[6 mai 2025]
« Et maintenant, le cinéma »
Donald Trump envisage d’imposer des droits de douane de 100 % sur tous les
films produits hors des États-Unis. S’il affirme vouloir protéger une industrie
nationale encore fragilisée par les effets du Covid, cette mesure pourrait
paradoxalement pénaliser les géants américains eux-mêmes, en alourdissant
significativement leurs coûts de production — de plus en plus souvent
externalisée à l’étranger.
Le président américain reçoit aujourd’hui Mark Carney, le Premier ministre
canadien, qui avait fait campagne en promettant de tenir tête à Donald Trump.
Pour le Canada, cette rencontre marque la volonté d’instaurer une nouvelle
relation bilatérale, après la rupture de l’ancienne dynamique, consécutive aux
menaces de Trump d’annexer symboliquement le pays en tant que 51ᵉ État des
États-Unis.
Côté marchés, trois adjudications de dette américaine ont eu lieu hier. Dans le
contexte actuel, la demande des investisseurs est à surveiller de près. Le T-Bill à
6 mois a enregistré une forte demande, avec un ratio de couverture de 3,3. À
l’inverse, les émissions à plus courte (3 mois, ratio de 2,7) et à moyenne
échéance (T-Note 3 ans, ratio de 2,6) ont suscité un intérêt un peu plus modéré.
Sur les marchés financiers, Wall Street a entamé la semaine en territoire négatif
: le S&P 500 a reculé de -0,64 % et le Nasdaq de -0,74 %. En Europe, le CAC 40
a perdu -0,55 %, tandis que l’Eurostoxx 50 est resté quasiment stable à -0,05 %.
Enfin, sur les trois priorités économiques affichées par Donald Trump — faire
baisser le pétrole, le dollar et les taux longs —, les résultats sont contrastés :
● Le pétrole a reculé de 1,95 %,
● Le dollar s’est légèrement déprécié face à l’euro (-0,14 %),
● Les taux à 10 ans américains ont poursuivi leur hausse, passant de 4,31 %
à 4,35 %.
[5 mai 2025]
« Tout peut se passer »
La Maison-Blanche a publié un projet de budget dans lequel Donald Trump
prévoit 163 milliards de dollars d’économies, concentrées principalement sur
l’éducation, la recherche et la santé. En parallèle, le budget du Pentagone
dépasserait les 1 000 milliards de dollars par an.
Dans une interview accordée dimanche à NBC, Donald Trump a déclaré que
"tout pouvait se passer" pour l’économie américaine. S’il anticipe "le plus grand
boom économique de l’histoire", il n’écarte pas pour autant le risque d’une
récession. Il a également renouvelé ses critiques à l’égard de la Réserve
fédérale, appelant à une baisse des taux directeurs, tout en affirmant ne pas
vouloir démettre Jerome Powell de ses fonctions.
Sur les marchés, Wall Street a terminé la semaine sur une note positive.
Vendredi, le S&P 500 a progressé de 1,39 %, tandis que le Nasdaq 100 gagnait
1,5 %. En Europe, le CAC 40 a bondi de 2,33 %, et l’Eurostoxx 50 de 2,42 %.
Enfin, sur les trois priorités économiques affichées par Donald Trump — une
baisse du pétrole, du dollar et des taux longs — les signaux étaient contrastés :
● Le pétrole a reculé de 1,35 %, repassant nettement sous les 60 dollars.
● Le dollar est resté globalement stable vendredi.
● Les taux américains à 10 ans, en revanche, ont nettement remonté,
passant de 4,21 % à 4,31 %.
[2 mai 2025]
La main tendue américaine
La Chine a confirmé étudier une proposition américaine concernant les
négociations sur les droits de douane. Ce signal pourrait renforcer la dynamique
actuelle de retour au calme sur les marchés financiers. Fait intéressant, cela
indiquerait que les États-Unis auraient fait le premier pas — ce que Donald Trump
démentira probablement rapidement, pour éviter d’apparaître en position de
faiblesse.
Fait certainement rare, Elon Musk a reconnu un échec partiel de la commission
pour l’efficacité gouvernementale qu’il dirigeait. La réduction de dépenses
annoncée s’élève à 160 milliards de dollars, bien loin des 2 000 milliards
initialement évoqués. Ces économies étaient pourtant attendues, notamment dans
un contexte où le président américain souhaite engager une baisse significative
des impôts. Selon Musk, cet échec s’expliquerait principalement par la résistance
politique. Il annonce vouloir désormais se recentrer sur Tesla, tout en conservant
un bureau à la Maison-Blanche. Il a néanmoins rassuré en déclarant que « le Doge
pouvait poursuivre sa mission sans lui ».
Autre donnée marquante : le PIB prévisionnel américain pour le premier trimestre
ressort en contraction de -0,3 %, contre +0,2 % attendu. Ce chiffre s’inscrit dans
un climat d’incertitude que Donald Trump assume pleinement, mais qui pèse
visiblement sur la confiance des consommateurs et freine les investissements des
entreprises.
Du côté des bonnes nouvelles, Microsoft et Meta ont publié des résultats
supérieurs aux attentes, entraînant un net rebond de leurs actions. Au-delà des
chiffres eux-mêmes — précieux dans un marché en quête de repères — Meta a
revu à la hausse ses dépenses d’investissement pour 2025, désormais estimées
entre 64 et 72 milliards de dollars. Microsoft affiche de son côté une prévision de
croissance trimestrielle pouvant atteindre 35 %, témoignant d’une demande qui
reste solide.
Sur les marchés : Wall Street a terminé en hausse. Sur les deux dernières séances,
le S&P 500 progresse de 0,8 % et le Nasdaq 100 de 1,4 %.
En zone euro, les indices ouvrent ce matin en hausse de plus de 1 %.
Enfin, sur les trois priorités économiques affichées par Donald Trump — baisse du
pétrole, du dollar et des taux longs — la dynamique reste modérément favorable :
● Le pétrole a reculé de 2,5 %, passant nettement sous les 60 dollars.
● L’euro a légèrement perdu du terrain face au dollar, l’EUR/USD
s’établissant à 1,13 contre 1,14 mardi soir.
● Les taux américains à 10 ans remontent légèrement, de 4,17 % à 4,21 %.
[30 avril 2025]
Période de transition ?
Le président américain Donald Trump a signé hier un décret visant à éviter que
les constructeurs automobiles produisant sur le sol américain ne soient pénalisés
par un double prélèvement de droits de douane sur les véhicules et les pièces
détachées importées. Il a justifié cette mesure en évoquant son intention de
soutenir l'industrie durant cette période transitoire.
