Chaque lundi, notre équipe de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée ? Quelles actualités faut-il retenir ?
Source : @Bloomberg LP
Macroéconomie 🔎
- Aux Etats-Unis, l’inflation a légèrement augmenté en octobre, avec l’indice core PCE publié comme attendu à 2,8 %, contre 2,7 % en septembre. Du côté de la croissance, aucune surprise : les chiffres prévisionnels du PIB montrent une hausse de 2,8 % au troisième trimestre, conforme aux attentes.
Les commandes de biens durables, initialement attendues en contraction de -0,8 %, affichent finalement une légère progression de 0,2 %.L’indice de confiance des consommateurs du Conference Board pour novembre s’est établi à 111,7, très proche des prévisions de 111,8, et en hausse par rapport aux 109,6 du mois précédent. En revanche, les ventes de logements neufs ont ralenti plus que prévu, atteignant 610 000 unités contre 725 000 attendues et 738 000 en septembre. À l’inverse, les nouveaux permis de construire ont reculé de seulement -0,4 %, un chiffre meilleur que la contraction de -0,6 % anticipée. - En Allemagne, l’indice IFO du climat des affaires a ralenti davantage que prévu, s’établissant à 85,7, contre une estimation de 86,1 et 86,5 en octobre. Les chiffres prévisionnels de l’inflation en zone euro pour novembre indiquent une hausse de l’inflation globale à 2,3 %, comme attendu, contre 2 % en octobre. Toutefois, l’inflation core reste stable à 2,7 %, alors qu’une légère hausse à 2,8 % était anticipée.
- L’agence S&P a confirmé la note de crédit de la France à AA-, après l’avoir abaissée de AA à AA- en mai dernier. La perspective reste stable. S&P souligne les risques liés à l’instabilité politique, tout en exprimant sa confiance dans la capacité de la France à consolider progressivement ses finances publiques à moyen terme.
- En Chine, l’indice PMI composite reste stable en novembre à 50,8. Le PMI non-manufacturier recule légèrement, passant de 50,2 à 50,0. En revanche, le PMI manufacturier progresse légèrement, atteignant 50,3 contre 50,1 le mois précédent.
Banques centrales 💰
- Les minutes de la Réserve fédérale révèlent des divergences parmi les responsables quant à l’ampleur des futures baisses de taux. Les discussions ont mis en lumière les défis liés à la définition d’une politique monétaire dans un contexte marqué par une forte volatilité des indicateurs macroéconomiques récents. Le comité reste flexible : une pause dans les baisses de taux pourrait être envisagée si l’inflation persistait à des niveaux élevés. À l’inverse, un rythme accéléré de réduction des taux pourrait s’imposer en cas de retournement marqué du marché du travail ou d’un affaiblissement significatif de l’activité économique. Cependant, les minutes n’ont pas abordé les implications économiques du retour de Donald Trump à la présidence.
- François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, anticipe de nouvelles baisses de taux en zone euro. Selon lui, le taux neutre – considéré comme ni restrictif, ni accommodant – se situerait entre 2 % et 2,5 %. Avec un taux directeur actuellement à 3,25 %, il estime qu’il existe encore une marge de manœuvre significative pour poursuivre les réductions. De son côté, Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, exprime une position plus prudente. Elle s’oppose à des baisses de taux susceptibles de stimuler la croissance de manière excessive, estimant que cela ne réglerait pas les problèmes structurels de l’économie européenne. Elle plaide pour une approche graduelle, visant une neutralité monétaire si les données continuent de montrer un retour de l’inflation vers l’objectif de 2 %, tout en évitant un territoire accommodant. Cette stratégie, plus restrictive que ce que les marchés financiers anticipent, reflète une volonté de prudence face aux incertitudes économiques.
Performances 📊
- Les actions internationales ont enregistré une légère pause cette semaine écourtée en raison de Thanksgiving, avec un recul global de -0,4 % en euros. Les actions japonaises ont progressé de +1,4 % en euros, marquant la meilleure performance régionale. Les actions de la zone euro ont légèrement avancé de +0,3 %, tandis que les actions américaines ont reculé de -0,4 %. Les actions émergentes affichent la plus forte baisse régionale, avec une chute de -2,2 %. Du côté des secteurs, la consommation discrétionnaire a été le secteur le plus performant, avec une hausse de +0,8 %, suivie par la santé et les télécommunications, qui progressent chacune de +0,7 %. La technologie et l’énergie ferment la marche, enregistrant des baisses respectives de -1 % et -3,2 %.
- Aux États-Unis, les taux à 10 ans ont reculé significativement, passant de 4,41 % à 4,18 %, marquant une détente bienvenue. En Europe, les taux à 10 ans allemands ont également baissé, reculant de 11 points de base pour atteindre 2,09 %. Le taux CMS à 10 ans suit cette tendance, passant de 2,27 % à 2,15 %.
- Le marché des matières premières a été marqué par l’accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël. Cette trêve a entraîné une baisse des tensions, faisant reculer le pétrole de -5,8 % sur la semaine. De son côté, l’or a également reculé de -2,9 %, reflétant une détente temporaire sur le front géopolitique. Cependant, de nouvelles frappes signalées ce week-end montrent que la situation reste fragile
À suivre cette semaine 💡
Aux États-Unis, les données à venir cette semaine seront particulièrement axées sur le marché de l’emploi et les indicateurs d’activité :
- PMI : Une progression est anticipée, reflétant une légère amélioration de l’activité économique.
- Rapport JOLTS : Le nombre de nouvelles offres d’emploi devrait afficher une légère hausse par rapport au mois précédent.
- Créations d’emplois non agricoles (ADP) : Une baisse significative est attendue, avec 166 000 créations contre 233 000 en octobre.
- Emploi non agricole (rapport officiel) : À l’inverse, une hausse notable est anticipée avec 202 000 créations d’emplois, après les 12 000 créations très faibles enregistrées en octobre.
- Taux de chômage : Une légère augmentation est prévue, passant de 4,1 % à 4,2 %.
En zone euro, les publications économiques offriront un aperçu de la situation économique toujours fragile :
- Taux de chômage : Attendu stable à 6,3 % lundi, soulignant une relative résilience du marché de l’emploi.
- PMI : Les chiffres finaux de novembre devraient confirmer les fortes baisses déjà observées par rapport au mois d’octobre.
- Ventes au détail : Une contraction de -0,4 % est anticipée en octobre, après une hausse de +0,5 % en septembre.
- PIB trimestriel : Attendu en hausse de 0,4 %, ce qui porterait la progression annuelle du PIB à +0,9 %.
À la semaine prochaine !