Ne riez pas ! Ce moment de retrouvailles est l'occasion idéale pour aborder sereinement des sujets financiers habituellement tabous.
Entre deux plats et une part de bûche, vous pouvez semer quelques graines de sagesse financière. Pas question de transformer le réveillon en conseil d'administration familial, ces conversations peuvent être aussi légères qu'un soufflé.
L'avantage ? Tout le monde est détendu et les conseils passent comme une lettre à la poste.
Voici 7 thèmes pour 7 discussions possibles : parents ou enfants, chacun a quelque chose à apprendre (et à transmettre).
Les sujets à aborder avec les parents (ou les grand-parents)
Le cap des 70 ans pour l’assurance-vie
Contrairement à une idée reçue, après 70 ans, il est toujours possible d’ouvrir une assurance-vie ou de verser sur un contrat existant. Pour les souscripteurs, l’argent reste disponible à tout moment et bénéficie toujours des mêmes avantages fiscaux en cas de retrait. L’assurance-vie reste une très bonne enveloppe d’épargne.
Ce qui change après 70 ans, c’est le scénario en cas de décès du souscripteur. Vous le savez, avec l’assurance-vie, les sommes sont versées hors succession aux bénéficiaires désignés dans la clause bénéficiaire.
Les sommes versées avant 70 ans bénéficient d’un amendement généreux : 152 500 € par bénéficiaire. Les sommes versées après 70 ans bénéficient d’un abattement moindre : 30 500 € tous bénéficiaires confondus (avec toutefois une particularité : les gains générés par ces versements seront transmis en toute franchise d’impôt).
Alors après 70 ans pour maximiser les abattements, pourquoi ne pas compléter les versements à hauteur de 30 500 € ?
Il est bien sûr possible de verser davantage : au-delà c’est le barème classique des droits de succession qui s’appliquera… exactement comme si les sommes avaient été placées sur une autre enveloppe (PEA, compte-titres), sur un livret, ou investies dans des actifs physiques tels que l’immobilier.
… ou tout simplement l’assurance-vie tout court !
Dans le paragraphe précédent, nous sommes partis du principe que vos parents avaient déjà un contrat d’assurance-vie.
Mais s’il n’en ont pas ? Alors il est toujours temps d’en ouvrir un ! Parmi les centaines de contrats proposés sur le marché, comment choisir le bon ?
Voici les critères à rechercher : les frais bas, le choix d’unités de compte (privilégiez les ETF indiciels) et la qualité du fonds en euros.
Et s’ils ne veulent pas gérer eux-mêmes, direction la gestion pilotée !
(CTA : découvrez l’AV Yomoni)
Les supports d’investissement tels que les ETF présentent un risque de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Le PER pour défiscaliser
Dans votre famille, c’est chaque année la même complainte : "On paye trop d'impôts !" ?
Voici l’arme secrète à dégainer : le Plan d'Épargne Retraite (PER). Un dispositif qui permet de préparer sa retraite tout en réduisant sa facture fiscale.
En effet, les versements sur le PER sont déductibles des revenus imposables. En versant, on limite donc son assiette fiscale, et donc l’impôt.
Inconvénient de ce placement : les sommes sont bloquées jusqu’à la retraite. Mais vos parents seront peut-être moins sensibles à cette contrainte que vous…
Bien sûr, si vous lancez cette discussion le soir de Noël, entre le dessert et le café, il sera un peu tard pour agir cette année. Mais cela peut devenir une bonne résolution pour janvier ! Mieux vaut tard que jamais, surtout quand il s'agit de faire des économies.
(CTA : découvrez le PER Yomoni)
Un transfert progressif de responsabilités financières…
Avec l'âge, les rôles s'inversent : les enfants ne dépendent plus de leurs parents, mais doivent commencer à prendre en charge la dépendance de leurs parents. Cette transition doit s'anticiper avec douceur et respect.
Commencez par des actions simples et pratiques. Une procuration bancaire, par exemple : non pas pour contrôler, mais pour faciliter la vie de parents vieillissants. Avancer des frais et se rembourser par virement, contrôler le bon encaissement d’un chèque… autant de petites attentions qui peuvent simplifier le quotidien de vos parents sans être intrusives.
Aussi, transmettre commence par transmettre de l’information. Évoquez ensemble la constitution d’un coffre-fort numérique familial : copies des documents administratifs, liste des comptes, mots de passe principaux. Un fichier sécurisé qui rassure tout le monde.
