Chaque lundi, notre équipe de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée ? Quelles actualités faut-il retenir ?
Source : @Bloomberg LP
Macroéconomie 🔎
- Aux États-Unis, l’attention s’est portée sur l’emploi. Le rapport JOLTS a révélé un nombre d’offres d’emploi inférieur aux attentes en décembre. En revanche, les créations d’emplois non agricoles de janvier, selon l’ADP, ont dépassé les prévisions. Les créations d’emplois non agricoles pour janvier ont légèrement déçu, avec 143 000 postes créés contre 169 000 attendus. Toutefois, le chiffre de décembre a été revu à la hausse, passant de 256 000 à 307 000. Initialement prévu stable à 4,1 %, le taux de chômage recule ainsi à 4 %, retrouvant ainsi son niveau de mai 2024. Mais surtout, le salaire horaire moyen en glissement annuel progresse à 4,1 % contre 3,8 % attendu en janvier, et le chiffre de décembre a été révisé de 3,9 % à 4,1 %. Ce rebond des salaires pourrait raviver les inquiétudes inflationnistes.
- Par ailleurs, le déficit commercial américain s’est nettement creusé en novembre. Le déficit avec la Chine s’est réduit à 295,4 milliards de dollars, représentant environ 25 % du déficit total, tandis qu’il s’est aggravé avec l’Union européenne (+26,9 milliards de dollars, pour un total de 235,6 milliards en 2024). Le déficit avec le Mexique (-171,8 milliards), le Vietnam (-123 milliards) et le Canada (-63,3 milliards) complète ce panorama, ces cinq pays représentant à eux seuls 96,8 % du déficit total.
- L’indice de confiance des consommateurs pour février a déçu, s’établissant à 67,3 contre 70 attendu et 69,3 en janvier.
- Les indicateurs PMI américains montrent un regain d’activité. Le secteur manufacturier a enregistré une nette amélioration, avec un indice PMI à 51,2, en hausse par rapport aux 49,4 de décembre et aux attentes de 50,1. L’indice PMI manufacturier de l’ISM a également surpris positivement en s’établissant à 50,9 contre 49,3 attendu et 49,2 en décembre. Le PMI des services recule fortement, s’établissant à 52,9 contre 52,8 anticipé et 56,8 en décembre. L’indice PMI composite chute à 52,7 contre 52,4 attendu et 55,4 en décembre. À noter que l’indice PMI non manufacturier de l’ISM a également surpris à la baisse, publié à 52,8 contre 54,2 attendu et 54 en décembre.
- En zone euro, l’indice PMI manufacturier du mois de janvier a été publié en hausse et au-dessus des attentes à 46,6 contre des estimations initiales de 46,1 et 45,1 en décembre. En revanche, le PMI des services s’est contracté, s’établissant à 51,3 contre 51,4 attendu et 51,6 en décembre. En conséquence, l’indice PMI composite de S&P Global a été publié conforme aux attentes, à 50,2 contre 49,6 en décembre.
- L’inflation, qui était attendue stable à 2,4 %, a finalement progressé à 2,5 %. L’inflation sous-jacente (core) est restée stable à 2,7 %, alors qu’une baisse à 2,6 % était anticipée. Les prix à la production en zone euro ont augmenté de 0,4 % en décembre, légèrement en deçà des attentes (0,5 %).
- En Chine, des chiffres économiques inférieurs aux attentes. L’indice PMI manufacturier Caixin a déçu, s’établissant à 50,1 contre 50,6 attendu et 50,5 en décembre. De même, le PMI des services a été publié à 51, en deçà des 52,3 anticipés et des 52,2 de décembre.
- Au niveau des résultats d’entreprise, Palantir a largement surpassé les attentes, entraînant un bond de près de 24 % du titre. En revanche, Alphabet et Amazon ont déçu, en particulier sur leur activité cloud, et ont reculé sur la semaine.
- Dans le secteur du luxe, L’Oréal a déçu en raison de la faiblesse de son activité en Chine, tandis que Ferrari a été plébiscitée par les marchés après avoir publié des résultats records.
- Parmi les entreprises européennes, les banques françaises se sont illustrées. BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale ont toutes trois publié des résultats bien accueillis par les marchés.
