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Perspectives & actualités : 09 au 13 juin 2025

Perspectives & actualités : 09 au 13 juin 2025

Chaque lundi, notre équipe de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée? Quelles actualités faut-il retenir?

Source : @Bloombeg LP


Point sur l’impact de la situation au Moyen-Orient 💡

En décidant d’attaquer des sites nucléaires iraniens, Israël a donné une nouvelle tournure au conflit au Moyen-Orient. Depuis trois jours, des échanges de missiles entre Israël et l’Iran ont lieu, et la situation semble plus susceptible de dégénérer que lors des épisodes précédents, notamment ceux d’avril et d’octobre 2024.

Jusqu’à présent, la réaction des marchés reste modérée. La prime de risque ne s’est accrue que marginalement et, bien que le prix du pétrole ait fortement augmenté, cette hausse reste contenue, ce qui suggère que les investisseurs ne croient pas vraiment à un blocage imminent du détroit d’Ormuz.

L’élément le plus surprenant — et à surveiller dans les prochains jours — est l’évolution des taux longs américains et surtout celle du dollar, qui ne semblent plus jouer leur rôle traditionnel de valeurs refuges. Dans un contexte où la politique économique de l’administration Trump suscite de nombreuses interrogations, ce point mérite une attention particulière.


Macroéconomie 🔎

Aux États-Unis, l’inflation du mois de mai a augmenté moins qu’attendu. L’indice des prix à la consommation ressort à 2,4 % (contre 2,5 % attendu), après 2,3 % en avril. L’inflation sous-jacente reste stable à 2,8 %, alors qu’une hausse à 2,9 % était anticipée.
Les prix à la production n’ont progressé que de 0,1 % en mai, contre 0,2 % prévu.

Les chiffres préliminaires de l’indice du Michigan évoluent également positivement : les anticipations d’inflation à un an reculent à 5,1 % (contre 6,4 % attendu), tandis que l’indice de confiance des consommateurs bondit à 60,5, contre 53,5 anticipé.

Le chiffre prévisionnel du GDPNow de la Fed d’Atlanta pour le deuxième trimestre confirme une croissance estimée à 3,8 %, comme prévu.

Côté adjudications, les émissions de dette à 10 et 30 ans (respectivement 39 et 22 milliards de dollars) ont été jugées solides, bien que la participation des investisseurs non-américains soit restée légèrement inférieure à la moyenne.

En zone euro, pas de surprise sur l’inflation : elle ressort à 2,1 % en Allemagne et recule à 0,7 % en France (contre 0,8 % en avril).
En revanche, la production industrielle d’avril déçoit, avec une contraction de -2,4 % (contre -1,6 % attendu), après une hausse de 2,4 % en mars.

Au Royaume-Uni, les signaux sont également négatifs : le taux de chômage grimpe de 4,5 % à 4,6 %, le nombre de demandeurs d’emploi augmente de 33 100 (contre 9 500 attendus), et le PIB recule de -0,3 % en avril (contre -0,1 % prévu). La croissance en rythme annuel ralentit à 0,9 % contre 1,1 % en mars. La production manufacturière baisse de -0,9 %, légèrement plus que prévu.

Au Japon, le PIB du premier trimestre, attendu en contraction de -0,2 %, a finalement été publié stable. En rythme annualisé, cela correspond à une baisse limitée de -0,2 %, bien meilleure que les -0,7 % anticipés.

Enfin, en Chine, la balance commerciale se renforce, notamment grâce à une baisse plus marquée des importations (-3,4 % contre -0,9 % attendu), tandis que les exportations progressent de 4,8 % (contre 5 % prévu). L’inflation reste modérée : l’indice des prix à la consommation recule de -0,1 %, comme en avril, mais un peu moins que les -0,2 % attendus.

Banques centrales 💰

La Réserve fédérale américaine (FED) se réunit ce mercredi, et un statu quo est largement anticipé. Les économistes s’attendent à ce que l’institution, présidée par Jerome Powell, maintienne ses taux directeurs inchangés à 4,5 %.

Malgré cela, Donald Trump continue de faire pression sur Powell, multipliant les critiques personnelles et s’appuyant sur la récente publication d’un chiffre d’inflation inférieur aux attentes pour réclamer une baisse brutale des taux d’un point. Le vice-président J.D. Vance tient un discours similaire, allant jusqu’à évoquer une « malversation monétaire » pour dénoncer la décision de la FED de ne pas assouplir sa politique.

La situation géopolitique au Moyen-Orient, en particulier les tensions entre Israël et l’Iran, ajoute une incertitude supplémentaire, notamment sur les prix de l’énergie. Ce facteur vient renforcer la prudence de la FED, déjà confrontée aux risques liés à l’inflation importée, au ralentissement potentiel de la croissance et à la pression politique.

