“Le plus grand obstacle à la vie est l'attente, qui espère demain et néglige aujourd'hui.” Sénèque
Alors que le mois d’octobre était encore une fois globalement bien orienté, la nervosité est revenue en fin de mois à mesure que l’on se rapprochait de la date du 5 novembre et de l’élection du 47ᵉ président des États-Unis. Les investisseurs ont ainsi été relativement fébriles, oubliant la citation de Sénèque : “Le plus grand obstacle à la vie est l’attente, qui espère demain et néglige aujourd’hui.”
En se concentrant sur les faits, le mois d’octobre aura tout de même apporté des informations significatives. Côté microéconomie, octobre est toujours un mois important en termes de publication de résultats d’entreprises. Aux États-Unis, les résultats se maintiennent dans l’ensemble avec un taux de surprises positives autour de 70 %, légèrement inférieur à la moyenne observée. En revanche, les résultats en Europe ont été plus décevants. Par exemple, ASML, dans le secteur des semi-conducteurs, a émis une alerte concernant ses prévisions, laissant entendre qu’une certaine sélectivité était effectuée par les consommateurs.
Sur le plan macroéconomique, l’inflation a continué de baisser. La BCE a poursuivi sa normalisation en octobre avec une baisse des taux de 0,25 %, tandis qu’il n’y avait pas de réunion de la banque centrale américaine planifiée pour ce mois. Cependant, la publication du compte-rendu de la réunion de septembre a révélé que la baisse de 0,5 % décidée en septembre faisait moins consensus qu’anticipé, contrairement à ce que les interventions de Jerome Powell avaient pu laisser croire. Les chiffres prévisionnels de croissance indiquent que le PIB américain au troisième trimestre croîtrait de 2,8 %, légèrement inférieur aux 3 % attendus. En zone euro, bien que la croissance reste très faible, le PIB est attendu en hausse de 0,4 %, dépassant les estimations initiales de 0,2 %.
Le mois d’octobre s’achève sur une très légère hausse pour les actions internationales, avec une performance de 0,4 % en euros, essentiellement due à la vigueur du dollar. En devises locales, la performance de ces actions est de -2,2 %. Les actions américaines progressent de 1,9 % en euros, tandis que les actions japonaises et émergentes reculent respectivement de -1,2 % et -1,8 %. Les actions de la zone euro ferment la marche avec une baisse de -3,3 %. Sur le plan sectoriel, les télécoms enregistrent une hausse de 4,1 % en euros, et les valeurs technologiques progressent de 1,3 %. Le secteur de la santé, en revanche, continue de perdre du terrain, avec une performance de -2,3 %. Concernant les obligations, la hausse des taux d’intérêt sur le mois a impacté les obligations européennes, qui affichent une baisse de -0,7 %. Du côté des matières premières, le pétrole a progressé de 5,6 % en euros et l’or poursuit son ascension avec une hausse de 7,6 % sur le mois.
Dans ce contexte, nous avons conservé nos positions structurelles de long terme concernant la répartition entre actions et obligations, estimant qu’il existait un risque accru à rester désinvestis. Par ailleurs, le risque nous paraissait plus élevé sur la partie obligataire que sur les actions. Concernant les paris tactiques sur les actions, nous maintenons notre surpondération en actions américaines via un indice équipondéré afin de limiter l’exposition aux valeurs technologiques. Nous conservons également notre surexposition aux valeurs de la santé, plus défensives. Bien que ces positions n’aient pas encore généré les gains espérés, nous estimons qu’il est encore trop tôt pour abandonner notre légère sur-exposition aux actions émergentes et japonaises. Nous pensons en effet que les autorités chinoises n’ont pas encore nécessairement activé l’ensemble de leurs leviers et pourraient envisager un plan de relance budgétaire pour rassurer la population et atteindre leur objectif de croissance de 5 %. Enfin, concernant les obligations, nous conservons notre exposition aux obligations d’entreprises européennes de bonne qualité.