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Perspectives & actualités : 19 au 23 mai 2025

Perspectives & actualités : 19 au 23 mai 2025

Chaque lundi, notre équipe de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée? Quelles actualités faut-il retenir?

Source : @Bloombeg LP

3 éléments sont à retenir de l’actualité américaine, la semaine dernière :

  • le « Dôme d’or »

Mardi dernier, le président américain Donald Trump a annoncé un ambitieux projet baptisé « Dôme d’or » visant à construire un bouclier antimissile destiné à protéger l’ensemble du continent américain. Inspiré du célèbre « Dôme de fer » israélien, ce système devrait être opérationnel avant la fin du mandat de Trump, avec pour objectif d’intercepter tous les types de missiles, qu’ils soient à courte ou longue portée, y compris ceux tirés depuis l’espace.

La comparaison avec le dispositif israélien peut paraître pertinente, mais le défi technique est tout autre : les États-Unis ont en effet un territoire 450 fois plus étendu qu’Israël, et le « Dôme de fer » se concentre principalement sur les attaques de courte portée. Le nouveau dispositif américain devra donc nécessairement prévoir des capacités d’intervention depuis l’espace, notamment face aux missiles hypersoniques. 

Les missiles hypersoniques sont en effet un point d’attention particulier. Peu de pays disposent de cette technologie, parmi lesquels figurent la Russie et la Chine. Ces deux pays ont par ailleurs réagi à l’annonce par une déclaration commune et se sont sentis directement visés.

Un rapport indépendant du Congrès estime toutefois qu’un budget beaucoup plus large, allant de 161 à 542 milliards de dollars, sera probablement nécessaire, et ce, sur une période de 20 ans. 

  • le budget américain

La Chambre des représentants a voté de justesse le budget présenté par Donald Trump avec 215 voix pour contre 214 voix contre. Cette très faible majorité permet néanmoins au texte d’être examiné par le Sénat et c’est donc une victoire pour Donald Trump, quoi qu’on en pense.

Le Sénat va donc étudier le projet et a le pouvoir de le modifier significativement avant de le voter.

La proposition de budget de l’administration Trump reconduit des baisses d’impôts significatives souhaitées par le président américain et pourrait alourdir la dette américaine de 4 000 milliards de dollars supplémentaires, s’ajoutant à un stock actuel déjà élevé d’environ 36 000 milliards de dollars. Les économies prévues sur les dépenses de ce budget sont globalement jugées très faibles par rapport aux engagements initiaux, ce qui pourrait créer une nouvelle tension importante sur le marché obligataire.

Une première alerte sérieuse est d'ailleurs intervenue avec l’émission obligataire américaine à 20 ans la semaine dernière, qui s’est particulièrement mal déroulée. Les 16 milliards de dollars de dette émise ont connu une faible demande, avec un ratio de couverture (demande/offre) à son plus bas depuis avril 2022. En conséquence, le taux obligataire à 20 ans a franchi la barre des 5 % pour la première fois depuis octobre 2023, atteignant même brièvement 5,1 %.

  • Le retour des droits de douane sur la zone euro

La semaine s’est clôturée sur l’annonce la plus médiatisée : Donald Trump a annoncé une hausse des droits de douane vis-à-vis de la zone euro, portant les droits de douane à 50 % dès le 1er juin. Donald Trump a de nouveau vertement critiqué l’Union Européenne. 

Si cette mesure était véritablement appliquée, elle bloquerait de manière significative les échanges, sachant que les États-Unis sont la deuxième zone d’exportation des entreprises de la zone euro après les autres pays de la zone euro. Des mesures de rétorsion pourraient vraisemblablement également être prises côté zone euro, rappelant l’escalade que nous avions vue entre les États-Unis et la Chine.

Cette annonce a entraîné une baisse d’environ 2 % sur les marchés actions européens, une réaction finalement modérée compte tenu de l’ampleur de la menace. 

Cela indique que les investisseurs, bien que préoccupés, considèrent plutôt cette annonce comme une nouvelle tactique de négociation de la part du président américain.

Pour l’instant, cette lecture semble validée puisque le président américain a rapidement annoncé un report au mois de juillet afin de permettre aux négociations de se poursuivre.

Macroéconomie 🔎

Peu de chiffres macroéconomiques cette semaine.

