Chaque lundi, notre équipe de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée ? Quelles actualités faut-il retenir?
Source : @Bloombeg LP
Macroéconomie 🔎
- Aux États-Unis, l’indice des prix à la consommation a baissé à 2,7 % contre une hausse à 3,1 % attendue. L’inflation core ralentit également à 2,6 % contre 3 % attendu. Le salaire horaire moyen en glissement annuel progresse de 3,7 % en octobre, contre 3,8 % le mois précédent. Le taux de chômage augmente plus que prévu à 4,6 %, contre 4,5 % attendu et 4,4 % en octobre.
- En Chine, comme prévu, le taux de chômage demeure à 5,1 %.
- Les ventes au détail d’octobre sont restées stables, alors qu’une progression de 0,1 % était anticipée. En revanche, les ventes au détail principales progressent de 0,4 % contre 0,2 % attendu. Les créations d’emplois dans le secteur non agricole pour novembre ont dépassé les attentes, avec 64 000 postes contre 50 000 attendus.
- Les chiffres prévisionnels de PMI de S&P Global déçoivent : l’indice composite s’établit à 53, contre 53,9 attendu et 54,2 en novembre. L’indice manufacturier est légèrement sous les attentes à 51,8, contre 52 attendu, et 52,2 en novembre, tandis que l’indice des services, bien ancré au-dessus de 50, ressort à 52,9 contre 54 attendu et 54,1 en novembre.
- Les ventes de logements existants en novembre atteignent 4,13 millions, contre 4,15 millions attendus et 4,11 millions en octobre.
- Enfin, l’indice Michigan de confiance des consommateurs pour décembre s’établit à 52,9 après 51 en novembre mais reste sous les 53,5 attendus. Les anticipations d’inflation à cinq ans ressortent comme prévu à 3,2 % contre 3,4 % en novembre).
- En zone euro, l’inflation ressort stable à 2,1 % en novembre. L’inflation core (hors alimentation et énergie) recule à 2,4 % contre 2,5 % en octobre. Les PMI indiquent un ralentissement plus marqué qu’attendu : l’indice composite est publié à 51,9 contre 52,7 attendu et 52,8 en octobre. Les deux composantes suivent la même trajectoire : le PMI manufacturier est publié à 49,2 après 49,6, alors qu’une remontée à 49,9 était anticipée ; les services s’affichent à 52,6 après 53,6, pour 53,3 attendu. L’indice IFO du climat des affaires en Allemagne s’établit à 87,6 contre 88,2 attendu, son plus bas niveau depuis mai.
- Au Royaume-Uni, l’inflation ralentit plus que prévu à 3,2 % en novembre contre 3,5 % attendu et 3,6 % en octobre ; l’inflation core suit la même tendance à 3,2 % alors qu’elle était attendue stable à 3,4 %.
- Au Japon, l’indice des prix à la consommation a été publié en hausse de 2,9 % en novembre contre 3 % en octobre et l’inflation core reste stable à 3 %.
Banques centrales 💰
- La Banque du Japon a relevé ses taux directeurs de 0,25 % à 0,75 %, une première depuis 1995. Les taux longs ont poursuivi leur hausse : le 10 ans japonais dépasse désormais 2 %, un plus haut depuis 1999. Cette décision vise notamment à enrayer la faiblesse du yen : un euro s’échange à plus de 184 yens, au plus bas pour la devise japonaise depuis 1991. A noter que la décision de l’institution, largement anticipée, n’a pas eu d’effets immédiats majeurs sur les marchés.
- La Banque d’Angleterre a, comme prévu, abaissé ses taux directeurs de 25 points de base, de 4 % à 3,75 %. La décision a été adoptée de justesse, par 5 voix contre 4.
- Comme attendu, la Banque centrale européenne a maintenu ses taux inchangés, avec un taux de dépôt à 2 %. Les perspectives de croissance ont été revues à la hausse : 1,2 % l’an prochain, puis 1,4 % les deux années suivantes. Christine Lagarde a précisé qu’aucune discussion n’avait porté sur une éventuelle hausse ou baisse des taux. Le marché continue d’anticiper un statu quo pour 2026 ; si la probabilité d’une hausse reste faible, l’option d’une baisse gagne légèrement en crédibilité. Les effets de base sur l’énergie, la poursuite du repli des prix et une faiblesse du dollar pourraient ramener l’inflation à un niveau sensiblement inférieur à la cible de 2 %, ce qui pousserait l’institution à réviser sa trajectoire de taux.
Performances 📊
- En euros, les actions internationales sont stables sur la semaine, à +0,2 % (–0,03 % en devises locales). Les actions de la zone euro progressent de 1,1 %, suivies par les actions américaines à +0,4 % (en euros). Les actions émergentes reculent de 1,3 % (en euros), tandis que les actions japonaises perdent 2,3 % (en euros). Au niveau sectoriel, les financières gagnent 1,1 %, devant les biens de consommation discrétionnaire (+0,9 %) et la santé (+0,7 %). Du côté des replis, l’industrie cède 0,3 %, l’immobilier 0,8 %, et surtout l’énergie 2,2 %.
- Sur le marché obligataire, les taux refluent légèrement aux États-Unis : le 10 ans recule de 5 pb, de 4,20 % à 4,15 %. En Allemagne, à l’inverse, le Bund 10 ans gagne 3 pb (2,86 % → 2,89 %). Le CMS 10 ans progresse de 4 pb à 2,96 %. Le spread OAT–Bund reste stable à 72 pb.
- Du côté des matières premières, le pétrole baisse de 1 % et l’or progresse de 1,4 %.
Sur le marché des changes, le dollar se stabilise : l’euro passe de 1,1740 à 1,1710 sur la semaine.
À suivre cette semaine 💡
- La semaine s’annonce relativement calme, nombre de marchés étant fermés en fin de semaine pour Noël.
- Aux États-Unis, nous devrions néanmoins prendre connaissance de plusieurs indicateurs majeurs : l’inflation core PCE d’octobre, les chiffres prévisionnels du PIB du troisième trimestre (croissance attendue à 3,2 % contre 3,8 % au deuxième), ainsi que les ventes de logements neufs de septembre et d’octobre. Nous suivrons aussi la mise à jour du GDPNow de la Fed d’Atlanta, indicateur en temps réel de la dynamique de croissance.
- En Europe, le calendrier est plus léger, avec essentiellement la croissance du PIB au Royaume-Uni (attendue à 1,3 % en glissement annuel).
- Au Japon, l’attention se portera sur l’indice des prix à la consommation et sur le taux de chômage.