Du côté de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde a accompagné la huitième baisse de taux consécutive d’un message laissant entendre que le cycle d’assouplissement touchait probablement à sa fin. Néanmoins, le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, a tenu à nuancer cette perspective. Tout en reconnaissant que l’inflation est désormais proche de la cible et que l’on peut être confiant dans sa trajectoire, il a appelé à maintenir toutes les options ouvertes. Selon lui, les risques restent élevés, notamment en lien avec les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, qui pourraient entraîner une forte hausse des prix de l’énergie, menaçant à nouveau la stabilité des prix en zone euro.

Performances 📊

Les marchés actions internationaux sont en baisse cette semaine, avec un repli de -1,7 % en euros. Dans le détail, ce sont les marchés émergents qui ont le mieux résisté, limitant leur recul à -0,7 %, suivis des actions japonaises en baisse de -1,4 %. Les marchés américains reculent de -1,9 %, tandis que les actions de la zone euro signent la plus forte baisse hebdomadaire avec -2,2 %.

Sur le plan sectoriel, le secteur de l’énergie se distingue en étant le seul à clôturer la semaine dans le vert, avec une hausse de +4 %, soutenue par la flambée des prix du pétrole. Les secteurs défensifs, comme la santé (-0,1 %) et les services aux collectivités (-0,4 %), ont également bien résisté. À l’inverse, les secteurs les plus pénalisés ont été les télécommunications (-2,1 %), l’industrie (-2,4 %) et la finance (-3,5 %).

Du côté obligataire, les taux d’intérêt repartent à la baisse après leur hausse de la semaine précédente. Aux États-Unis, le rendement du Treasury à 10 ans recule de 10 points de base, passant de 4,51 % à 4,41 %. En zone euro, le Bund allemand à 10 ans se détend légèrement à 2,54 % (-2 pb), tandis que le CMS 10 ans baisse de 3 points, à 2,55 %. Le spread entre les taux français et allemands continue de s’écarter, passant de 68 à 72 points de base.

Du côté des matières premières, l’or gagne +3,16 % sur la semaine, profitant de l’aversion au risque. Le pétrole, porté par les tensions géopolitiques et notamment les frappes israéliennes sur l’Iran, bondit de +11,67 %, à 74,23 dollars pour le Brent, retrouvant ainsi ses niveaux de début avril.

Enfin, sur le marché des changes, le dollar recule fortement face à l’euro. La monnaie unique termine la semaine à 1,1553 dollar, contre 1,1395 une semaine plus tôt. Cette baisse interroge sur la capacité du billet vert à conserver son statut de valeur refuge dans le contexte actuel.

À suivre cette semaine 💡

Une semaine importante s’ouvre sur le front des banques centrales. L’événement majeur sera bien entendu la réunion de la Réserve fédérale américaine mercredi. Les économistes anticipent un statu quo, avec des taux directeurs maintenus à 4,5 %.

D’autres décisions de politique monétaire sont attendues dans le courant de la semaine. La Banque du Japon devrait également maintenir ses taux inchangés à 0,5 %, tout comme la Banque d’Angleterre (4,25 %) et la Banque Populaire de Chine. En revanche, la Banque Nationale Suisse pourrait procéder à une baisse de ses taux directeurs de 0,25 %, les ramenant ainsi à 0 %.

Aux États-Unis, les investisseurs suivront de près la publication des ventes au détail pour le mois de mai : elles sont attendues en recul de -0,6 %, tandis que les ventes au détail principales (hors automobiles) devraient progresser de +0,2 %. Les chiffres prévisionnels des permis de construire et des mises en chantier sont attendus relativement stables sur le mois.

En zone euro, le chiffre clé de la semaine sera celui de l’inflation de mai. L’inflation globale est attendue à 1,9 %, repassant ainsi sous le seuil symbolique des 2 %, tandis que l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) devrait ralentir à 2,3 %, contre 2,7 % en avril.

L’indice ZEW du sentiment économique en Allemagne pour le mois de juin sera publié mardi, et devrait donner une indication de l’évolution des anticipations économiques. La publication de l’évolution des salaires au premier trimestre dans la zone euro permettra également d’évaluer les tensions potentielles sur les prix.

Enfin, au Royaume-Uni, l’inflation devrait poursuivre sa décrue. L’indice des prix à la consommation est attendu en baisse à 3,3 % en mai, contre 3,5 % en avril. L’inflation sous-jacente devrait suivre la même tendance, passant de 3,8 % à 3,5 %.

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