Commentaire du mois d'août 2024
“Pour agir avec prudence, il faut savoir écouter” - Sophocle
Le début du mois d’août a vu de nombreux investisseurs revenir à leurs écrans, espérant initialement profiter d’une pause estivale bien méritée. Le 5 août, les marchés japonais ont enregistré une perte de plus de 10% en une seule journée, établissant un nouveau record de baisse journalière. Ce vent de panique a été déclenché par le débouclement d’opérations de “carry trade”, où les investisseurs empruntaient en Yen et prêtaient en USD pour bénéficier du différentiel de taux d’intérêt. Cette réaction brève, mais extrêmement violente, du marché soulève une question : est-ce simplement dû à des facteurs techniques ou le marché nous lance-t-il un avertissement? Comme le disait Sophocle il y a 25 siècles, 'Pour agir avec
prudence, il faut savoir écouter'.
Sur le plan macro-économique, aucune alerte majeure n'est à signaler à l'exception de la légère hausse du taux de chômage américain. Aux États-Unis, l’inflation est passée pour la première fois depuis avril 2021 sous la barre des 3 %, s'établissant à 2,9 %. La croissance prévisionnelle du PIB pour le deuxième trimestre a atteint 3 %, contre 2,8 % attendu et 1,4 % au premier trimestre. À Jackson Hole, Jerome Powell a tenu un discours explicite, annonçant qu'il était temps pour la banque centrale de baisser les taux et de se concentrer davantage sur l’emploi plutôt que sur l’inflation. En zone euro, la croissance reste faible et la tendance confirme une décélération de l’inflation à 2,2 % en août, contre 2,6 % en juillet.
Finalement, le mois d’août s’est conclu à l’équilibre avec une performance de 0,3 % pour les actions internationales en euros. Les actions de la zone euro se sont distinguées en progressant de 1,6 %, tandis que les actions américaines ont enregistré une hausse de 0,2%. Les marchés émergents et le Japon ont affiché des performances de -0,6 % et -2 % respectivement. Au niveau sectoriel, les actions technologiques, malgré un début de mois difficile, ont fini en légère baisse de 0,7 %. Les secteurs défensifs ont bien résisté, le secteur de la santé s’octroyant une hausse de 3,2 %. Concernant les obligations, celles d’entreprises à haut rendement de la zone euro ont progressé de 0,9 %, tandis que les titres souverains européens à 10 ans et les obligations d’entreprises de bonne qualité ont respectivement gagné 0,4 % et 0,3 %. Sur le marché des matières premières, le pétrole a reculé de 5,7 % en euros tandis que l’or a augmenté de 2 %.
Dans ce contexte, nous avons opté pour la prudence en augmentant la part des obligations dans nos profils diversifiés. Ainsi, notre profil équilibré, normalement exposé à 50 % en actions et 50 % en obligations, est désormais ajusté à 45 % en actions et 55 % en obligations. Sur le plan sectoriel, nous avons achevé de prendre nos bénéfices sur les valeurs technologiques et avons clôturé notre pari tactique. Bien que nous croyons toujours à l’intérêt à long terme de ces valeurs, nous pensons qu’il est tactiquement judicieux de limiter le risque, les investisseurs s’interrogeant sur le temps nécessaire pour rentabiliser les
investissements importants dans le domaine de l’intelligence artificielle. Pour les mêmes raisons, nous avons initié une position tactique en actions américaines mais sur un indice équipondéré pour diminuer la sur-exposition au secteur technologique. Concernant les obligations, nous avons ajouté un peu de sensibilité aux taux dans nos profils diversifiés tout en conservant notre exposition en obligations d’entreprises européennes de bonne qualité.