Par ailleurs, Donald Trump a félicité Mark Carney pour son élection au poste de
Premier ministre canadien. Les deux dirigeants ont souligné l’importance d’une
coopération renforcée entre les deux pays et ont annoncé leur volonté de se
rencontrer prochainement.
À l’occasion de ses 100 premiers jours au pouvoir, Donald Trump a tenu un
meeting dans le Michigan. Fidèle à son style, il a qualifié cette période comme
étant — selon ses mots — « les 100 jours les plus réussis de toute l’histoire d’une
administration présidentielle ». Parmi les actions mises en avant : ses décisions en
matière d’immigration, d’économie, de tarifs douaniers et de réduction des
dépenses publiques. Il en a profité pour critiquer, une nouvelle fois, la justice, la
Réserve fédérale et certaines politiques de diversité.
L’indice de confiance des consommateurs du Conference Board pour le mois
d’avril a reculé plus que prévu, à 86, contre 87,7 attendu et 93,9 le mois dernier. Il
s’agit de son plus bas niveau depuis août 2020, au cœur de la pandémie de
Covid-19, à une époque toujours marquée par une propagation rapide du virus et
une incertitude économique croissante.
Côté marchés, Wall Street a clôturé dans le vert : le S&P 500 a gagné 0,58 % et le
Nasdaq 100 0,55 %. En zone euro, les indices ont marqué une pause, avec un repli
de 0,20 % pour le CAC 40 comme pour l’Eurostoxx 50.
Enfin, sur les trois priorités économiques affichées par Donald Trump — la baisse
du pétrole, du dollar et des taux longs — la dynamique reste modérément
favorable :
● Le pétrole a reculé de 2,33 %.
● L’euro s’est légèrement déprécié face au dollar, la parité EUR/USD
s'établissant à 1,1391 contre 1,1422 lundi.
● Les taux américains à 10 ans poursuivent leur reflux, passant de 4,20 % à
4,17 %.
[28 avril 2025]
La semaine des 100 jours
La semaine dernière a été marquée par une pause bienvenue sur les marchés,
portée par une série de signaux d'apaisement envoyés par Donald Trump, tant à
l'égard de la Chine que de Jérôme Powell. Dans ce contexte, les actions ont
rebondi, emmenées par les "7 Magnifiques", qui ont progressé de 6 % à 18 %
sur la semaine.
Cette semaine sera symboliquement marquée mercredi par les 100 premiers
jours du second mandat de Donald Trump, une étape traditionnelle pour dresser
un premier bilan. Si l’on dit souvent qu’un président bénéficie d’une période de
grâce de 100 jours, Donald Trump, n’aura pas laissé passer cette fenêtre sans
agir.
Vendredi, les marchés ont poursuivi leur progression : le S&P 500 a gagné 0,74
%, le Nasdaq 100 1,26 %, tandis qu'en zone euro, l'Eurostoxx 50 s'est adjugé
0,77 % et le CAC 40 0,45 %.
Sur les priorités affichées par Donald Trump — à savoir la baisse du pétrole, du
dollar et des taux longs — les évolutions récentes restent mitigées :
● Le pétrole a légèrement progressé vendredi (+0,23 %).
● L’euro s’est replié face au dollar, la parité EUR/USD terminant à 1,1364
(-0,21 % sur la journée).
● Les taux américains à 10 ans ont reculé de 6 points de base, à 4,25 %.
[24 avril 2025]
Les marchés ont salué l’assouplissement de la politique commerciale de Trump
Du côté des actions : Les marchés boursiers ont continué de progresser hier,
le MSCI World s’est apprécié de 1,43%. Les actions américaines sont restées sur
leur lancée d’avant-hier, le S&P 500 a progressé de 1,67% et le Nasdaq de 2,5%.
Le Stoxx 600 a suivi la tendance avec une variation de 1,78%. Les actions
émergentes ont fait mieux que les actions européennes avec une hausse de
2,07% hier.
Concernant les trois priorités de marché de Donald Trump : Pour rappel,
le président américain souhaite voir reculer le prix du pétrole, le dollar et les
taux à 10 ans.
• Le pétrole s’est déprécie de 1,96% hier
• La parité EUR/USD est désormais de 1,1329, soit une baisse de à 0.8%
sur la journée d’hier.
• Les taux américains à 10 ans ont baissé de 2 points de base, à 4,38%.
À retenir de la journée d’hier :
• Alors que les récentes déclarations de Scott Bessent et Donald Trump sur
l’assouplissement dans la politique commerciale et sur le fait qu’ils ne
souhaitent pas destituer Jerome Powell de son poste de président de la
FED, ont fait progresser les marchés, les rendements US, eux, ne se
détendent pas. Cela est dû au fait que les craintes inflationnistes n’ont
pas été écartés par les communications de ce début de semaine.
• L’administration de Trump pourrait alléger les surtaxes pesant sur les
importations des voitures à cause d’un lobbying intense des industriels
américains du secteur. Cela permettrait aux constructeurs américains
d’importer les pièces en provenance de Chine sans surcoût
supplémentaire.
À suivre aujourd’hui :
• De nombreuses entreprises publient leurs résultats trimestriels. Les plus
influentes sont : Alphabet (maison mère de Google), Nestlé, Roche,
Unilever et Sanofi.
[23 avril 2025]
Trump n’a plus l’intention de remplacer le président de la FED
Les marchés boursiers étaient en forte hausse hier après ce lundi de Pâques
Du côté des actions : Les actions mondiales ont progressé de 1,86% hier Les
actions américaines ont mené la hausse et se sont appréciées de 2,6% alors que
les actions européennes ont progressé de presque 2% et les marchés émergents
de 0,17%
Concernant les trois priorités de marché de Donald Trump : Pour rappel,
le président américain souhaite voir reculer le prix du pétrole, le dollar et les
taux à 10 ans.
• Le pétrole s’est apprécié de 4% hier
• Le dollar s’est repris hier. La parité EUR/est désormais de 1,14 contre
1,15 à la fin de la semaine dernière.
• Les taux américains à 10 ans ont baissé de 2 points de base, à 4,4 %.
À retenir de la journée d’hier :
• Donald Trump a complètement changé de discours concernant la
présidence de la FED. Après avoir fait de nombreuses déclarations
demandant à Jerome Powell de baisser les taux, que « seul un idiot ne
baisserait pas les taux dans la situation actuelle » et avoir cherché des
solutions pour limoger Jerome Powell, le président américain a déclaré
hier : « Non, je n’ai jamais eu l’intention de le limoger. Je voudrais qu’il
soit un petit peu plus actif avec son idée de baisser les taux d’intérêt.» On
soupçonne Scott Bessent, secrétaire au trésor et défenseur de
l’indépendance de la FED, d’avoir réussi à convaincre Trump de stopper
ses attaques à l’encontre du président de la FED
• Scott Bessent a également suggéré une désescalade dans la guerre
commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et a souligné que
l’administration Trump ne cherche pas à dissocier les 2 plus grandes
économies mondiales. Scott Bessent a déclaré que les droits de douane
imposés à la Chine « seront considérablement réduits ».
