Derrière Instagram et les couchers de soleil en story, une réalité bien moins reluisante : 54 % des Français avouent avoir déjà menti sur leurs vacances, que ce soit sur la destination, la durée ou l’expérience vécue. En 2025, alors que l’inflation rogne les budgets estivaux, le poids des apparences pèse plus que jamais sur les vacances d’été. Car même lorsqu’on n’en a pas les moyens, il faut avoir “l’air de profiter”.
« Ce sondage met en lumière une approche très française : on sanctuarise la pause estivale, quitte à se serrer la ceinture, à s’endetter ou à appréhender la rentrée. Certains vont même jusqu’à mentir pour maintenir une apparence sociale ! L’épargne passe au second plan en été (et après tout pourquoi pas ?!) mais cela devient problématique lorsque 30% des français ont cependant recours au crédit pour s’offrir une pause estivale.”
Tom Demaison, directeur de la communication de Yomoni
Des vacances oui, mais souvent sans filet
76 % déclarent partir en vacances cet été, mais seuls 37 % ont épargné en amont. 41 % ne l’ont pas fait, et 22 % disent ne pas en avoir eu les moyens. Un été souvent financé dans l’urgence… voire à crédit.
L’inflation, première chaleur de l’été
85 % des Français estiment que l’inflation impacte leur été, dont 42 % “clairement”. Malgré ce contexte, seuls 11 % refusent de se priver : les autres ajustent, jonglent, ou ferment les yeux sur l’addition.
Le crédit, une solution en plein essor
S’endetter pour des vacances ? En 2025, cette pratique progresse : 12 % des Français ont eu recours à un crédit ou un paiement en plusieurs fois cette année pour financer leur été. Et ils sont 29 % au total à l’avoir déjà fait (avec 17 % par le passé). Plus frappant encore : près d’1 Français sur 2 (48 %) avoue y avoir déjà pensé. Ce chiffre révèle une banalisation inquiétante : on commence à considérer “normal” de s’endetter pour un plaisir éphémère. Le crédit devient un outil pour maintenir une illusion de normalité estivale… quitte à hypothéquer sa rentrée pour quelques jours de répit.
L’été des arbitrages
Quand le portefeuille se tend, il faut choisir. 38 % rognent sur les loisirs et la culture, 33 % sur les sorties, 32 % sur l’alimentation. 21 % réduisent même leurs vacances. En revanche, seulement 4 % limitent les dépenses pour leurs enfants : un poste intouchable pour une majorité de foyers.
Le plaisir non négociable : partir coûte que coûte
31 % des Français déclarent que “partir en vacances” est la dépense sur laquelle ils refusent de faire des compromis, devant les enfants (28 %) ou les restaurants (19 %). Partir, même un peu, même pas loin… mais partir.
Renoncements volontaires ou contraints
32 % affirment renoncer à certains plaisirs estivaux “par choix”, 20 % par obligation, et 29 % cumulent les deux. En face, seuls 19 % vivent un été sans aucun renoncement. L’écrasante majorité adapte ses plaisirs à son budget.
L’épargne estivale, luxe ou déni ?
41 % disent ne pas pouvoir épargner pendant l’été car “les dépenses sont trop élevées”, 31 % veulent profiter sans penser à plus tard, et 13 % admettent qu’ils n’y pensent pas du tout. Résultat : plus d’1 Français sur 3 (36 %) redoute la “rentrée ruinée”, entre compte à sec et frais scolaires.
La dictature de l’image estivale
Revenons à ce chiffre glaçant : 54 % des Français ont déjà menti sur leurs vacances, et 32 % affirment connaître quelqu’un qui l’a fait. À cela s’ajoutent 5 % qui y ont déjà pensé. En 2025, on ne cherche plus à s’évader : on cherche à faire croire qu’on l’a fait.