Le récap de la semaine du 28 Février au 4 Mars
Chaque lundi, notre Directeur de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée ? Quelles actualités faut-il retenir ?
Source : @Bloomberg LP
Situation en Ukraine
La semaine a été marquée par une intensification des attaques russes contre les grandes villes ukrainiennes, et notamment contre la capitale Kiev. Kherson, grande ville du Sud du pays, est tombée aux mains des Russes. Le port stratégique de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine, est également sous blocus et subit des attaques importantes par les forces russes.
Mais l’avancée des armées russes est beaucoup plus difficile que ce qui était anticipé. L’armée russe semble désorganisée et mal préparée, tandis que les ukrainiens résistent avec acharnement. Le scénario d’un enlisement du conflit est désormais plus probable que celui d’une « guerre éclaire » qu’avait souhaitée Vladimir Poutine, faisant craindre aux investisseurs que l’Europe entre en stagflation (période de croissance faible avec une inflation forte). Par ailleurs, l’attaque lancée en fin de semaine par les forces russes sur la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporojie, la plus grande d’Europe, a particulièrement inquiété les investisseurs. Les autorités ukrainiennes ont cependant annoncé que sa sécurité était garantie et que le niveau de radiation était normal aux abords du bâtiment, après que l’incendie eut été maîtrisé.
Les discussions au rang ministériel entre la Russie et l’Ukraine continuent mais n’ont pour l’instant rien donné. L’Ukraine et la Russie ont cependant convenu d’organiser des «couloirs humanitaires» pour l’évacuation des civils des zones de combats, ont annoncé les deux parties.
De leur côté, les pays occidentaux ont continué à imposer de fortes sanctions économiques et financières à la Russie. Les sanctions épargnent pour l’instant le pétrole et le gaz russe dont l’Europe est très dépendante. Mais les Etats-Unis et l’Union européenne discutent d’interdire les importations de pétrole russe. L’Allemagne est toutefois opposée à un tel embargo.
L’Union européenne a également décidé d’acheter des armes pour les envoyer en Ukraine.
Politiques monétaires
Jerome Powell a confirmé, devant une commission de la Chambre des représentants, l’intention de la banque centrale de normaliser sa politique monétaire, tout en se prononçant en faveur d’une hausse limitée à 0,25% des taux directeurs. Ce qui a rassuré les investisseurs qui craignaient une hausse de 0,50%. Le président de la Réserve fédérale américaine a indiqué que la guerre entre la Russie et l’Ukraine rend les perspectives pour l’économie américaine « hautement incertaines », ajoutant que la Fed surveillera la situation de près.
Macroéconomie
L'activité manufacturière en Chine a progressé de manière inattendue en février, grâce aux nouvelles commandes qui ont augmenté pour la première fois depuis août 2021. L’indice PMI manufacturier Caixin/Markit indique en effet un rebond de l'activité manufacturière, avec un indice de 50,4 en février contre 49,1 le mois précédent. Le PMI des services a également progressé à 51,6,contre 51,1 en janvier, traduisant une légère accélération de la consommation en février.
En zone euro, l’indice PMI manufacturier a légèrement baissé en février (à 58,2 vs 58,7 le mois précédent) mais est resté à un niveau élevé, ce qui montre que l’industrie est restée dynamique. La consommation a, de son côté, nettement accéléré, l’indice PMI des services s’établissant à 55,5 contre 51,1 le mois dernier. Par ailleurs, l’inflation a encore accéléré en février et a atteint un nouveau record, les prix ayant progressé de 5,8% sur un an (vs 5,1% le mois dernier). La hausse des prix à la consommation est toujours alimentée par la flambée des prix du pétrole, du gaz et de l'électricité. Les tarifs de l'énergie se sont envolés de 31,7% sur un an en février, après +28,8% en janvier.
Aux Etats-Unis, l’activité industrielle a accéléré en février, l’ISM manufacturier progressant à 58,6 contre 57,6 le mois précédent. La consommation a, revanche, légèrement ralenti mais reste soutenue avec un ISM des services affiché à 56,5 vs 59,9 le mois précédent. Par ailleurs, le dernier rapport sur l’emploi a montré de fortes créations d’emploi (654 000 dans le secteur privé non agricole vs 448 000 le mois précédent) et un taux de chômage qui continue à baisser à 3,8%. En revanche, la pression sur les salaires a légèrement baissé puisqu’ils ont augmenté de 5,1% sur un an, contre une augmentation de 5,5% le mois précédent.
Performances
Les actions internationales ont baissé de 2,7% sur la semaine, avec une nette sous-performance des actions de la zone euro qui ont chuté de 10,2% sur la même période. Les investisseurs se retournent vers les « valeurs refuges » tels que les bons de Trésor américains dont le rendement à 10 ans s’approche désormais des 1,7%, ou le dollar qui s’est apprécié de plus de 3% sur la semaine.