• Ces 2 changements de discours ont contribué à redonner confiance aux
investisseurs. Mais le fait que Donald Trump rétropédale sur le souhait de
licencier le président de la FED après avoir déjà fait machine arrière sur
l’instauration des droits de douane dits réciproques, démontre que le
Président des Etats-Unis agit précipitamment et affine sa stratégie en
fonction des réactions des contreparties.
À suivre aujourd’hui : Les regards se tourneront vers les PMI de la France, de l'Allemagne, de la zone euro et du Royaume-Uni notamment, puis ceux des Etats-Unis avec en bonus les ventes de logements neufs et les stocks de brut DOE
[22 avril 2025]
Trump s’en prend à nouveau à Powell
Les marchés boursiers étaient fermés pour le lundi de Pâques sauf le marché
américain
Du côté des actions : Les actions américaines ont baissé de 2,5% lundi. Ce
matin, le marché japonais est en légère baisse, tout comme en Corée du Sud et
en Australie. Il est en revanche en hausse modérée en Chine et en Inde.
Concernant les trois priorités de marché de Donald Trump : Pour rappel,
le président américain souhaite voir reculer le prix du pétrole, le dollar et les
taux à 10 ans.
• Le pétrole a très peu fluctué depuis Vendredi Saint. Il a ouvert aujourd’hui
en légère hausse
• Le dollar continue de perdre du terrain face aux autres devises. La parité
EUR/USD était de 1,15 à la fin de la semaine dernière, un niveau plus vu
depuis novembre 2021.
• Les taux américains à 10 ans ont remonté de 9 points de base, à 4,42 %.
À retenir de la journée d’hier :
• Donald Trump a multiplié les attaques à l’encontre du président de la
FED, ce qui suscite des inquiétudes quant à l’indépendance de la banque
centrale, ce qui, à son tour, inquiète les investisseurs déjà affolé par la
guerre commerciale que livre les Etats-Unis au reste du monde.
• La guerre douanière lancée par Donald Trump commence sérieusement à
crisper les milieux d’affaires américains. Cette guerre douanière était
censée provoquer le chaos dans le reste du monde mais c’est finalement
sur le sol américain que les tensions sont le plus palpable.
• Seulement 10% des valeurs du Nasdaq 100 étaient en hausse, 7% dans le
S&P500 et 3,3% dans le Dow Jones. On voit que c’est tout le marché qui
est touché par les tensions entre le Président Trump et le président de la
FED Powell.
À suivre cette semaine :
• Une cinquantaine de sociétés capitalisant plus de 100 milliards d’euros
dévoileront leurs résultats trimestriels comme Air Liquide, Tesla, Amazon,
Alphabet, SAP, Nestlé ou encore Pepsi.
• Mercredi, les regards se tourneront vers les premiers indicateurs
d'activité PMI du mois d'avril, qui permettront de prendre le pouls des
principales économies à un moment charnière de la guerre commerciale
[18 avril 2025]
Un accord à 100 % avec l’Union Européenne ?
La séance de jeudi a été relativement calme à l’approche du long week-end de Pâques.
Du côté des actions : Les actions européennes ont perdu environ -0,6 % hier. Aux États-Unis, les marchés ont terminé proches de l’équilibre. Le S&P 500 a progressé de +0,13 %, tandis que le Nasdaq a légèrement reculé de -0,13 %.
Aujourd’hui : Les marchés sont fermés en raison du Vendredi Saint.
Concernant les trois priorités de marché de Donald Trump : Pour rappel, le président américain souhaite voir reculer le prix du pétrole, le dollar et les taux à 10 ans.
- Le pétrole a progressé de plus de 3 % et revient à ses plus hauts niveaux depuis le 4 avril.
- Le dollar est resté globalement stable, avec un euro/dollar autour de 1,137.
- Les taux américains à 10 ans ont remonté de 5 points de base, à 4,33 %.
À retenir de la journée d’hier :
- Donald Trump a évoqué de "grands progrès" dans les discussions commerciales entre Washington et Tokyo. Le nouvel ambassadeur des États-Unis au Japon, George Glass, s’est dit lui aussi "extrêmement optimiste" quant à la conclusion d’un accord commercial, à la suite des discussions menées à Washington par le négociateur japonais. Même si ce dernier, Ryosei Akazawa, n’a pas obtenu d’avancée concrète immédiate, il a annoncé la tenue d’une nouvelle réunion d’ici fin avril.
- Le président américain a également déclaré devant la presse qu’il s’attendait à conclure un accord avec la Chine, sans toutefois fournir d’indications sur d’éventuelles négociations en cours. Malgré les contacts entre les deux pays, des sources citées par Reuters indiquent que les échanges de haut niveau nécessaires à un accord sont, à ce jour, essentiellement inexistants.
- Donald Trump s’est dit "sûr à 100 %" qu’un accord sur les droits de douane avec l’Union européenne serait conclu. Lors de sa rencontre avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni, cette dernière s’est dite également "certaine" qu’un accord sera trouvé. Donald Trump a néanmoins précisé qu’il n’était "pas pressé" et que Giorgia Meloni ne l’avait pas fait changer de stratégie.
- Le président américain a également annoncé qu’un accord sur les Terres Rares devrait être signé jeudi prochain avec l’Ukraine.
Du côté de la BCE :
La Banque centrale européenne a décidé à l’unanimité de baisser ses taux face à la menace d’un ralentissement économique lié aux tensions commerciales. Christine Lagarde a souligné que “l’escalade majeure” des tensions pourrait freiner la croissance, en pesant sur la consommation et potentiellement aussi sur l’investissement.
[17 avril 2025]
Des avancées concrètes avec le Japon et l'Italie ?
La séance de mercredi a vu une nette baisse des actions aux États-Unis, en raison notamment d’une nouvelle étape dans l’escalade entre les États-Unis et la Chine, avec un renforcement des restrictions sur les exportations de semi-conducteurs. Aujourd’hui seront lancées les négociations entre le Japon et les États-Unis à Washington, tandis que Giorgia Meloni est attendue en visite officielle et que la Banque centrale européenne tiendra sa réunion de politique monétaire.
Du côté des actions :
- Les actions européennes sont restées relativement stables hier, en baisse d’environ -0,2 %.
- En revanche, aux États-Unis, le S&P 500 a reculé de -2,24 % et le Nasdaq de -3,07 %.
