Yomoni : investissez mieux !

Comment se porte la bourse ? La presse, la télévision, les sites web vous répondront en vous donnant le niveau du CAC 40. Mais est-ce vraiment le baromètre de la bourse ?
Et, concrètement, est-ce une information utile pour votre épargne ?

Eh bien… pas vraiment !

Voici 3 raisons de croire que le CAC 40 n’est pas le meilleur indicateur... et ce que vous devriez regarder à la place :

#1. Le CAC représente la fine fleur des entreprises françaises

Reprenons d’abord la définition. L’indice CAC 40 représente le cours des actions des 40 plus grandes entreprises françaises cotées en bourse. Au sein de l’indice, chaque valeur n’a pas le même poids : la pondération de chaque entreprise dépend principalement de sa capitalisation boursière, c’est-à-dire la valeur totale de ses actions à un instant donné.

La composition de l’indice CAC 40 peut donc changer avec le temps. Actuellement, les poids lourds du CAC 40 sont LVMH, L’Oréal, Hermès…

Ces entreprises ont quelques points communs : ce sont de très belles entreprises, plutôt solides, assez anciennes, grandes exportatrices, qui possèdent des marques de luxe mondialement reconnues.

Bien sûr, le CAC comporte aussi des valeurs industrielles, des banques… et rien n’est figé : fut un temps, Total et Sanofi menaient le CAC. Mais il compte généralement peu de valeurs technologiques de croissance (comparé aux indices américains) et peu de valeurs industrielles (comparé à l’Allemagne). C’est ce qui explique, par exemple, que le CAC 40 a tendance à rester au bord de la route lorsque la technologie mène le bal.

Puisqu’il est très lié aux perspectives de bénéfices des entreprises du luxe, le CAC représente surtout l’appétit international pour les marques françaises, mais assez peu la réalité des entreprises françaises. En forçant le trait, on pourrait dire que le CAC 40 est un meilleur baromètre de la santé financière des ménages chinois, grands consommateurs de produits de luxe, que de celle des ménages français !

#2. Le CAC 40 est généralement exprimé en dividendes non réinvestis

Autre écueil, les dividendes.

Entrons un peu dans la technique. Le CAC 40 existe en multiples versions :

  • le CAC 40 “nu”
  • le CAC 40 dividendes bruts réinvestis
  • le CAC 40 dividendes nets réinvestis (net signifie ici net de taxe, avec un taux forfaitaire théorique de 25%)

Lorsque les médias vous indiquent que le CAC a enfin retrouvé ses plus hauts historiques, ils évoquent le CAC 40 nu, hors dividendes. Mais le CAC avec dividendes a déjà dépassé ses plus hauts depuis bien longtemps !

Pour juger de la performance réelle d’un investissement à long terme, il est crucial de tenir compte des dividendes. Pour faire une analogie, on ne jugerait pas de la performance d’un investissement immobilier locatif sans tenir compte des loyers… c’est pourtant ce que l’on fait lorsque l’on regarde le CAC nu sur longue période.

Comparez la valeur du CAC nu d'une part et du CAC dividendes réinvestis d'autre part sur ces deux pages du site d'Euronext :

Observez la valeur inscrite dans le cadre, en haut à gauche. Les valeurs des indices sont très différentes... mais il s'agit du même indice : le CAC 40. Le premier est sans dividende, le deuxième avec. Les dividendes causent environ 2 à 4% par an d’écart. Grâce aux intérêts composés, l'effet sur les indices s’amplifie avec le temps : difficile de croire que les deux indices ont démarré à 1000 points le 31 décembre 1987 !

Au-delà de la rigueur technique, il y a aussi un enjeu psychologique.

En écoutant les médias parler du CAC nu, on tend à minimiser inconsciemment la performance à long terme des actions, et donc à sous-estimer la réelle opportunité que représente l’investissement en actions en général.

En Allemagne, le DAX existe lui aussi en plusieurs versions. Mais la version la plus médiatisée est celle… avec dividendes. Un indice boursier est aussi un produit marketing, et certains savent mieux y faire que d’autres 🙂.

