Chaque lundi, notre équipe de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée ? Quelles actualités faut-il retenir ?
Source : @Bloomberg LP
Macroéconomie 🔎
- Aux États-Unis, l’élément majeur de la semaine a évidemment été l’élection américaine. Sur le plan macroéconomique, les commandes à l’industrie pour le mois de septembre se sont repliées un peu plus qu’attendu, avec une baisse de -0,5 % contre des estimations initiales de -0,4 %. L’indice PMI non manufacturier de l’ISM pour octobre a été publié bien au-dessus des attentes, à 56 contre 53,8 prévu et 54,9 en septembre. En revanche, le PMI des services de Markit a légèrement reculé, s’établissant à 55 contre 55,2 le mois précédent et 55,3 attendu. L’indice PMI composite de S&P Global pour octobre progresse moins qu’anticipé mais atteint 54,1 contre 54 en septembre.
- La productivité prévisionnelle du secteur non agricole pour le troisième trimestre montre une amélioration de 2,2 % contre 2,6 % attendu, tandis que le coût unitaire de la main-d'œuvre progresse de 1,9 % contre une estimation de 1,1 %.
- Enfin, l’indice prévisionnel de confiance des consommateurs du Michigan pour novembre a été publié à 73, surpassant les attentes de 71, et les anticipations d’inflation à cinq ans s’établissent à 3,1 % contre 3 % attendu.
- En zone euro, le PMI manufacturier pour octobre, bien qu’encore faible, s’est amélioré davantage qu’escompté, atteignant 46 contre une estimation de 45,9 et un niveau de 45 le mois dernier. Le PMI des services a progressé à 51,6, dépassant les attentes de 51,2 et le niveau de 51,4 en septembre. L’indice PMI composite atteint ainsi 50, contre 49,7 prévu et 49,6 le mois précédent, sortant ainsi de la zone de contraction. Les prix à la production pour septembre reculent de -0,6 % contre une prévision de -0,5 %.
- Les ventes au détail ont également progressé plus que prévu en septembre, avec une hausse de 0,5 %, portant l’augmentation annuelle à 2,9 % contre 1,4 % attendu ; de plus, le chiffre d’août a été révisé de +0,2 % à +1,1 %.
- En Chine, le PMI des services de Caixin s’est établi à 52, dépassant les attentes de 50,5 et le niveau de 50,3 en septembre. La balance commerciale s’est aussi nettement améliorée, bien plus qu’anticipé. Les importations, prévues en contraction de -1,5 %, ont finalement diminué de -2,3 %. Par ailleurs, les exportations ont explosé, atteignant une hausse de 12,7 % contre une prévision de 5 %.
Banques centrales 💰
- Comme prévu, la FED a abaissé ses taux directeurs de 0,25 %, les ramenant de 5 % à 4,75 %. Jérôme Powell a également rassuré les marchés en affirmant que les élections n’auront aucun impact immédiat sur les décisions de la banque centrale. Il a précisé que l’institution prendra en compte les politiques appliquées, mais sans faire de supposition préalable sur leur nature avant qu’elles ne soient officiellement mises en œuvre. La feuille de route de la FED semble donc inchangée jusqu’en 2025, date de l’entrée en fonction officielle du président Trump. Par ailleurs, Powell a été clair quant à son intention de mener son mandat jusqu’à son terme, même en cas de demande de démission de Trump.
- L’élection de Donald Trump aura-t-elle un impact sur la politique de la BCE ? La prochaine réunion de la BCE, prévue le 12 décembre, pourrait éclaircir cette question. Christine Lagarde a déjà souligné les risques qu’une économie plus protectionniste pourrait faire peser sur l’inflation et la croissance mondiale. Cependant, à court terme, il est probable que la BCE adopte une approche d’observation, similaire à celle de la FED, et attende de voir les politiques concrètes de la nouvelle administration Trump. Une baisse des taux en décembre reste envisageable, d’autant que la BCE a indiqué qu’elle baserait ses décisions sur les données économiques disponibles à cette date.
- La Banque d'Angleterre a également abaissé son principal taux directeur de 0,25 %, à 4,75 %, avec un vote de huit voix contre une, jeudi dernier. C’est seulement la deuxième baisse de taux depuis 2020. La banque a précisé que toute réduction future des taux serait probablement progressive, compte tenu du budget du nouveau gouvernement travailliste ainsi que des niveaux d’inflation et de croissance actuels.
- La Banque Centrale du Brésil a relevé son taux directeur de 0,5 %, le portant à 11,25 %, en réponse à de mauvais signaux concernant l’inflation et aux incertitudes entourant la politique budgétaire du gouvernement Lula. En septembre, les taux avaient déjà été augmentés de 0,25 %. L’inflation annuelle au Brésil avoisine désormais les 4,5 %, en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’électricité.
Performances 📊
- La levée de l’incertitude liée aux élections américaines a entraîné un fort rebond des actions internationales, avec une hausse de 4,6 % en euros (+3,4 % en devises locales). Les actions américaines ont enregistré une progression de 6,1 % sur la semaine en euros, suivies de près par les actions japonaises, en hausse de 5,6 %. Les actions des marchés émergents progressent de 2,4 %, tandis que les actions de la zone euro reculent légèrement, avec une baisse de 1,1 %. Côté secteurs mondiaux, tous affichent une performance positive. Le secteur technologique progresse de 6,7 %, suivi par la consommation discrétionnaire (+6,5 %) et les financières (+5,6 %). Le secteur de la santé progresse de 1,7 %, et les petites capitalisations bondissent de 6,3 %.
- Aux États-Unis, les taux à 10 ans reculent légèrement, passant de 4,38 % à 4,30 %, après avoir atteint un pic à 4,48 % post-élections. En Europe, les taux à 10 ans en Allemagne baissent de 4 points de base, de 2,40 % à 2,36 %. Le taux CMS à 10 ans suit une tendance similaire avec une baisse de 8 points de base, passant de 2,42 % à 2,34 %.
- Sur le marché des matières premières, l’or enregistre une baisse de 1,1 %, tandis que le pétrole rebondit de 2,6 % sur la semaine.
À suivre cette semaine 💡
- Aux États-Unis, l’attention sera principalement portée sur la publication des chiffres de l’inflation mercredi, avec l’indice des prix à la consommation prévu stable à 2,4 % en octobre. Jeudi, les données seront complétées par l’évolution des prix à la production en octobre, attendue en hausse de 0,2 %. Enfin, vendredi, l’évolution des ventes au détail pour octobre sera surveillée, ainsi que celle de l’indice manufacturier Empire State de la Fed de New York et de la production industrielle.
- Pour la zone euro, le point le plus important sera probablement l’évolution du PIB trimestriel, qui sera publiée jeudi. La croissance est attendue à 0,4 % au troisième trimestre, portant la croissance annuelle à 0,9 %. La production industrielle, quant à elle, devrait montrer une contraction de -1,2 %. Le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la BCE, également prévu jeudi, apportera des éclairages importants sur l’analyse des gouverneurs de la banque centrale. Avant cela, mardi, l’indice ZEW du sentiment économique de novembre dans la zone euro sera publié, suivi vendredi par l’actualisation des prévisions économiques de l’Union européenne.
- En Chine, nous suivrons l’évolution de la production industrielle en octobre, attendue en hausse de 5,5 %, légèrement supérieure aux 5,4 % du mois précédent. Seront également publiés l’évolution des prix immobiliers en octobre, élément crucial pour la confiance des consommateurs chinois, ainsi que le taux de chômage, prévu stable à 5,1 %.
À la semaine prochaine !