Ce matin :
- Les marchés japonais ont progressé de plus de 1 %, dans l’attente du début des discussions bilatérales à Washington.
- Les marchés européens ont ouvert en légère baisse, autour de -0,5 %.
Concernant les trois priorités de marché de Donald Trump :
Pour rappel, le président américain souhaite voir baisser le pétrole, le dollar et les taux à 10 ans.
- Le pétrole a progressé d’environ 2 %.
- Le dollar a reculé, l’euro/dollar ayant atteint un plus haut à 1,1413 avant de revenir autour de 1,135.
- Les taux à 10 ans américains poursuivent leur légère décrue, désormais autour de 4,30 %.
À retenir de la journée d’hier :
Le gouvernement Trump a décidé de durcir les procédures d’autorisation pour les exportations de puces vers la Chine. En réaction aux mesures de rétorsion chinoises sur les métaux critiques, Washington renforce encore ses restrictions, allant au-delà des puces les plus performantes. Il s’agit clairement d’un nouvel épisode d’escalade dans la guerre commerciale.
Par ailleurs, Jerome Powell a confirmé hier devant l’Economic Club of Chicago ce que beaucoup anticipaient : des droits de douane plus élevés que prévu devraient accentuer les tensions inflationnistes et ralentir la croissance. Si ces propos sont partagés par de nombreux économistes, leur confirmation par le président de la Fed leur confère une dimension plus officielle. Cette situation éloigne la Réserve fédérale de son double mandat : soutenir l’emploi et maîtriser l’inflation. La Fed analysera la distance entre l’économie et ces deux objectifs, ainsi que le temps nécessaire pour résorber les écarts potentiels.
Enfin, l’émission obligataire américaine à 20 ans s’est faite à un taux en ligne avec le marché, à 4,81 %, contre 4,632 % le mois dernier. La demande a été 2,63 fois supérieure à l’offre (contre 2,78 précédemment), ce qui constitue un niveau intermédiaire. Cela ne traduit pas une pression excessive, mais une légère baisse d’intérêt pour la dette américaine.
À suivre aujourd’hui :
La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, rencontre aujourd’hui Donald Trump dans le cadre d’une visite officielle. Demain, elle accueillera le vice-président J.D. Vance en déplacement en Italie. Bien qu’elle entretienne des relations étroites, notamment idéologiques, avec Donald Trump, elle n’a évidemment pas la compétence pour négocier des droits de douane, ceux-ci relevant de la Commission européenne. Cette rencontre sera néanmoins intéressante pour jauger si l’Union européenne reste unie dans ses négociations commerciales, ou si Donald Trump cherchera à privilégier une approche bilatérale.
La délégation japonaise ouvre aujourd’hui des discussions à Washington sur les droits de douane. L’issue de ces négociations sera suivie de près par d’autres partenaires commerciaux, qui en tireront des enseignements pour ajuster leurs propres stratégies. Le Japon pourrait proposer d’augmenter ses dépenses militaires vis-à-vis des États-Unis et ses importations de gaz (dont 10 % proviennent déjà des États-Unis). L’un des enjeux majeurs sera de voir si la question de la valeur du yen sera mise sur la table.
Enfin, la BCE se réunit aujourd’hui pour discuter de sa politique monétaire. Le marché anticipe une nouvelle baisse des taux, dans un contexte de recul de l’inflation en zone euro et de craintes liées au ralentissement économique, amplifiées par la montée des tensions douanières. Une fois encore, l’attention se portera sur le discours de Christine Lagarde, en particulier sur sa lecture de l’impact de ces facteurs sur la croissance européenne et la trajectoire de l’euro.
[16 avril 2025]
Vers des droits de douane sur les minerais critiques ?
La séance de mardi a de nouveau été marquée par un climat d’apaisement relatif sur les marchés financiers.
Du côté des actions :
- Les actions européennes ont progressé d’environ 1% hier
- Aux États-Unis, le S&P 500 a perdu -0,17%, tandis que le Nasdaq a progressé de +0,18 %.
Ce matin :
- Les marchés japonais ont perdu environ 1 %.
- Les marchés européens ont ouvert en baisse d’environ 1%
Concernant les trois priorités de marché de Donald Trump :
Pour rappel, le président américain souhaite que le pétrole, le dollar et les taux 10 ans baissent.
- Le pétrole reste stable.
- Le dollar s’est légèrement renforcé, avec un euro/dollar autour de 1,135.
- Les taux à 10 ans américain ont reculé et s’établissent à 4,33%
À retenir de la journée d’hier :
L’événement potentiellement le plus marquant d’hier est l’annonce par Donald Trump de l’ouverture d’une enquête sur les importations de minerais critiques. Si certains redoutent l’instauration prochaine de droits de douane sur ces importations, cela nous semble peu probable. Les entreprises américaines restent fortement dépendantes de ces minerais, et Trump cherche toujours à sécuriser des accords d’approvisionnement — notamment avec l’Ukraine, voire le Groenland.
De plus, en réaction à la hausse des droits de douane américains, la Chine a décidé de restreindre, voire d’interdire purement et simplement, l’exportation de plusieurs métaux stratégiques vers les États-Unis. Une mesure qui ajoute de la tension sur ce segment.
À suivre aujourd’hui :
- Les déclarations ou avancées concernant les négociations sur les droits de douane, qui pourraient entraîner une réaction rapide des marchés.
- Un point plus technique : l’adjudication d’obligations à 20 ans par le Trésor américain. Ce test d’appétit des investisseurs pour la dette souveraine américaine — longtemps considérée comme l’une des plus sûres au monde — revêt une importance particulière dans le contexte actuel de besoin accru de financement et de hausse des taux très rapide que nous avons observé la semaine dernière et qui avait vraisemblablement poussé Donald Trump à accorder un sursis.
[15 avril 2025]
Le retour du pragmatisme ?
La séance de lundi a été marquée par un climat d'apaisement relatif sur les marchés financiers, dans un contexte géopolitique et économique toujours incertain, mais ponctué de signaux encourageants.
Du côté des actions :
- Les actions européennes ont progressé de plus de 2 %, soutenues par l'espoir d'un assouplissement des tensions commerciales.
- Aux États-Unis, le S&P 500 a gagné 0,79 %, tandis que le Nasdaq a progressé de 0,64 %, porté notamment par le rebond des valeurs technologiques.
Ce matin :
- Les marchés japonais affichent une progression de près de 1 %.
- Le CAC 40 évolue à l’équilibre dans la première heure d’échanges, témoignant d’une certaine prudence des investisseurs.
Concernant les trois priorités de marché de Donald Trump :
Pour rappel, le président américain souhaite que le pétrole, le dollar et les taux 10 ans baissent.