Et puisque l'argent reste un sujet sensible, abordez-le comme une conversation, pas comme un interrogatoire. "Maman, Papa, pouvez-vous me parler de vos placements ?" plutôt que "Je dois tout savoir !". L'objectif : comprendre leurs choix, leurs intentions, voire répondre à leurs interrogations si vous vous estimez compétent (si vous lisez ce blog, vous l’êtes déjà !).
Si vous sentez une fragilité physique ou mentale s'installer, informez-vous sur les dispositifs de protection : mandat de protection future, habilitation familiale. Ces outils juridiques ne sont pas des contraintes, mais des boucliers bienveillants pour préserver leur dignité et leur autonomie.
… et un transfert de patrimoine
Enfin, si le patrimoine des parents est important, la transmission peut être progressive. Pensez notamment :
- aux donations (100 000 € d’abattement tous les 15 ans),
- aux dons manuels (31 865 € tous les 15 ans aussi),
- et aux présents d’usage (sans plafond, mais dont la fréquence et le montant qui doivent rester raisonnables).
Ces plafonds s’appliquent pour un même donateur à un même bénéficiaire. Deux parents et deux enfants permettent ainsi d’en profiter quatre fois.
Bien entendu, n’allez pas réclamer des donations le soir de Noël ! Mais si le sujet des droits de succession survient, n’hésitez pas à signaler que l’anticipation permet de généreuses économies fiscales.
Avec les enfants (ou neveux)
L'éducation financière est un cadeau qui dure toute une vie. Et grâce aux intérêts composés, c’est un cadeau qui peut générer des centaines de milliers d’euros tout au long d’une vie. Quelle autre compétence est aussi rentable ? Aucune. Alors mieux vaut commencer tôt, même si les premiers pas sont modestes ! En tant que connaisseur, vous avez l'occasion de partager votre savoir.
Incitez-les à détenir une épargne de précaution…
"L'argent va à l'argent", dit le dicton. En réalité, c'est plutôt "l'épargne attire l'épargne". Une fois qu'on a pris l'habitude de mettre un peu de côté chaque mois, c'est comme le sport : on ne peut plus s'en passer !
Incitez les plus jeunes à ouvrir un Livret A s'ils n'en ont pas déjà un. Le rendement n'est pas mirobolant, certes, mais il est sans risque et l'argent reste disponible à tout moment. L'objectif ? Avoir au moins 3 mois de revenus de côté pour faire face aux imprévus. S’ils ont moins de 25 ans, direction le Livret Jeune au taux plus intéressant.
… et à prendre date sur les enveloppes fiscales
Le PEA et l'assurance-vie, ce sont les champions toutes catégories de l'optimisation fiscale. Mais attention : leur force réside dans l'ancienneté ! Plus vous ouvrez tôt, plus tôt vous réduisez votre fiscalité.
Pas besoin d'être millionnaire pour commencer. Chacun peut fixer une date d'ouverture avec le strict minimum requis. Voyez-les comme à un placement temporel : chaque année qui passe bonifie votre contrat. Un PEA ouvert à 25 ans, c'est un mini-paradis fiscal à 30 ans.
Avec ces produits, le nerf de la guerre fiscale, c'est le temps. Pas besoin de beaucoup d’argent.
Incitez à la diversification
Sneakers vintage, cryptomonnaies, NFT… Les jeunes générations ont l'art d'inventer de nouveaux terrains d'investissement. Et tant mieux ! Cette créativité financière mérite d'être encouragée, pas bridée.
Mais vous pouvez leur prodiguer un petit cours de rattrapage sur les fondamentaux : la diversification est le socle à toutes les stratégies. Un portefeuille qui ne repose que sur une seule stratégie, c'est comme partir en vacances avec un seul vêtement : risqué !
Depuis plus d’un siècle, les actions restent les championnes toutes catégories de la création de valeur sur le long terme. Et pour cause : les entreprises trouvent - et trouveront probablement toujours - le moyen de réaliser des bénéfices, quel que soit le contexte économique.
Alors, que dire à vos cadets ? Oui à une dose d’adrénaline financière à base de cryptos, de cartes Pokémon ou de sneakers, mais ces actifs doivent rester la cerise sur le gâteau (ou le bonhomme de neige sur la bûche). Et qu’est-ce qu’un bon gâteau ? Un patrimoine diversifié, par exemple constitué de fonds indiciels investis dans le monde entier.