Chaque lundi, notre équipe de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée ? Quelles actualités faut-il retenir ?
Source : @Bloomberg LP
🌍Macroéconomie
- Aux États-Unis, la semaine dernière était marquée par les données sur l’emploi, qui ont offert des signaux contrastés. Ainsi, mardi, le rapport JOLTS a fait état de nouvelles offres d’emploi pour le mois d’avril inférieures aux attentes, avec un peu plus de 8 millions d’offres contre 8,37 millions estimées. Les chiffres ADP ont également suivi cette tendance, montrant des créations d’emplois non agricoles inférieures à celles du mois précédent et aux attentes, avec 152 000 créations d’emplois en mai contre 173 000 attendues et 188 000 le mois précédent (chiffre lui-même révisé à la baisse). En fin de semaine, le taux de chômage américain a été publié à 4 %, supérieur aux attentes de stabilité à 3,9 %. En revanche, les créations d’emplois dans le secteur non agricole pour le mois de mai ont largement dépassé les attentes, avec 272 000 créations contre 182 000 attendues. Le salaire horaire moyen a quant à lui augmenté de 0,4 % en mai, soit légèrement plus que les 0,3 % attendus et 0,2 % le mois précédent.
- Aux Etats-Unis, toujours, l’indice PMI non manufacturier de l’ISM a été publié très supérieur aux attentes, à 53,8 contre 51 attendu et 49,4 le mois dernier. En revanche, l’indice PMI manufacturier de l’ISM a déçu en étant publié à 48,7 pour le mois de mai contre des attentes à 49,8 et 49,2 le mois dernier. Il faut néanmoins garder en tête que le PMI manufacturier de Markit a, quant à lui, surpris à la hausse, à 51,3 contre 50,9 attendu et 50 le mois dernier. L’activité américaine semble donc globalement continuer à bien se tenir. L’indice PMI composite de S&P Global pour le mois de mai s’établit même à 54,5 contre 54,4 attendu et 51,3 le mois dernier."
- En Zone Euro, le PMI manufacturier pour le mois de mai a bien été publié en hausse à 47,3 contre 45,7 le mois dernier, mais est resté en dessous des attentes à 47,4. Le PMI des services s’établit à 53,2 contre 53,3 attendu et l’indice PMI composite de S&P Global s’établit à 52,2 contre 52,3 attendu et 51,7 le mois dernier.
- La croissance du PIB au premier trimestre 2024 a, quant à elle, été confirmée à 0,3 %, soit une hausse de 0,4 % en rythme annuel.
Banques centrales
- Comme prévu, la Banque Centrale Européenne a donc baissé ses taux directeurs de 4,50 % à 4,25 %. Cependant, Christine Lagarde n’a pas souhaité donner d’indications futures concernant l’évolution des taux d’intérêt, la banque centrale souhaitant suivre une approche dépendant des données publiées et s’adaptant au cas par cas. Le communiqué introductif de la décision de la banque précise même que « les pressions sur les prix intérieurs restent fortes, la croissance des salaires est élevée et l’inflation devrait rester supérieure à l’objectif une bonne partie de l’année prochaine ». La plupart des analystes s'accordent à dire que la BCE maintiendra ses taux inchangés lors de sa réunion du 18 juillet, mais reprendra les baisses à un rythme lent de 0,25 point de pourcentage lors de sa réunion du 12 septembre.
- La Fed se réunira la semaine prochaine, mais aucune baisse des taux n’est attendue lors de cette réunion. Si les derniers chiffres d’inflation n’ont pas surpris à la hausse, une première pour cette année 2024, le ton de la banque centrale a changé depuis le mois d’avril et Jerome Powell préfère prendre son temps avant d’enclencher une baisse des taux. De plus, les chiffres de l’emploi de vendredi dernier ont été mitigés, avec un taux de chômage à 4 %, repassant cette barre symbolique pour la première fois depuis janvier 2022. Néanmoins, les créations d’emplois ont été bien plus nombreuses qu’attendues.
- La semaine dernière, la Banque du Canada a baissé son taux directeur de 0,25 %, le ramenant à 4,75 % pour la première fois depuis plus de 4 ans. Le gouverneur a également précisé que si l’inflation continuait de ralentir avec des données montrant qu’elle se dirige vers la cible de 2 %, d’autres baisses des taux suivraient vraisemblablement.
- La Banque du Japon (BOJ) se réunit cette semaine, les 13 et 14 juin, et selon des sources citées par Bloomberg, elle pourrait envisager de diminuer son programme d’achats d’obligations publiques japonaises.
Performances
- Retour de performance positive pour les actions mondiales, qui progressent de 1,5 % sur la semaine. Les marchés émergents sont les leaders, avec une hausse de 2,8 %, suivis par les actions américaines, qui s’adjugent 2,7 %. Les actions européennes progressent de 1,3 %, et celles du Japon de 0,3 %. Sur le front des secteurs, les actions technologiques progressent encore de 4,2 %, suivies par les actions de la santé, qui s’adjugent 2,5 %. Les deux secteurs mondiaux qui ferment la marche cette semaine sont ceux qui ont récemment connu un beau parcours, à savoir les secteurs de l’énergie et des services aux collectivités, qui ont perdu respectivement -3,1 % et -2,1 %.
- Le taux à 10 ans américain a légèrement baissé sur la semaine de -0,06 %, passant de 4,50 % à 4,44 %. Les taux à 10 ans allemands ont perdu 3 points de base, passant de 2,65 % à 2,62 %. Le CMS à 10 ans a baissé de 0,04 %, passant de 2,90 % à 2,86 %.
- Du côté des matières premières, l’or est une nouvelle fois resté stable, avec une légère progression de 0,2 %, tandis que le pétrole a de nouveau baissé, avec une perte de -1,4 % sur la semaine.