Yomoni : investissez mieux !

Chaque lundi, notre Directeur de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée ? Quelles actualités faut-il retenir ?


Source : @Bloomberg LP

Evolution du conflit

Le scénario « noir » annoncé par les autorités américaines s'est concrétisé. Après des semaines de tensions politiques, la Russie a entamé une invasion militaire sur l’ensemble du territoire ukrainien le 24 février 2022, concrétisant ainsi le scénario le plus pessimiste qu’on pouvait envisager jusqu’à présent. Rappelons néanmoins que les autorités américaines annonçaient un tel scénario depuis plusieurs semaines, alors que les européens étaient moins pessimistes sur les intentions de Vladimir Poutine.

Les autorités occidentales ont annoncé de nouvelles sanctions économiques fortes à l’encontre de la Russie, dans le but d'isoler le pays politiquement, économiquement et financièrement. Les pays de l'union européenne, en coordination avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Canada, ont notamment décidé d'exclure un certain nombre de banques russes du système de messagerie sur les transactions financières Swift. L'Allemagne, dernier pays de l'UE réticent à prendre cette mesure, a fini par céder sous la pression internationale et celle de son opinion.

Les pays de l'UE ont également décidé de financer et fournir des armes à l'Ukraine et/ou, pour certains, de renforcer leur présence militaire dans les pays de l’OTAN frontaliers de la Russie ou de l’Ukraine. En revanche, aucune intervention militaire des occidentaux n’est envisagée en Ukraine, qui ne fait pas partie de l’OTAN.

Des conséquences économiques réelles mais pas catastrophiques

La guerre en Ukraine devrait avoir un effet négatif sur la croissance mondiale au travers des effets de confiance d’une part et de la hausse du prix des matières premières d’autre part (énergie, matières premières agricoles, certains métaux industriels). Mais, compte-tenu de la situation de départ de l’économie mondiale (reprise post-COVID très robuste), le risque d’une plongée en récession de l’économie mondiale à cause de la crise ukrainienne semble limité.

L’économie russe devrait logiquement être la plus impactée par le conflit en Ukraine, du fait des mesures de rétorsion occidentale. Mais la part du PIB de la Russie dans le PIB mondial n'est que de 1,7%. Une récession en Russie n'aurait donc qu'un impact limité sur la croissance mondiale.

L'Europe devrait également être affectée par la crise Ukrainienne, de par ses liens économiques avec la Russie, mais aussi de par sa dépendance énergétique à la Russie. 40% des importations de gaz naturel de l'Union européenne proviennent en effet de la Russie (et 55% de celles de l'Allemagne). Le risque de récession semble, en revanche, limité.

Les Etats-Unis et les zones émergentes (hors Europe de l’Est) ne devraient être que marginalement touchées.

Réaction des banques centrales

La situation en Ukraine met les banques centrales dans une position délicate, et en particulier la Banque centrale européenne. Son objectif de lutter contre l'inflation sans casser le rythme de la croissance économique est en effet devenu encore plus difficile à atteindre. L'inflation devrait en effet perdurer un certain moment, tandis que la reprise économique de la zone euro devrait être fragilisée par les retombées économiques du conflit et des sanctions, ainsi que par une perte de pouvoir d'achat des ménages, du fait de l'augmentation du prix des matières premières et des produits alimentaires (les exportations de blé de l'Ukraine représentant 12% des exportations mondiales).

Conséquences sur les marchés

Les marchés d’actions ont été très volatils face à la montée des tensions politiques puis à l’invasion russe de l’Ukraine. Les obligations les plus sensibles aux taux (longue duration) ont joué leur rôle de valeur refuge, ainsi que le dollar américain.

  • Les actions internationales ont baissé de 0,7% sur la semaine
  • Nette sous performance des actions de la zone euro (-2,7% sur la semaine) vs actions américaines (+0,9% sur la semaine)
  • Les secteurs les plus défensifs et celui de la technologie ont surperformé sur la semaine
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