Banques centrales 💰
- Les déclarations des différents membres de la Réserve fédérale seront particulièrement scrutées cette semaine. En effet, les chiffres de l’emploi publiés vendredi dernier, et plus encore l’accélération de la hausse des salaires, ont ravivé les craintes inflationnistes. Dans un contexte où l’inflation peine à revenir à la cible de 2 %, les taux longs ont légèrement remonté et les anticipations de baisse des taux se sont décalées. Désormais, la première réduction des taux directeurs par la Fed n’est envisagée qu’au mieux pour la deuxième moitié de l’année. Cette semaine, les marchés surveilleront la publication des chiffres de l’inflation, attendue stable à 2,9 %.
- Comme annoncé par Christine Lagarde le 30 janvier dernier, la BCE a publié vendredi une étude sur le taux neutre en zone euro. Le taux neutre correspond au niveau des taux directeurs qui n’exerce ni effet d’accélération ni effet de frein sur l’économie. Il constitue donc l’objectif de long terme lorsque l’inflation est alignée avec la cible de 2 %, un seuil que la BCE estime atteignable au cours de l’année. L’étude n’a fait que confirmer les estimations avancées ces dernières semaines par Christine Lagarde, situant le taux neutre entre 1,75 % et 2,25 %. En théorie, cela ouvrirait la voie à deux à quatre baisses de taux de 0,25 % d’ici fin 2025.
- De son côté, la Banque d’Angleterre a, comme prévu, réduit ses taux directeurs de 0,25 %, les ramenant à 4,5 %. La surprise est venue du fait que cette décision a été prise à l’unanimité, alors que le consensus tablait sur un vote partagé, avec au moins un des neuf membres du comité en faveur du statu quo.
Performances 📊
- Les actions internationales ont progressé de 1 % en euros la semaine dernière. Dans le détail, les actions émergentes affichent la meilleure performance avec une hausse de 2,4 % en euros. Les actions japonaises progressent de 1 %, tandis que les actions américaines et celles de la zone euro s’adjugent respectivement +0,7 % et +0,5 %. Au niveau sectoriel, l’énergie et l’immobilier enregistrent les meilleures performances avec une hausse de 2 % chacun. La consommation courante, les matériaux, la technologie et les financières suivent avec des gains respectifs de +1,9 %, +1,8 %, +1,7 % et +1,6 %. À l’inverse, les télécommunications et la consommation discrétionnaire reculent respectivement de -0,4 % et -1,8 %.
- Les taux d’intérêt ont poursuivi leur baisse au cours de la semaine. Aux États-Unis, les taux à 10 ans ont reculé de 4 points de base, passant de 4,54 % à 4,5 %. En Europe, les taux à 10 ans allemands ont suivi la même tendance, passant de 2,46 % à 2,38 % (-8 points de base). Le taux CMS à 10 ans a enregistré une baisse plus marquée, perdant 10 points de base, pour s’établir à 2,30 % contre 2,40 % la semaine précédente. Par ailleurs, l’adoption du budget français a favorisé un resserrement du spread entre les emprunts français et allemands à 10 ans, qui passe de 73,6 à 70,9 points de base.
- Sur le marché des matières premières, l’or a progressé de 3,7 % sur la semaine, tandis que le pétrole a poursuivi son repli avec une baisse de -1,1 %. Enfin, l’euro s’est légèrement affaibli face au dollar, reculant de 1,0362 à 1,0327.
À suivre cette semaine 💡
- Dans un contexte où les craintes d’un retour de l’inflation aux États-Unis refont surface, le chiffre clé de la semaine sera la publication de l’inflation américaine mercredi. Elle est attendue stable à 2,9 %.
- Outre l’inflation, plusieurs indicateurs seront à surveiller aux États-Unis :
- Les prix à la production pour le mois de janvier, attendus en hausse de 0,2 %, comme en décembre.
- Les ventes au détail pour janvier.
- La production industrielle en janvier.
- L’évolution des stocks des entreprises.
- En zone euro, plusieurs publications majeures sont également attendues :
- Les chiffres préliminaires de l’emploi pour le T4.
- L’évolution du PIB ainsi que de la production industrielle.
- Les nouvelles prévisions économiques de la Commission européenne.
- La publication du PIB prévisionnel au Royaume-Uni.
- Enfin, en Chine, nous suivrons l’évolution des nouveaux prêts bancaires, indicateur clé pour évaluer la dynamique du crédit et du soutien au secteur privé.
À lundi prochain !