#3. Le CAC ne représente probablement pas votre épargne

Si votre patrimoine est correctement diversifié, vous possédez sûrement d’autres actifs que les 40 plus grosses actions françaises :

  • des petites et moyennes valeurs,
  • des valeurs internationales,
  • d’autres classes d’actifs, notamment des obligations qui jouent le rôle d’amortisseur (car montent généralement quand les actions baissent),
  • de l’immobilier,
  • de l’épargne de précaution placée sur des livrets...

Cette diversification fait relativiser les réels effets des mouvements du CAC sur votre patrimoine. Faites le calcul. Une variation de 2 % du CAC 40 se traduit par une variation de 1 % de votre patrimoine ? 0,5 % ? Moins ?

Regarder les indices boursiers, c’est regarder la partie la plus volatile de votre épargne. Trop s’y intéresser, c’est risquer de paniquer ou d’avoir une mauvaise perception de l’ensemble. Or, l’un des facteurs de réussite de l’investissement à long terme, c’est de garder le cap.

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De meilleurs indicateurs pour suivre les marchés

Quels sont les meilleurs baromètres des marchés actions ?

Pour les actions, les marchés américains restent les marchés directeurs. Le S&P 500 et le Nasdaq dictent la tendance des autres marchés la plupart du temps.

Le MSCI World, indice boursier qui regroupe plus de 1600 actions et 85 % de la capitalisation boursière mondiale, est un autre bon baromètre, car plus diversifié géographiquement (même si, par sa méthode de calcul, il est constitué de deux tiers de valeurs américaines).

Le MSCI World n’intègre pas les économies dites “émergentes”, mais sa version MSCI ACWI (All Country World Index) y ajoute les valeurs du MSCI Emerging Markets pour une couverture encore plus large.

Ces indices sont assez peu présents sur les sites d’information boursière. Pour une vision long terme, vous pouvez consulter la factsheet mensuelle fournie par MSCI (MSCI World, MSCI ACWI) ou télécharger les historiques longs (historiques MSCI). Pour une vision quotidienne, le plus simple est de consulter le cours des ETF qui les suivent à la trace.

En pratique, regarder les marchés ne sert à rien à part vous stresser

Le CAC 40 est diffusé partout, les indices plus larges sont plus confidentiels.

Mais ce n’est pas grave !

Bien investir, ce n’est pas réagir au marché, c’est avant tout contrôler ses émotions. Il faut savoir gérer l’euphorie des marchés haussiers, la monotonie des marchés sans tendance, la déprime des marchés baissiers. Et le moyen le plus simple, c’est de ne pas regarder les marchés.

Se décider à investir est difficile. Rester investi est difficile. Ne vous rendez pas la tâche encore plus difficile en regardant les cours ! Vous n’avez pas besoin de baromètre.

Voici ce que vous devriez plutôt regarder

Que regarder alors ? Comment suivre son épargne ?
Concentrez-vous sur ce que vous pouvez maîtriser :

  • Votre épargne mensuelle est-elle adaptée à votre budget, votre train de vie, vos objectifs ?
  • Les frais de vos produits financiers sont-ils en ligne avec le marché ? Payez-vous trop cher ?
  • Votre niveau de risque est-il cohérent avec votre horizon temporel ? Avec votre sensibilité personnelle ? Avec votre situation (revenus, charges de famille, risque d’imprévus…) ?

Certes, c’est plus ennuyeux, ça ne bouge pas tous les jours. Mais c’est le plus efficace.

Une maxime attribuée à George Soros dit :

If investing is entertaining, if you're having fun, you're probably not making any money. Good investing is boring.

(source : le livre "The Winning Investment Habits of Warren Buffett & George Soros")

en français :

Si investir vous divertit et vous amuse, alors vous n'êtes probablement pas en train de gagner de l'argent. Bien investir est ennuyeux.

En bref : laissez-nous nous ennuyer à votre place !


Les performances passées ne présagent pas des performances futures. Les supports d'investissement présentent un risque de perte en capital.

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