  • Aux Etats-Unis, l’indice PMI composite de S&P Global du mois de mai progresse largement et passe de 50,6 à 52,1. Les deux composantes, qui étaient attendues en baisse, progressent au final et surprennent positivement. La composante manufacturière, attendue en baisse à 49,9 passe de 50,2 à 52,3. La composante des services qui était attendu en très légère hausse, passant de 50,8 à 51 accélère finalement et a été publié à 52,3.
  • Attendues en légère hausse, les ventes de logements existants s’inscrivent finalement en baisse avec 4 millions de logements vendus en avril contre 4,02 en mars et 4,15 millions anticipés.
    En revanche, les ventes de logements neufs en avril progressent plus qu’attendu avec 743 000 nouveaux logements contre des estimations de 694 000 logements venus et 670 000 finalement en mars (chiffre fortement révisé à la baisse puisque passant de 724 000 à 670 000).
  • Pas de surprise sur le front de l’inflation en zone euro puisqu’elle s’établit, comme attendu à 2,2%. Concernant l’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie), elle passe, comme prévu, de 2,4% en mars à 2,7% en avril.
  • La balance des paiements courants des mois de mars explose ! Attendue en hausse, passant de 34,3 milliards en février à 35,9 en mars. Finalement, elle a été publiée à 50,9 milliards.
  • L’IFO du climat des affaires en Allemagne est supérieur aux attentes en étant publié à 87,5 contre 87,4 attendu et 86,9 en avril. Le PIB de l’Allemagne surprend à la hausse en étant publié en croissance de 0,4% pour le premier trimestre contre 0,2% attendu et -0,2% au T4 2024.
  • Déception en revanche sur le front des indices PMI préliminaires. Attendu en légère hausse, l’indice PMI composite de S&P Global du mois de mai pour la zone euro passe sous la barre des 50. Attendu initialement à 50,7, il passe de 50,4 à 49,5. Les deux composantes suivent ce mouvement avec la composante manufacturière qui passe de 49 à 48,4 contre 49,2 attendu. Le PMI prévisionnel des services quant à lui passe de 50,1 à 48,9 contre des attentes à 50,4.
  • En Chine, la production industrielle ralentit mais moins qu’attendu. Attendue en rythme annuel en progression de 5,7% en avril après 5,9% en mars, la production industrielle a finalement été publiée en croissance de 6,1%.
    Attendu stable à 5,2% le taux de chômage en avril s’établit finalement à 5,1%
    Comme prévu, la banque centrale a abaissé ses deux principaux taux préférentiels de prêt de 0,1%, les passant respectivement de 3,1% et 3,6% à 3% et 3,5%.

Banques centrales 💰

  • La Cour suprême des États-Unis a confirmé l’indépendance de la FED, la réserve fédérale américaine, empêchant ainsi le président Donald Trump de révoquer Jerome Powell avant la fin de son mandat. Cette décision renforce la position de la Fed comme institution indépendante, insensible aux pressions politiques de court terme.
  • Cependant, la Cour a également ouvert la voie à une extension significative des pouvoirs présidentiels sur d'autres agences fédérales dites indépendantes, créées par le Congrès. Désormais, le président pourrait révoquer les dirigeants de plusieurs autorités, sans devoir justifier d'une faute. Sont notamment concernées : l’agence fédérale antitrust, l’autorité de régulation des télécommunications, et la SEC, l’autorité des marchés financiers.
  • Dans ce contexte, la Cour suprême a validé provisoirement le renvoi de deux hauts responsables d’agences fédérales par Donald Trump, sans nécessité de démontrer une faute de leur part. Cela pourrait profondément modifier l'équilibre des pouvoirs au sein de la gouvernance économique américaine.

  • Deux publications importantes ont été faites cette semaine par la BCE :
  1. La Revue de stabilité financière de mai 2025, publiée le 21 mai, met en évidence que les tensions commerciales internationales et les craintes de ralentissement économique qui en découlent représentent des risques majeurs pour la stabilité financière dans la zone euro.
  2. Les minutes de la réunion de politique monétaire d’avril, qui avait abouti à une baisse des taux directeurs, ont également été rendues publiques. Ce compte rendu montre un large consensus parmi les gouverneurs :
    • L’inflation en zone euro est considérée comme pratiquement maîtrisée,
    • mais certains ont mis en garde contre les risques inflationnistes de long terme liés à une montée des droits de douane.