- Le pétrole reste stable, en dépit des tensions géopolitiques persistantes.
- Le dollar se renforce légèrement, avec un euro/dollar autour de 1,14.
- Les taux à 10 ans américains se détendent, tout en demeurant sur des niveaux élevés à 4,5 %, traduisant une accalmie temporaire sur le front obligataire.
Le retour au calme apparent s’explique en partie par le répit accordé par Donald Trump aux importations de semi-conducteurs et de produits électroniques, une inflexion qui a permis à Apple de regagner plus de 6 % en deux séances. Ce revirement nourrit l’espoir d’un retour du pragmatisme légendaire de Donald Trump avec un attention plus importante affichée vis-à-vis des marchés financiers, alors que l’ancien président avait jusqu’ici privilégié une rhétorique pro-“Main Street” plutôt qu’un soutien explicite à “Wall Street”.
Ce qu’il faut suivre et garder en tête:
Les négociations commerciales vont se poursuivre dans les semaines à venir, tandis que l’Union européenne a décidé de suspendre toute riposte tarifaire jusqu’à la mi-juillet, signe d’un apaisement tactique, mais non d’un accord durable.
Demain, les marchés surveilleront de près une émission obligataire à 20 ans du Trésor américain. Certains investisseurs s’inquiètent en effet de la capacité des États-Unis à continuer de financer leur dette à long terme sans provoquer de dégradation de confiance.
Enfin, la réforme fiscale de Donald Trump, visant à prolonger les baisses d’impôts de son premier mandat, approche du Congrès. À défaut d’un vote, ces allègements prendraient fin au 31 décembre 2025, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur les perspectives de consommation et d’investissement aux États-Unis.
À noter également : le plafond de la dette américaine devra être relevé d’ici l’été pour éviter un défaut technique. Un épisode toujours sensible, susceptible de raviver la volatilité.
[14 avril 2025]
La FED à la rescousse ?
Débutons ce point quotidien par un tour d’horizon de la situation des marchés depuis notre dernier point quotidien.
Du côté des actions :
- Les actions européennes ont reculé de 0,3 %.
- Le S&P 500 a progressé de 1,81 %.
- Le Nasdaq a gagné 2,06 %.
Ce matin :
- Les marchés japonais ont progressé d’un peu plus de 1 %.
- À l’ouverture, le CAC 40 avançait de 2 %.
Concernant les trois priorités de Donald Trump sur les marchés :
- Le pétrole, dont il souhaite voir le prix reculer, a progressé d’un peu plus de 2 % hier.
- Le dollar, qu’il aimerait affaiblir, continue effectivement de baisser. L'euro-dollar se situe désormais autour de 1,14.
- Les taux américains à 10 ans ont poursuivi leur hausse et approchent désormais les 4,5 %.
Trois éléments clés sont à retenir de la journée de vendredi et de ce week-end :
- Lors de la publication de résultats très solides, Jamie Dimon, PDG de JPMorgan, a néanmoins mis en garde contre les risques pesant sur l’économie mondiale : tensions géopolitiques, démondialisation, déficits fiscaux abyssaux et inflation persistante. La banque a ainsi adopté une posture prudente, en renforçant ses prévisions de pertes sur crédit, anticipant d’éventuels défauts parmi ses clients.
- Susan Collins, présidente de la Réserve fédérale de Boston, a rassuré les marchés en confirmant que la FED se tenait prête à intervenir pour garantir le bon fonctionnement des marchés financiers. Cette déclaration a permis aux indices américains de terminer la semaine en territoire positif. De son côté, John Williams, président de la Réserve fédérale de New York, a affirmé que les États-Unis n'entraient pas dans une période combinant forte inflation et faible croissance.
Enfin, ce week-end, l’administration Trump a annoncé une exemption des droits de douane sur les produits technologiques importés de Chine. Cette décision peut être interprétée comme une volonté de protéger les consommateurs américains contre une hausse brutale des prix de ces biens, mais surtout, selon nous, comme un geste stratégique du président américain pour ne pas affaiblir ses champions technologiques dans une bataille de long terme face à leurs rivaux chinois.
Nous vous souhaitons une très bonne semaine.
[11 avril 2025]
Un sursis mais pas de long répit pour les actions américaines !
Le rebond aura été de courte durée. Après la hausse historique observée sur les marchés actions américains le 9 avril, ceux-ci sont repartis dans le rouge dès le lendemain.
Ainsi, en Europe, le CAC 40 a terminé la séance en forte hausse, gagnant +3,83 %. En revanche, aux États-Unis :
- Le S&P 500 a reculé de -3,46 %,
- Le Nasdaq de -4,19 %,
- Les marchés japonais ont également chuté d’environ -3 %.
À l’ouverture ce matin, les indices européens affichaient une légère progression.
Même si Donald Trump a annoncé une pause dans l’application de nouveaux droits de douane, le taux de 10 % reste en vigueur, de même que les taxes spécifiques sur l’acier, l’aluminium et les véhicules.
La zone euro a, de son côté, décidé de suspendre temporairement ses contre-mesures, dans l’espoir de faciliter les négociations. Dans une interview accordée au Financial Times, Ursula von der Leyen a par ailleurs évoqué la possibilité de s’attaquer aux géants de la tech, notamment par le biais d’une taxation de la publicité. Elle a aussi laissé entendre que l’Europe pourrait suspendre l’accès aux marchés publics européens pour certaines entreprises américaines.
Par ailleurs, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a annoncé qu’elle se rendra à Washington le 17 avril, ce qui alimente les craintes de négociations bilatérales, alors que l’Union européenne tente de maintenir une position commune face à l’administration Trump.
Concernant les trois priorités immédiates de Donald Trump sur les marchés :
- Le pétrole, qu’il souhaite voir reculer, a perdu un peu plus de 3 % hier,
- Le dollar, qu’il aimerait affaiblir, s’est nettement replié face à l’euro, ce dernier passant de 1,0951 mercredi à 1,1258 jeudi. Un tel mouvement de trois "figures" (de 1,09 à 1,12) reste très rare,
- Les taux à 10 ans américains, dont la hausse l’a potentiellement poussé à infléchir sa position, poursuivent leur progression en passant de 4,32 % à 4,42 %.
Enfin, les publications des résultats du premier trimestre débutent réellement aujourd’hui, avec en première ligne plusieurs grandes institutions financières américaines : JP Morgan, Wells Fargo, Morgan Stanley, BlackRock ou encore Bank of New York. Au-delà des chiffres, ce sont surtout les anticipations et les commentaires prospectifs dans le contexte actuel qui retiendront l’attention. Et il y a fort à parier que les entreprises seront particulièrement prudentes.
[10 avril 2025]
De “Fake News” à “Break News” !
