L'exotisme, c’est bien pour le dépaysement et le farniente. En matière d’épargne, en revanche, mieux vaut miser sur les produits classiques, comme l’assurance-vie.
Si, pour vos vacances, vous aimez vous aventurer en terres inconnues, évitez de le faire avec votre argent. En cette période de taux d’intérêt au plancher et où la pierre rapporte moins compte tenu de la flambée des prix immobiliers, de la hausse des charges et des risques d’impayés de loyer, il est tentant de sortir des sentiers battus. D’autant que les offres sur Internet ne manquent pas. Diamant d’investissement, grands crus de vins, timbres, manuscrits anciens, métaux précieux, terres rares, bois exotiques, éoliennes, panneaux photovoltaïques et même... cannabis ou baskets de marque, les placements dits « exotiques » (ou « alternatifs ») pullulent sur la Toile, proposant des rendements à faire pâlir d’envie les épargnants.
D’après une étude du cybermarchand Collector Square, un « Birkin », le célèbre modèle de sac d'Hermès, se vendrait, au bout d’une dizaine d’années, trois fois son prix d’achat sur les sites de seconde main ou dans les maisons de vente aux enchères. Pour le tout aussi iconique « Kelly », également du maroquinier de luxe, sa valeur aurait quadruplé en l’espace de 12 ans. Quant au « Chanel 2:55 », sa cote aurait bondi, toujours selon Collector Square, de 70 % en seulement six ans. Plus récemment, Victoria Dobrynskaya, une enseignante de l’École supérieure d'économie de Russie, a montré, dans une analyse reprise par Bloomberg, que les boîtes de Lego des collections « Harry Potter » et « Star Wars » ont vu, en moyenne, leur valeur augmenter de 11 % par an et celles de « Batman » de 22 % par an. Difficile de rivaliser !
Gare aux arnaques
Reste que ce type de placements est très risqué. Non seulement les performances faramineuses promises sont loin d’être assurées, mais ces offres peuvent s’avérer de véritables arnaques. Un article, publié le 11 avril dernier dans 60 millions de consommateurs, le magazine de l’Institut national de la consommation (INC), souligne que les signalements auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) concernant l’investissement dans les vaches laitières ont été multipliés par huit depuis le début de l’année. En moyenne, les plaignants, ayant investi dans des cheptels laitiers avec une promesse de rendement de 6 % à 12 % par an, ont perdu plus de 14 000 euros.
Dans son dernier rapport annuel rendu public le 18 juin 2019, le pôle commun de l’AMF et de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le superviseur des banques et des assurances, a ajouté 150 nouveaux noms à sa liste noire. Celle-ci compte désormais 750 acteurs qui sont majoritairement des sites proposant d’investir dans les vaches laitières, le diamant, les terres rares ou encore les cryptomonnaies, comme le bitcoin. La plupart sont installés hors de France et exercent dans une totale opacité. C’est pourquoi l’AMF et l’ACPR déconseillent fortement d’y investir.
On trouve de tout dans l’assurance-vie
Au lieu de jouer à la roulette russe avec son argent, l’épargnant a tout intérêt à miser sur les placements traditionnels et notamment sur l’assurance-vie. Tout d’abord, il faut rappeler que le capital (le cumul des versements) du fonds en euros est garanti par l’assureur. Le souscripteur est donc assuré de retrouver, quoi qu’il en soit, sa mise. Mieux : dans le cas (peu probable) d’une faillite de l’assureur, le Fonds de garantie des assurances de personnes (FGAP) est tenu de rembourser ses assurés à hauteur de 70 000 euros chacun. Les placements « exotiques » ne peuvent pas en dire autant... Surtout, quand il est possible d’ajouter une touche d’originalité à son contrat d’assurance-vie.
Contrairement aux idées reçues, les unités de compte (UC) ne sont pas seulement investies dans les actions d’entreprises ou les obligations. Elles peuvent être composées d’actifs immobiliers, par exemple des parts de sociétés civiles immobilières (SCI), de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ou d’organismes de placement collectif immobilier (OPCI). Majoritairement investie dans les bureaux, les commerces, les entrepôts, les hôtels, les résidences étudiantes ou les maisons de retraite, la « pierre papier » offre des rendements supérieurs à l’immobilier d'habitation. À titre d’exemple, les SCPI ont servi une performance moyenne en glissement annuel de 5,6 % au premier trimestre, selon les données diffusées le 22 mai 2019 par l’Association française des sociétés de placement immobilier (Source étude Aspim).
Très en vogue également : les exchange-traded funds (ETF) ou « trackers » que l’on retrouve dans les mandats Yomoni. Il s’agit de fonds indiciels qui, comme leur nom l’indique, sont indexés sur un indice. Cela peut être un indice boursier (CAC 40, FTE 100, S&P 500...), mais aussi un indice de marché des matières premières. On y trouve alors des combustibles énergétiques (pétrole, gaz, charbon...), des produits agricoles (blé, sucre...) ou des métaux (cuivre, aluminium, plomb, argent...). Mais également, grâce à des certificats or (des titres d’achat à terme), les ETF donnent la possibilité d’investir dans le métal jaune permettant ainsi de maximiser la diversification d’un portefeuille. En bref, de “l'exotisme” , mais avec un risque moindre, les ETF étant en effet agréés par un régulateur, au contraire d’autres placements plus "exotiques".
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