Chaque lundi, notre équipe de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée? Quelles actualités faut-il retenir?
Source : @Bloombeg LP
Macroéconomie 🔎
- Aux Etats-Unis, les données macroéconomiques américaines publiées cette semaine sont contrastées. Ainsi, si l’indice manufacturier Empire State de la Fed de New York s’améliore légèrement à -8,1 en avril (contre -12,8 attendu et -20 en mars), l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie chute lourdement, à -26,4 contre +2,2 attendu et après +12,5 en mars.
- Par ailleurs, l’estimation du PIB américain au premier trimestre (GDPNow de la Fed d’Atlanta) est restée stable, conformément aux attentes, à -2,2 %.
- Les indices des prix à l’exportation sont restés inchangés en mars (contre une hausse anticipée de +0,1 %), tandis que les prix à l’importation ont baissé de -0,1 %, également inférieurs aux attentes (+0,1 %).
- Les ventes au détail de mars ressortent légèrement supérieures aux attentes, à +1,4 % (contre +1,3 % attendu et +0,2 % en février). Les ventes au détail hors éléments volatils (« core ») s’établissent quant à elles à +0,5 %, supérieures au consensus (+0,4 %) mais en ralentissement par rapport à février (+0,7 %).
- Sur le marché immobilier, les permis de construire de mars progressent au-delà des attentes, mais les mises en chantier ralentissent davantage qu’anticipé.
- En zone euro, pas de surprise majeure concernant l’inflation : elle ralentit à 2,2 % en mars après 2,3 % en février, tandis que l’inflation sous-jacente s’établit à 2,4 % après 2,6 % en février.
- La production industrielle affiche une forte progression en février (+1,1 %), nettement au-dessus des attentes (+0,1 %).
- En revanche, l’indice ZEW du sentiment économique déçoit fortement, tombant à -18,5, très inférieur aux attentes (+13,2) et en nette baisse par rapport au mois précédent (+39,8 en mars).
- Au Royaume-Uni, comme prévu, le taux de chômage reste stable à 4,4 % en février. À noter que le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté moins fortement qu’attendu en mars (+18 700 contre +30 300 anticipés).
- Par ailleurs, l’inflation de mars ralentit plus rapidement que prévu à 2,6 % (contre 2,7 % attendu et 2,8 % en février). L’inflation sous-jacente (« core »), quant à elle, ressort conformément aux prévisions à 3,4 % (contre 3,5 % en février).
- En Chine, la balance commerciale affiche un excédent nettement supérieur aux attentes en mars (102,64 milliards de dollars contre 74,3 milliards estimés). Cette hausse s’explique par une progression des exportations de +12,4 % sur un an (contre +4,4 % attendu), tandis que les importations se contractent davantage que prévu (-4,3 % contre -2 % attendu).
- Le PIB chinois du premier trimestre affiche une hausse annuelle de +5,4 %, supérieure aux attentes (+5,2 %). En revanche, en rythme trimestriel, la croissance ralentit légèrement à +1,2 %, inférieure aux attentes (+1,4 %).
- Enfin, le taux de chômage chinois en mars ressort légèrement meilleur que prévu à 5,2 % (contre 5,3 % anticipé et 5,4 % en février).
Banques centrales 💰
- Comme attendu, la BCE a abaissé son taux directeur de 25 points de base, passant ainsi de 2,50 % à 2,25 %. La décision a été prise à l’unanimité afin de répondre aux risques que font peser les récents droits de douane américains sur la croissance européenne. Aucun membre du conseil n’a voté en faveur d'une baisse plus forte (50 points de base). Il s’agit ainsi de la septième baisse consécutive depuis juin dernier. Selon Christine Lagarde, un taux à 2,25 % n’est désormais plus pénalisant pour l’économie européenne. Elle a par ailleurs rappelé que la notion de taux neutre n’avait de sens que dans un monde sans choc économique, ce qui n’est clairement pas le cas actuellement.
- Aux États-Unis, les tensions s'accentuent entre Donald Trump et le président de la Fed, Jerome Powell. Jeudi dernier, Jerome Powell a réaffirmé que les nouveaux droits de douane compliquaient fortement la tâche de la banque centrale américaine, la plaçant devant un risque accru de stagflation (faible croissance combinée à une forte inflation). Dans ce contexte, il estime particulièrement difficile de déterminer si les efforts doivent se concentrer davantage sur l’emploi ou sur le contrôle des prix. Il n'y a donc, selon lui, aucune urgence à réduire les taux directeurs comme le demande le président américain. Depuis ces déclarations, l’administration américaine étudierait la possibilité de destituer Jerome Powell de son poste, ce qui pourrait dégrader davantage la confiance des investisseurs à l’égard des actifs américains, notamment de la dette publique.
Performances 📊
- Les actions internationales clôturent la semaine pratiquement stables, avec une très légère baisse de -0,09 % en euros. Au niveau régional, les actions de la zone euro progressent nettement (+3,6 %), tout comme les actions japonaises (+3,3 %) et émergentes (+1,7 %). En revanche, les actions américaines terminent en recul (-1,8 %).
Sur le plan sectoriel, les secteurs ayant le mieux performé cette semaine à l’échelle mondiale sont :- l’énergie (+3,8 %),
- l’immobilier (+3,7 %),
- les services aux collectivités (+2,6 %).
À l’inverse, les secteurs les plus pénalisés cette semaine sont :
- la consommation discrétionnaire (-2,0 %),
- les télécommunications (-2,1 %),
- la technologie (-3,4 %).
Du côté obligataire, les taux d’intérêt se détendent globalement cette semaine. Aux États-Unis, le rendement du taux à 10 ans recule de 4,50 % à 4,33 %. En zone euro, le taux allemand à 10 ans baisse également, passant de 2,53 % à 2,46 %. Le CMS 10 ans suit cette même tendance en passant de 2,56 % à 2,49 %. Le spread France-Allemagne reste relativement stable, passant de 81 à 78 points de base.
Concernant les matières premières, l’or poursuit sa progression, avec un gain hebdomadaire proche de +3 %. Le pétrole, quant à lui, rebondit fortement de +4,9 %, s'approchant des 68 dollars le baril.
Sur le marché des changes, l’euro conserve sa vigueur face au dollar, passant de 1,1360 à 1,1391 en clôture de semaine.
À suivre cette semaine 💡
Les marchés surveilleront tout particulièrement les indices PMI préliminaires en zone euro et aux États-Unis.
Aux États-Unis :
- Les PMI préliminaires sont attendus en baisse.
- Les commandes de biens durables pour le mois de mars seront publiées et sont attendues en hausse, tout comme les ventes de logements neufs.
- Seront également suivis avec attention les résultats définitifs de l’indice du Michigan pour avril, notamment les anticipations d’inflation et l’indice de confiance des consommateurs.
- Sur le plan financier, l’adjudication des bons du Trésor américains à 2 ans (« T-Notes ») sera surveillée afin d’évaluer la confiance des investisseurs dans la dette américaine, particulièrement dans le contexte actuel d’incertitude économique et politique.
En zone euro :
- Les PMI préliminaires sont attendus en léger repli à 50,3 en avril contre 50,9 en mars, avec une baisse anticipée des deux composantes (manufacturière et services).
- L’indice IFO du climat des affaires en Allemagne pour avril sera publié, attendu en recul à 85,2 contre 86,7 en mars.
À lundi prochain !