Finalement, Donald Trump a annoncé un sursis de 90 jours à destination des pays n’ayant pas pris de mesures de rétorsion à l’encontre des États-Unis. Ce qui avait été qualifié de “Fake News” il y a à peine 48 heures devient désormais une annonce officielle – et surtout, un soulagement majeur pour les marchés mondiaux.
Si les droits de douane à 10 % sont en revanche bel et bien maintenus et Donald Trump a donc choisi d’accorder un répit aux nations qui ont exprimé leur volonté de négocier. Cette décision exclut explicitement la Chine, déjà entrée dans une logique de confrontation commerciale, mais semble a priori inclure l’Europe, qui s’était contentée jusqu’ici de déclarations fermes, sans passer à l’action.
Quelques heures avant cette annonce, la Chine avait décidé d’accentuer sa riposte en portant ses droits de douane de 34 % à 84 %, contribuant ainsi à aggraver les tensions commerciales et à nourrir les craintes de récession mondiale. Les bourses européennes ont logiquement réagi en clôturant en forte baisse : le CAC 40 a cédé 3,34 %.
Mais à 19h30, sur son réseau Truth Social – canal d'information désormais presque officiel de l’administration américaine– Donald Trump a pris tout le monde de court en annonçant cette fameuse pause de 90 jours, tout en durcissant en parallèle les droits de douane sur les importations chinoises, qui passent à 125 %.
Ce revirement de situation soulève évidemment de nombreuses questions : Pourquoi un tel changement de cap ? Est-ce lié à des tensions internes au sein de son équipe ? À la réaction des marchés ? Ou encore à la posture inflexible de la Chine ?
Outre la baisse marquée des actions – la plus visible pour les épargnants – l’inquiétude se manifeste également sur le front obligataire, où la volatilité des taux commence à interroger sur les effets à venir sur la dette américaine.
Seule certitude à ce stade : ces 90 jours de répit permettent d’apaiser temporairement les marchés, mais le calme ne devrait pas durer aussi longtemps.
Du côté des actions, la réaction a été spectaculaire :
● Le S&P 500 a bondi de +9,52 %,
● Le Nasdaq de +12,16 %,
● Les marchés japonais ont progressé de +9 %,
● Et à l’ouverture, les indices européens affichaient une hausse équivalente.
Concernant les trois priorités de Donald Trump à court terme sur les marchés :
● Le pétrole, qu’il souhaite voir reculer, a pourtant rebondi de +4 % hier,
● Le dollar, qu’il voudrait affaiblir, reste pour l’instant stable,
● Les taux à 10 ans américains, qu’il souhaiterait plus bas, poursuivent leur
progression à 4,32 %, après un pic à 4,50 %.
Ce violent rebond rappelle à quel point il est illusoire – d’acheter « au plus bas » dans des marchés aussi volatils, d’autant plus lorsque la simple prise de parole d’un homme peut tout faire basculer en quelques heures.
Dans ces périodes d’instabilité, il est essentiel de garder le cap, de conserver une vision de long terme, et de rester fidèle à son horizon d’investissement. De notre côté, nous continuonsà surveiller de très près l’évolution de la situation. Enfin, ce nouvel épisode souligne une fois encore la pertinence d’une gestion pilotée, pensée pour vous apporter plus de sérénité.
[9 avril 2025]
Le rebond du chat mort ?
L’expression « rebond du chat mort », apparue dans les années 1980 sous la plume de journalistes du Financial Times, désigne un phénomène technique temporaire. L’image originale consistait à dire que même un chat mort rebondira s’il tombe d’une grande hauteur. Si l'image est frappante, son interprétation sur les marchés est essentielle : un rebond technique suite à de fortes baisses ne marque pas nécessairement un retournement de tendance durable.
Dans notre dernière analyse, nous nous interrogions justement sur la nature du rebond des marchés de lundi. Comme nous le rappelons souvent, les marchés n'évoluent pas en ligne droite, et les phases de baisse, de respiration, font partie intégrante des phases de hausse. Ce phénomène existe également lors des phases de baisse. Ces mouvements ne doivent pas troubler les investisseurs de long terme ni provoquer des réactions émotionnelles ou précipitées dans l'allocation d'actifs.
Lundi dernier, nous avons assisté à un exemple concret de ce phénomène : une simple rumeur de sursis de 90 jours accordé par Donald Trump concernant les droits de douane avait généré un vif rebond avant d'être démentie par le président américain lui-même. Ceci est toutefois révélateur de la forte sensibilité des marchés à toute amélioration potentielle des conditions économiques et commerciales.
Ainsi, hier, après avoir été en hausse également pendant de nombreuses heures, les actions américaines ont finalement retrouvé le chemin de la baisse. Du côté des actions, sur la journée du 8 avril, on observe finalement un rebond des actions japonaises et de la zone euro de respectivement 7,5 % et 2,6 %, alors que les actions américaines reculent globalement de -1,6 % en euros.
Aujourd’hui, le 9 avril, est donc la date officielle d’entrée en application de la partie « individualisée » et négociable des droits de douane. Sur le plan du comportement des marchés actions, ceux-ci étant dans l’anticipation, cela ne change pas grand-chose. Néanmoins, cela douche les espoirs des plus optimistes concernant leur annulation ou leur décalage le temps des négociations.
En Chine, parallèlement au bras de fer sur le front des douanes, plusieurs fonds d’États et d’entreprises privées se mobilisent afin de stabiliser le marché en achetant des actions. De plus, la banque centrale de Chine a fixé le cours de la devise au plus bas niveau face au dollar depuis septembre 2023 afin de compenser au moins partiellement les droits de douane.
Ce matin, les actions japonaises auront finalement perdu presque 4 % et les marchés européens auront ouvert en baisse d’environ 2 %.
Quant aux objectifs affichés par Donald Trump — baisse du pétrole, affaiblissement du dollar et réduction des taux longs — le bilan reste contrasté. Le pétrole demeure sous pression baissière, tandis que le dollar, après une légère appréciation, se réinscrit à la baisse face à l'euro. Mais les taux longs américains, quant à eux, sont repartis à la hausse autour de 4,4 % après avoir atteint récemment des niveaux inférieurs à 4 %.
Face à ces incertitudes persistantes, la stratégie prudente et diversifiée demeure essentielle. Des opportunités peuvent commencer à apparaître, notamment dans les secteurs particulièrement affectés depuis le début d'année. Une gestion rigoureuse et calme des allocations permettra de saisir ces occasions lorsque le climat s’éclaircira. Gardons ainsi le cap avec discipline et confiance.
[8 avril 2025]
Le calme après la tempête ?
