Chaque lundi, notre Directeur de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée ? Quelles actualités faut-il retenir ?
Source : @Bloomberg LP
🌍 Macroéconomie
Etats-Unis
La production industrielle a accéléré en juillet aux Etats-Unis au-delà des attentes, en hausse de 0,6% le mois dernier contre 0,3% attendu.
La production manufacturière, elle, a enregistré une hausse de 0,7%, contre une croissance anticipée de 0,2%.
Zone euro
La croissance du PIB des pays de la zone Euro a été de 3,9% sur un an, ce qui est en deçà des attentes des économistes qui tablaient sur une croissance de 4%. Toujours selon les économistes, le deuxième trimestre pourrait avoir marqué la fin d'une période faste pour l'économie de la zone euro avant que l'inflation, les difficultés d'approvisionnement et les risques liés à la guerre en Ukraine ne la fassent basculer dans la récession au cours des 12 prochains mois.
Chine
Cette semaine le Bureau national des statistiques a annoncé qu’en juillet, la production industrielle chinoise n’a progressé que de 3,8% sur un an alors que les économistes tablaient sur une hausse de 4,6%. Les ventes au détail n’ont guère fait mieux avec une progression de 2,7% sur un an alors que le consensus tournait autour d’une croissance de 5%.
La deuxième économie mondiale peine à se sortir de la phase de ralentissement liée aux multiples mesures de confinement. Cela a poussé de nombreux économistes à revoir à la baisse leurs prévisions.
💶Politiques monétaires
Etats-Unis
Ces dernières semaines, les mauvais chiffres macroéconomiques ont laissé penser aux investisseurs que la FED ne pourrait pas entreprendre la hausse des taux annoncée ces derniers mois par peur de faire entrer le pays en récession. Ces anticipations avaient permis au marché de fortement rebondir au mois de juillet.
Cependant, il semblerait que la FED soit déterminée à continuer la remontée de son taux directeur pour contrer l’inflation et la ramener à l’objectif fixé de 2%. En effet, selon la présidente de la FED de San Francisco, une hausse du taux directeur de 50 ou 75 points de base en septembre serait un moyen raisonnable de ramener le coût du crédit à un peu plus de 3% d’ici la fin de l’année. Elle ajouta qu’une fois les taux à ce niveau restrictif permettant de freiner la croissance et l’inflation, la FED devrait les y maintenir et pas les baisser rapidement. Son homologue de la Réserve fédérale de Minneapolis a surenchérit en déclarant que déclaré que la FED devait faire baisser dès que possible une inflation qu'il a jugée "très très" élevée, y compris si cela impliquait de prendre le risque de déclencher une récession.
Zone euro
L'inflation dans la zone euro a atteint 8,9% sur un an en juillet, conforme aux estimations des analystes. Cette hausse est la plus forte jamais enregistré depuis la création de la zone Euro.
Grande Bretagne
La hausse des prix à la consommation a atteint 10,1% sur un an en juillet, son plus haut niveau depuis février 1982. La situation pourrait encore s’aggraver selon la banque d’Angleterre qui s'attend à ce que l'inflation atteigne 13,3% en octobre à cause d’une hausse des prix de l’énergie pour les particuliers.
La banque d’Angleterre a déjà réagit à ses anticipations en relevant son taux d'intérêt directeur de 0,5% au début du mois, le portant à 1,75%
Chine
La banque centrale a annoncé de manière inattendue baisser deux de ses principaux taux directeurs afin de soutenir la demande de crédit. Cette annonce fait suite à la publication d’indicateurs montrant un ralentissement de l’activité économique en juillet. Cette semaine a donc vu la rumeur chronique d'un plan de relance piloté par la PBOC (People’s Bank of China, c’est-à-dire la banque centrale Chinoise) faire son retour
📈Performances
Le VIX ou « indicateur de la peur », qui est un indicateur de volatilité du marché financier américain, est retombé sous les 20 points cette semaine, une première depuis le début du mois d’avril. Rappelons que plus le niveau de cet indice est haut, plus la volatilité implicite est élevée. La baisse du VIX veut donc dire que les investisseurs anticipent une accalmie des marchés.
La performance des actions internationales la semaine dernière est négative de presque 2%. Les entreprises américaines finissent la semaine avec une performance proche de -1,75% alors que les actions Européennes baissent de presque 0,35% et les actions Chinoises de plus de 1%. En Europe, les entreprises considérées comme défensives (les secteurs de la santé, l'agro-alimentaire, les services aux collectivités, l'énergie et les opérateurs de télécommunications) s’en sont bien mieux tirées que les entreprises dites cycliques.
Le prix du baril de pétrole s’est déprécié, continuant ainsi sa baisse débutée début juin.
Le dollar s’est encore apprécié contre toutes les autres devises la semaine dernière et continue ainsi son rallye haussier amorcée en début d’année.
Le dollar s’échangeait à nouveau à parité avec l’euro en fin de semaine. Ce renforcement continu face à l’euro est due à l'affaiblissement de l'économie européenne et à une Banque centrale européenne qui a pris du retard par rapport à une Réserve fédérale beaucoup plus agressive
Les annonces la semaine dernière de l’abaissement de 10 points de base à 2,75% du taux à un an de la PBOC ainsi que des données macroéconomiques plus faibles que prévu ont provoqué une baisse du Yuan face au dollar, qui est passé de 6,74 à 6,88 environ.
Les obligations d’Etats ont toutes progressé la semaine passée excepté les obligations Chinoises pour les raisons évoquées ci-dessus. Les obligations du Trésor Américain à 10 ans ont ainsi frôlé les 3% en fin de semaine, l’OAT 10 ans français atteint quant à lui 1,8% alors que l’état Allemand continue d’emprunter à 1,22%.