Chaque lundi, notre équipe de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée ? Quelles actualités faut-il retenir ?
Source : @Bloomberg LP
Macroéconomie 🔎
- Aux États-Unis, les données attendues cette semaine portaient principalement sur le marché de l’emploi. En septembre, 254 000 nouveaux emplois ont été créés dans le secteur non agricole, surpassant largement les prévisions qui tablaient sur 147 000. Le taux de chômage a également surpris positivement, s'établissant à 4,1 %, contre 4,2 % attendu. Le salaire horaire moyen a progressé de 0,4 % en septembre, contre une hausse anticipée de 0,3 %. Le rapport JOLTS a révélé 8,04 millions de nouvelles offres d’emplois pour septembre, dépassant les attentes de 7,64 millions et les 7,711 millions enregistrés en août, révisés à la hausse. Les créations d’emplois non agricoles d’ADP ont également surpassé les prévisions avec 143 000 nouveaux postes, contre 124 000 attendus.
- Concernant les indicateurs d’achat type PMI, ceux-ci ont déçu en se situant globalement sous les attentes. Par exemple, l'indice PMI manufacturier de l'ISM pour septembre est resté stable à 47,2, alors qu'il était attendu à 47,6.
- En zone euro, l’inflation de septembre s’est établie à 1,9 %, conformément aux prévisions, contre 2,2 % en août. C’est la première fois depuis juillet 2021 que l’inflation repasse sous la barre des 2 %. L’inflation "core" continue également de baisser à 2,7 %, contre 2,8 % en août. Le taux de chômage reste stable à 6,4 %, comme prévu.
- Les indices PMI en zone euro, bien que meilleurs qu’attendu, révèlent tout de même une situation économique fragile. L’indice PMI composite est passé en zone de contraction à 49,6 en septembre, contre 51 en août, et le PMI des services a reculé de 52,9 à 51,4.
- En Chine, les indicateurs PMI montrent des signaux contrastés. L'indice PMI manufacturier officiel a été publié au-dessus des attentes, à 49,8 contre 49,4 attendu et 49,1 en août. Cependant, le PMI non-manufacturier s’est établi à 50, en dessous des 50,4 prévus et des 50,3 d'août. Les indices PMI publiés par Caixin ont déçu sur les deux composantes. L'indice manufacturier est passé de 50,4 à 49,3, tandis que le PMI des services a reculé de 51,6 à 50,3.
Banques centrales 💰
- Pour la Fed, la publication des données sur le marché de l’emploi était cruciale, car plusieurs gouverneurs s'étaient déclarés favorables à des baisses de taux plus importantes en cas de ralentissement marqué. C'est notamment le cas de Raphael Bostic, président de la Fed d’Atlanta. Toutefois, les chiffres publiés la semaine dernière montrent un marché de l’emploi solide. Cela devrait entraîner une baisse des taux, mais probablement à un rythme plus modéré, de 0,25 % par réunion. Selon Bostic, les taux directeurs de la Fed devraient progressivement atteindre, d'ici 15 mois, une fourchette comprise entre 3 % et 3,25 %.
- De son côté, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a affirmé que la BCE devrait "très probablement" réduire ses taux lors de la prochaine réunion en octobre, alors que l'inflation est tombée sous les 2 % et que l'inflation core devrait suivre cette tendance progressivement d'ici 2025. Christine Lagarde s’est également montrée confiante quant à la réussite de la politique monétaire de la BCE dans la lutte contre l'inflation. Le marché estime désormais à environ 90 % la probabilité d’une baisse des taux de 0,25 % en octobre.
Performances 📊
- Les actions internationales ont progressé de 1,1 % en euros sur la semaine, soutenues par les solides chiffres de l’emploi aux États-Unis, après un début de semaine plus difficile. Malgré la fermeture des marchés chinois, les marchés émergents ont enregistré une hausse de 2,9 %, suivis par les actions américaines qui ont gagné 2 % en euros. En revanche, les actions de la zone euro ont reculé de -2,1 %, tandis que les actions japonaises ont clôturé en forte baisse de -4,6 %, après la nomination de Shigeru Ishiba comme nouveau Premier ministre.
- Du côté des secteurs, l’énergie a profité des tensions liées aux frappes en Iran et des craintes de représailles, enregistrant une hausse spectaculaire de 8 %. Le secteur technologique a progressé de 1,5 %, tandis que le secteur de la santé est resté stable.
- Aux États-Unis, les taux à 10 ans ont augmenté de 22 points de base, passant de 3,75 % à 3,97 %. En Europe, les taux à 10 ans en Allemagne ont également progressé, avec une hausse de 7 points de base, passant de 2,14 % à 2,21 %. Le taux CMS à 10 ans a suivi cette tendance, augmentant de 8 points de base pour s'établir à 2,44 %.
- Sur le marché des matières premières, le pétrole a bondi de 11 % en raison des frappes iraniennes sur Israël et des craintes de représailles qui pourraient affecter l’approvisionnement en pétrole iranien.
À suivre cette semaine 💡
- Aux États-Unis, le chiffre clé cette semaine sera celui de l’inflation, attendu en baisse en septembre à 2,3 % en rythme annuel, contre 2,5 % en août. Nous connaîtrons également l’évolution de la balance commerciale pour le mois d’août, qui sera publiée mardi, ainsi que celle des prix à la production, prévue pour vendredi. Toujours vendredi, sera également dévoilé l’indicateur prévisionnel de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan pour le mois d’octobre, attendu relativement stable à 70,2. Par ailleurs, les minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la FED seront publiées mercredi.
- La semaine marquera aussi le début de la publication des résultats trimestriels aux États-Unis, avec notamment les grandes banques américaines JP Morgan, Wells Fargo et Bank of New York qui rendront leurs résultats vendredi.
- En zone euro, nous surveillerons l’évolution des ventes au détail pour le mois d’août, ainsi qu’en Allemagne, les données relatives à la production industrielle, à la balance commerciale et à l’inflation. Jeudi, la BCE publiera également les minutes de sa dernière réunion. Enfin, l’agence de notation Fitch devrait rendre sa décision concernant la notation de la dette française en fin de semaine.