Alors que les marchés semblent retrouver un peu de calme après trois jours de très fortes baisses et de nervosité, il nous paraissait important de partager avec vous quelques réflexions.
Tout d’abord, vous le savez, la réaction des marchés actions a été particulièrement importante suite aux annonces sur les droits de douane.
Pour rappel, depuis l’annonce de la hausse des droits de douane (en seulement trois jours donc), les actions mondiales ont perdu plus de 11 % en euros. L’euro-dollar est passé de 1,0855 à 1,0915, avec un plus haut à 1,1146, et les taux américains à 10 ans sont passés de 4,12 % à un plus bas à 3,86 %.
La journée de lundi avait particulièrement mal démarré puisque les Bourses asiatiques ont accusé des baisses record avant que les choses ne se calment, le Nasdaq finissant même en légère hausse (+0,19 %).
Après le choc de l’annonce, nous entrons désormais dans une deuxième étape, qui concerne la phase de réactions et de négociations face à cette nouvelle donne imposée par l’administration Trump. Toute l’incertitude réside là.
Pourquoi Donald Trump a-t-il décidé de mettre en place ces droits de douane astronomiques ? Souhaite-t-il réellement négocier, et si oui, que souhaite-t-il obtenir précisément ?
Trois raisons peuvent expliquer sa volonté de mettre en place ces droits, et elles ont déjà été évoquées par Donald Trump :
- La première est d’augmenter les recettes de l’État. Mais dans ce cas, pourquoi souhaiter négocier ? Cela laisserait présager plutôt un maintien de ces droits de douane.
- La deuxième est de réduire le déficit commercial. Mais là encore, peu ou pas de négociations seraient alors à prévoir.
- La troisième est de s’en servir comme moyen de négociation. Mais négocier quoi exactement ? Une baisse significative du dollar ? Une renégociation de la dette américaine sur des maturités très longues (100 ans) ?
Ce contexte nous incite donc à ne pas céder à l’affolement, l’économie restant solide et les banques centrales disposant de moyens d’actions, mais à avancer prudemment.
Ce que nous savons, c’est que Donald Trump a clairement affiché trois objectifs concernant les marchés financiers :
- faire baisser les taux d'intérêt longs
- faire baisser le pétrole
- faire baisser la valeur du dollar.
Si les mouvements de marché consécutifs au « Liberation Day » répondaient initialement aux attentes du président américain, il semble désormais que leur effet s’estompe progressivement.
Ainsi, nous avons décidé d’entrer avec prudence dans cette deuxième phase, en attendant d’y voir plus clair.
C’est pourquoi, dans les profils de gestion diversifiés, nous augmentons la part des obligations et diminuons la part des actions. Ainsi, un profil équilibré P6, traditionnellement exposé sur le long terme à 50 % en actions et à 50 % en obligations, sera désormais composé à hauteur de 45 % en actions et 55 % en obligations. Nous clôturons également notre exposition tactique aux valeurs financières, la pentification de la courbe des taux et les risques sur la croissance mondiale pouvant continuer à augmenter à court terme.
En revanche, nous conservons notre surexposition aux actions européennes ainsi que notre position en actions américaines équipondérées, afin de diversifier davantage notre exposition aux États-Unis.
Ces événements de marché nous rappellent évidemment que tout investissement risqué doit s’effectuer conformément à l’horizon d’investissement et à l’appétence au risque de chaque investisseur. La baisse actuelle des marchés pourra offrir des opportunités intéressantes, mais il convient de rester prudent et fidèle à ses objectifs de long terme.
Nous demeurons extrêmement vigilants et continuerons de vous informer très régulièrement en partageant nos analyses.
[2 avril 2025]
Le 2 avril 2025, Donald Trump a proclamé un « Liberation Day », présenté comme le début d’une nouvelle ère pour l’économie américaine. Le président américain a annoncé l’instauration de droits de douane massifs sur presque toutes les importations. Cette décision marque un tournant majeur dans la politique commerciale des États-Unis, et entraînera des conséquences très concrètes, en particulier pour les consommateurs américains.
Un droit de douane est une taxe appliquée sur les produits importés. Concrètement, lorsqu’un bien entre sur le territoire américain, une somme est prélevée à la frontière et ajoutée à son coût. Ce sont ensuite les entreprises importatrices qui répercutent cette hausse de prix tout au long de la chaîne, jusqu’au client final. Résultat : les produits concernés deviennent plus chers. Cela ne concerne pas uniquement des biens « lointains » ou de luxe ; cela inclut aussi des vêtements, de l’électronique, des jouets, des pièces automobiles ou encore certains aliments. À chaque fois qu’un produit franchit la frontière, il est plus coûteux, et c’est bien souvent le consommateur qui en supporte le prix.
Le plan de Donald Trump s’articule autour de deux étapes. Dès le 5 avril, un tarif de base de 10% s’appliquera à presque toutes les importations. Puis à partir du 9 avril, des surtaxes différenciées viendront s’ajouter. L’Union européenne sera soumise à un tarif de 20%, le Japon à 24%, et la Chine à un impressionnant 34%, s’ajoutant à des droits préexistants de 20%, portant le total à 54 %. Le Vietnam écope de 46%, Taïwan et la Thaïlande de 36%, le Bangladesh de 37%, et certains territoires comme le Cambodge atteignent 49%. À l’inverse, des pays comme le Royaume-Uni ou Monaco sont taxés à 10 %, soit le minimum prévu.
Cette vague tarifaire épargne toutefois deux pays: le Mexique et le Canada. Les produits échappent aux nouvelles taxes s’ils respectent les règles de l’accord de libre-échange nord-américain, l’USMCA. En clair, si une part suffisante du bien a été produite localement, aucun droit de douane ne s’applique. En revanche, les produits qui ne respectent pas ces critères sont taxés plus lourdement, jusqu’à 25 %. Certaines matières premières, comme l’énergie ou la potasse, bénéficient d’un taux réduit de 10 %. Ce traitement différencié vise à préserver les échanges au sein du continent nord-américain, où les chaînes de production sont étroitement liées.
Ces écarts de taxation entre pays ne sont pas arbitraires. Ils s’appuient sur un rapport rédigé par l’administration américaine, censé mesurer le niveau de « protectionnisme » de chaque partenaire. Le calcul tient compte de nombreux éléments : les taxes à l’import, les subventions publiques, les normes, la fiscalité locale ou encore les excédents commerciaux avec les États-Unis. Le principe affiché est celui de la « réciprocité » : appliquer aux autres ce qu’ils appliquent aux États-Unis. Mais dans la pratique, la méthode de calcul reste opaque, et les résultats parfois surprenants. Des pays à faible influence économique écopent de taux records, pendant que d’autres s’en sortent avec un traitement plus clément.
