Préférez-vous recevoir 100 000 euros aujourd’hui ou 300 euros par mois jusqu’à la fin de vos jours ? Pour récupérer l’argent d’un contrat d’assurance-vie, vous avez deux options.
La plus connue est bien sûr le rachat, total ou partiel, qui consiste à demander tout ou partie de l’épargne atteinte sur le contrat.
La seconde se nomme la rente. La rente consiste à transférer définitivement l’intégralité des sommes présentes sur le contrat à l’assureur, en échange de quoi ce dernier vous verse, périodiquement (souvent mensuellement ou trimestriellement) une rente à vie, éventuellement aménagée d’options (transmise à votre conjoint en cas de décès par exemple).
En pratique, peu d’épargnants sortent de leur contrat d’assurance-vie en rente viagère.
Sur le papier, c’est pourtant une formule rassurante. Elle est surtout imaginée pour les retraités qui peuvent ainsi obtenir un complément de revenu certain, prévisible, sans avoir à se soucier d’investir leur argent.
L’alternative pour obtenir des revenus complémentaires consiste à procéder à des rachats périodiques au fil de l’eau lorsque le besoin se fait sentir.
Mais reste à choisir le bon montant ! Si vous retirez davantage que vos gains (intérêts versés par le fonds en euros à vocation sécuritaire ou plus-values sur unités de compte), vous consommez le capital sans certitude qu’il dure assez longtemps…
Opter pour des retraits en capital présente donc un risque supplémentaire. Vous pouvez le mitiger en acceptant de réduire (voire de supprimer) vos retraits en cas de marchés baissiers… mais ajuster son budget de façon drastique n’est pas forcément évident !
Nous avons détaillé les bonnes stratégies de sortie en capital dans notre article dédié au projet “devenir rentier”.
Pour l’assureur, la rente est une histoire d’espérance de vie
Puisque la rente est versée jusqu’à la fin de vos jours, le montant total des rentes que vous percevez pourra être supérieur ou inférieur au montant présent sur le contrat au moment de la demande : tout dépend de votre durée de vie.
L’assureur utilise des tables de mortalité statistiques pour calculer le taux de versement le plus juste. Le taux de rente est directement fonction de votre âge au moment de la demande : plus vous êtes jeune, plus l’assureur estime qu’il vous versera une rente pendant longtemps, et plus le taux de la rente sera faible.
Ainsi, ne soyez pas déçu si l’on ne vous propose que quelques dizaines d’euros en échange de votre petit capital à 30 ans !
Découvrez le projet qui vous ressemble
Les projets de vie avant tout
Outre le facteur « espérance de vie » , le bon choix est aussi une question de projet personnel. Si, une fois à la retraite, vous souhaitez acquérir une résidence principale ou financer un projet qui vous tient à cœur, obtenir une rente ne vous sera que de peu d’utilité.
Les intentions de transmission entrent aussi en ligne de compte. En optant pour une rente, votre capital est désormais propriété de l’assureur, et ne sera pas transmis aux bénéficiaires (hors option de réversion, qui transfère une partie de la rente au conjoint si vous veniez à disparaître en premier). À l’opposé, conserver le capital sur un contrat d’assurance-vie permet de transférer le solde, quel que soit son montant, aux bénéficiaires désignés dans la clause bénéficiaire.
Côté fiscalité ? En assurance-vie, si le contrat a plus de 8 ans, vous bénéficierez d’abattements sur les plus-values. Les sorties en capital doivent idéalement être échelonnées afin de rester chaque année sous les abattements. Quant aux rentes, elles sont fiscalisées sur une fraction seulement qui dépend de l’âge du bénéficiaire au moment du premier versement. Plus l’âge de demande est tardif, plus la décote est élevée. On peut donc considérer que la rente est partiellement défiscalisée.
Pour en savoir plus sur les rentes viagères (fiscalité, options...), consultez notre article entièrement dédié au sujet : rentes viagères.
Sortie en rente : deux points d’attention importants
Tout d’abord, rappelons qu’en assurance vie le choix n’est pas binaire. Vous pouvez retirer une partie du capital avec un rachat partiel, puis demander une rente avec le solde. Ensuite, notez bien que toute demande de rente est irréversible. Vous ne pourrez pas revenir sur votre décision !
En résumé, rente ou capital ?
Il est impossible de définir de façon absolue qu’un choix est meilleur que l’autre.
Le bon choix dépend évidemment de votre situation personnelle :
- vos revenus
- la rente calculée par l’assureur
- votre besoin de revenus complémentaires
- le montant total de votre épargne
- votre âge
- votre situation familiale (conjugale, enfants…)
- votre préférence pour la visibilité ou pour le potentiel rendement…
En règle générale, privilégiez la sortie en capital grâce à des rachats si :
- vous privilégiez la liberté, et êtes prêts à subir des aléas
- vous souhaitez laisser un capital à vos bénéficiaires ou vos héritiers.
Privilégiez la rente si :
- vous souhaitez un complément de revenus prévisible, en évitant tout risque d’arriver à court de capital
- vous pensez vivre longtemps
- vous n’avez pas envie de transmettre le capital présent sur ce contrat.
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