Ces publications confirment une posture encore prudente de la BCE, soucieuse d’anticiper les effets indirects des tensions géopolitiques sur les prix et la croissance.

Performances 📊

  • Les marchés actions internationaux ont terminé la semaine en nette baisse, avec un recul global de -3,2 % en euros. La correction s’explique en grande partie par lui retour des inquiétudes liées aux tensions commerciales, notamment l’annonce de Donald Trump concernant une possible hausse des droits de douane vis-à-vis de la zone euro.
  • Dans ce contexte, les actions américaines ont été les plus touchées, avec une baisse de -4,4 % en euros, un mouvement amplifié par la dépréciation du dollar sur la semaine. Les marchés émergents reculent de -1,9 %, tandis que les actions de la zone euro cèdent -1,1 %. Seuls les marchés japonais parviennent à clôturer en territoire positif, avec une progression modeste de +0,2 % en euros.
  • Sur le plan sectoriel, tous les grands compartiments terminent en baisse. Les secteurs les plus résilients ont été ceux de la consommation courante (-1,1 %), des services aux collectivités (-1,5 %) et des matériaux (-1,7 %). En revanche, les reculs ont été plus marqués pour la consommation discrétionnaire (-4,2 %), l’énergie (-4,4 %) et surtout la technologie, en baisse de -5 % sur la semaine.

  • Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt poursuivent leur remontée aux États-Unis. Le rendement du 10 ans américain a progressé de 7 points de base, passant de 4,44 % à 4,51 %, atteignant même brièvement un pic à 4,63 % en milieu de semaine. En zone euro, le mouvement est plus contrasté : le Bund allemand à 10 ans se détend légèrement, passant de 2,59 % à 2,57 %, tandis que le CMS 10 ans progresse de 3 points de base pour s’établir à 2,56 %. Le spread entre la France et l’Allemagne s’élargit légèrement à 70 points de base, contre 67 la semaine précédente.

  • Du côté des matières premières, le climat d’incertitude profite à l’or, qui rebondit de plus de 4 % sur la semaine, tandis que le pétrole recule de -1,83 %, pénalisé par les craintes de ralentissement économique mondial.

  • Enfin, sur le marché des changes, le dollar recule fortement face à l’euro, passant de 1,1164 à 1,1365. Cette dépréciation a pesé mécaniquement sur la performance des actifs américains pour les investisseurs européens.

À suivre cette semaine 💡

  • La semaine s’annonce dense sur le plan des publications macroéconomiques, notamment aux États-Unis, où plusieurs indicateurs clés seront scrutés de près.
  • Parmi les premières données attendues, les commandes de biens durables pour le mois d’avril devraient enregistrer une forte baisse, estimée à -8 %, traduisant un ralentissement significatif de la demande dans l’industrie. Autre publication très attendue : l’estimation préliminaire du PIB pour le premier trimestre, qui pourrait montrer une contraction de -0,3 %. Cette baisse, qualifiée de récession technique, s’expliquerait en grande partie par une envolée des importations en début d’année, conséquence d’un effet d’anticipation des hausses de droits de douane. Comme le PIB est calculé en déduisant les importations de la production, cette dynamique pèse mécaniquement sur la croissance.
  • En fin de semaine, les marchés se focaliseront sur la publication de l’indice Core PCE, la mesure de l’inflation privilégiée par la Fed, car elle reflète directement l’évolution des prix à la consommation des ménages. Une attention particulière sera portée à ce chiffre pour affiner les anticipations de politique monétaire.
  • Du côté de la confiance, les investisseurs surveilleront mardi la publication de l’indice de confiance du Conference Board, attendu en légère hausse. Vendredi, ce sera au tour de l’indice de l’Université du Michigan, qui apportera un éclairage complémentaire sur le moral des consommateurs américains.
  • Par ailleurs, mercredi, la Réserve fédérale publiera les minutes de sa dernière réunion de politique monétaire, un document toujours très attendu, car il permet de mieux comprendre les discussions internes et les nuances autour des décisions prises, notamment sur les trajectoires futures des taux.

  • En zone euro, l’agenda sera un peu plus léger, mais on surveillera de près la publication du PIB français, qui pourrait montrer une légère amélioration, ainsi que les dernières données sur le marché de l’emploi en Allemagne, un indicateur important dans le contexte actuel de ralentissement manufacturier.

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