L’objectif affiché est simple : freiner les importations, relancer la production locale, et selon les mots du président, "reprendre en main notre destin industriel". En théorie, en rendant les produits étrangers plus chers, les entreprises américaines deviennent plus compétitives. Mais la réalité est plus complexe. Dans une économie mondialisée, de nombreuses entreprises américaines dépendent de composants venus de l’étranger pour produire localement. Lorsque ces composants deviennent plus chers, soit elles augmentent leurs prix, soit elles acceptent une baisse de leurs marges, soit elles ralentissent leur production. Dans tous les cas, le coût remonte jusqu’au consommateur et pourrait modifier en profondeur les équilibres économiques et industriels existants.
Ces droits de douane représentent également un risque important pour le pouvoir d’achat des ménages américains. En alourdissant la facture sur des milliers de produits du quotidien, ils alimentent une hausse des prix généralisée, ce que les économistes appellent l’inflation importée. Cette inflation est d’autant plus problématique que les ménages américains restent très dépendants de la consommation pour soutenir la croissance du pays. Si les prix augmentent plus vite que les salaires, la consommation ralentit, ce qui fragilise à son tour l’ensemble du tissu économique.
Donald Trump affirme que ces taxes douanières pourraient rapporter jusqu’à 600 milliards de dollars par an, et permettre de financer des baisses d’impôts. C’est une approche purement comptable, qui suppose que les importations resteront au même niveau malgré la hausse des prix, ce qui est peu probable. En pratique, une partie des importateurs pourrait cesser d’acheter certains biens, ou chercher à les contourner, ce qui réduirait les recettes fiscales attendues. Quant aux relocalisations, elles prendront des années à se mettre en place, et nécessitent des investissements colossaux, sans garantie de succès.
En proclamant le "Liberation Day", Donald Trump cherche à imposer un récit simple : celui d’un retour au patriotisme économique, d’une Amérique qui protège ses usines et ses travailleurs. Mais ce récit ne dit pas tout. Les États-Unis ouvrent la voie à une forme d’isolement commercial, à rebours de la logique de coopération et d’échange qui a prévalu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les conséquences ne se feront pas sentir du jour au lendemain. Mais elles s’installeront progressivement, dans les prix des biens, dans les arbitrages des entreprises, et dans les décisions de politique économique que devront prendre les autres pays en réponse.
Quelle a été la réaction des marchés ?
Comme nous le savons et le répétons souvent, il est prudent de se méfier des réactions immédiates des marchés suivant une annonce ou un événement d'importance. Cela dit, bien qu'il soit nécessaire de garder une certaine distance avec ces premières réactions, souvent excessives, nous ne devons pas les ignorer. Elles offrent en effet un aperçu de l'interprétation "réflexe" des marchés quant aux impacts à moyen terme des récentes annonces de Donald Trump.
Les mesures tarifaires annoncées par Donald Trump sont particulièrement sévères et dépassent largement les anticipations du marché. Toutefois, le fait qu'elles soient présentées en deux phases suggère que, si les 10% de taxes s’appliquant à tous semblent fermes et durables, les surtaxes spécifiques sont négociables, suivant la "culture du deal" chère à Trump.
Face à des annonces plus dures que prévu, la réaction des marchés a été prompte et significative.
Sur le front des actions, nous avons observé une baisse notable.
L'augmentation des droits de douane, en freinant et renchérissant le commerce mondial, pèse incontestablement sur la croissance globale. De plus, le risque d'une escalade tarifaire en réaction augure d'une persistance de l'incertitude à court terme. Ainsi, les actions internationales en euro ont reculé de 5,3 % (3,7 % en devises locales), tandis que les actions américaines ont subi une baisse de 6,5 %. Par contraste, la zone euro et les marchés émergents, bien que directement affectés par ces droits de douane, ont mieux résisté avec des baisses de 2,9 % et 2,5 % respectivement.
Côté taux et devises, nous observons une chute des taux longs et une dépréciation marquée du dollar.
Les taux à 10 ans aux États-Unis ont reculé d'environ 0,10 %, passant de 4,125 % à 4,036 %, et ceux en Allemagne de 0,08 %, de 2,72 % à 2,64 %. Ces mouvements traduisent une crainte dominante de ralentissement économique plutôt qu'une simple réaction inflationniste aux droits de douane.
Quant au dollar, son mouvement notable mérite une analyse approfondie. La devise a connu une forte baisse, passant de 1,0845 à 1,1045 contre l'euro en une seule journée. Historiquement, une hausse des droits de douane dans un pays, de par son côté inflationniste, tend à renforcer sa monnaie, atténuant ainsi l'impact des taxes imposées. Toutefois, dans ce cas précis, le dollar s'est déprécié, ce qui peut sembler contre-intuitif. Cela confirme la crainte sur la récession aux Etats-Unis, plutôt que sur l’impact inflationniste.
Cette baisse suggère également que, le dollar étant traditionnellement considéré comme une valeur refuge, les investisseurs n'anticipent pas une récession à l'échelle mondiale. Si une telle récession était perçue comme probable, nous aurions pu observer une appréciation du dollar, les investisseurs se tournant vers des actifs jugés plus sûrs face à une instabilité globale. Les craintes du marché semblent donc actuellement concentrées sur l'économie américaine plutôt que mondiale.
Les mouvements observés sur les actions, les obligations et les devises reflètent une situation où le marché ne voit pas encore de menace de récession à grande échelle, mais reste prudent face aux risques spécifiques aux États-Unis.
Comment sommes-nous positionnés dans les portefeuilles et que surveillons-nous ?
Depuis le début de l'année, nous conservons une approche neutre en termes de risque. Nos allocations sont stratégiquement surpondérées en actions américaines, mais nous avons progressivement diminué notre exposition aux valeurs technologiques, en substituant une partie de notre exposition aux indices actions américains pondérés par la capitalisation par des indices équipondérés. Cette stratégie diversifie davantage le risque. En anticipation du plan de relance allemand, nous avions également accru notre exposition aux actions européennes, réduisant ainsi partiellement notre vulnérabilité globale aux actions américaines. Nous avons par ailleurs un engagement sectoriel sur les valeurs financières.
Pour l'instant, nous maintenons cette position de neutralité, bien que nous n'excluons pas de réajuster notre exposition aux actions au profit des obligations, qui offrent une protection accrue, si les probabilités d'une récession se renforcent. Étant donné les significatives fluctuations dans les discours de Donald Trump et la structure biphasée du plan tarifaire, il est plausible qu'une modération de ton puisse susciter un rebond vigoureux des marchés. Dans ce contexte qui reste et restera volatile, nous sommes extrêmement vigilants et prêts à ajuster nos expositions sans avoir, à ce stade, modifier nos positions.