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Rien ne change pour les taux de change, vers le retour des accords Plaza ?

Rien ne change pour les taux de change, vers le retour des accords Plaza ?
Photo © Andrew Leyden/ZUMA/SIPA

À court terme, l’administration américaine poursuit trois objectifs ambitieux : réduire le dollar, abaisser les taux d’intérêt à long terme et diminuer les prix du pétrole. Ces objectifs, clairement énoncés durant la campagne, semblent pourtant contradictoires avec d’autres aspects de sa politique. En effet, la lutte contre l’immigration réduit la main-d’œuvre disponible, exerçant une pression à la hausse sur les salaires et conduisant à l’inflation, tout comme les taxes douanières. In fine, ces politiques provoquent à la fois la hausse du dollar et des taux longs.

Il est facile et parfois de bon ton de considérer que Donald Trump est, pour rester poli, incompétent ! Cependant, il est peu probable que lui-même, ou du moins son cercle rapproché, ignore les conséquences financières de ses politiques. Parmi ses conseillers, Scott Bessent, le secrétaire au Trésor, est particulièrement notoire. Ayant amassé une fortune en gérant un fonds spéculatif axé sur la macroéconomie, il possède une solide compréhension des dynamiques financières.

Un nouvel accord sur les devises pourrait être en préparation

Dans nos économies modernes, les devises sont des actifs libres, influencés par l’offre et la demande, mais également par les politiques des banques centrales ou les perspectives de croissance et d’inflation des différents pays. Elles peuvent aussi être influencées par des accords politiques. Depuis quelque temps, il se murmure qu’un nouvel accord sur les devises, sur le modèle des Accords du Plaza, pourrait être en préparation — un potentiel « Accord de Mar-a-Lago".

Les Accords du Plaza, conclus en 1985 à l’hôtel du même nom à New York, sont souvent cités comme un exemple de coopération réussie pour corriger les “déséquilibres” des taux de change. À cette époque, un dollar fort nuisait à l’exportation des produits américains, creusant le déficit commercial des États-Unis. On peut d’ailleurs noter la similitude avec la situation actuelle soulevée par Donald Trump. Les principales économies, incluant l’Allemagne de l’Ouest, la France, et le Royaume-Uni, s’étaient alors accordées pour intervenir sur le marché des changes. En vendant des dollars pour acheter d’autres devises majeures, ils ont réussi à déprécier de manière significative la valeur du dollar.

Cependant, la dévaluation du dollar n’est pas forcément dans l’intérêt de tous, et les négociations peuvent inclure d’autres aspects stratégiques, comme, suivez mon regard, la protection militaire offerte par les États-Unis…

Depuis le 20 janvier, les taux à 10 ans aux États-Unis ont baissé de 0,65 %

Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump progresse sur ses trois objectifs, notamment depuis son « Liberation Day ». Depuis le 20 janvier, les taux à 10 ans aux États-Unis ont baissé de 0,65 %, l’euro s’est fortement renforcé face au dollar, passant de 1,04 à 1,10, et le pétrole a perdu près de 20 %. C’est donc un carton plein!

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