter également que les actions japonaises, converties en euros et affectées par la baisse du Yen, ont reculé de -4,4%. Côté obligations, malgré une diminution de près de 2% des titres souverains américains de maturité 10 ans, les obligations européennes ont mieux résisté dans un contexte de ralentissement économique plus accentué, affichant une légère progression de 0,4%. Enfin, sur le front des matières premières, le pétrole a reculé de près de 9%, tandis que l’or a enregistré une hausse notable de presque 7% sur la période.
Nous avons décidé d’augmenter le niveau de risque global de nos portefeuilles. Par conséquent, dans un profil typiquement réparti à parts égales entre actions et obligations (50/50), nous augmentons la part des actions à 55%.
En effet, nous estimons tactiquement que les conditions sont propices à un rallye boursier traditionnel de fin d’année. Notamment, l’inflation poursuit sa baisse aux Etats-Unis, tandis que l’économie, soutenue par d’importantes dépenses budgétaires, demeure robuste, ce qui est encourageant. Actuellement, la tendance globale des investisseurs est à une approche défensive, reflétant la prise en compte
de nombreux risques présents dans les marchés. Nous maintenons notre préférence pour les actions américaines et pour le secteur de la santé que nous jugeons toujours particulièrement prometteurs à moyen terme. En ce qui
concerne la partie obligataire, nous restons fidèles à notre positionnement et conservons une légère surpondération en obligations d’entreprises de bonne qualité avec une duration limitée dans le but de limiter les risques.