Brut ou net ?
La question vient systématiquement lorsque nous nous évoquons un salaire.
Le brut, c’est lorsque rien n’a été retiré.
Le net, c’est lorsqu’on a retiré ce qui devait l’être : frais, charges, impôts…
Mais ce n’est pas aussi simple que cela en a l’air.
Pour les salaires par exemple, on distingue :
- ce que débourse votre employeur (parfois appelé “super brut”)
- ce que le salarié touche après paiement des cotisations patronales par l’entreprise (le “brut”)
- ce que le salarié touche après avoir payé ses propres cotisations salariales (le “net”)
- ce que le salarié touche une fois que l’impôt sur le revenu est passé par là (le “supernet”).
Il existe aussi le “net fiscal”, notion purement fiscale qui désigne le montant à reporter dans sa déclaration de revenus, et qui peut être différent de la somme réellement encaissée.
On pourrait même y ajouter un “triple net” en y intégrant la prime pour l’emploi, ce complément de salaire versé aux salariés modestes. Et pourquoi ne pas ajouter la taxe sur les salaires (acquittée par l’employeur) au super brut…
Bref, vous l’avez compris : brut et net n’ont pas de définition officielle. Tout est question de contexte… ou de choix politique !
Et pour les placements financiers ? Il est indispensable de s’intéresser à la rentabilité nette afin de pouvoir comparer des produits financiers, car la fiscalité de chaque placement est différente.
Alors, comment passer du brut au net sur les placements financiers ? Suivez le guide. Nous allons évoquer tour à tour :
- Le rendement brut
- Le rendement net
- Le rendement net-net
- Le rendement réel
Le rendement brut et la rentabilité brute : comment les calculer ?
Le rendement brut
Le revenu brut correspond à toutes les sommes qui sont encaissées sur une base annuelle.
Pour un appartement mis en location, le revenu est le loyer versé par les locataires en base annuelle. Pour une action ou un ETF, le revenu est constitué des dividendes versés sur une période de 12 mois.
Les produits qui ne versent aucun intérêt ou aucun dividende ont un rendement nul.
La rentabilité brute
La rentabilité tient compte de l’évolution du cours entre deux périodes.
Par exemple, un ETF dont le cours est passé de 20 € à 23 €, et qui a versé un dividende de 0,10 € sur la période a offert une rentabilité de : 3,10 € / 20 € = 15,5 % sur la période.
Le rendement est instantané, tandis que la rentabilité concerne une période (passée ou prospective). Pour plus de détails sur la différence entre rendement et rentabilité, reportez-vous à notre article sur la différence entre rendement ou rentabilité.
Le rendement net de frais
Les frais viennent diminuer le revenu brut.
Si l’on prend l’exemple d’un appartement mis en location, pour passer du revenu brut au revenu net, il faut retirer :
- les charges de copropriété non récupérables
- la taxe foncière
- les frais d’agence
- les assurances
- les travaux engagés pendant la période
- les frais de copropriété
- éventuellement une provision pour des travaux prévus, etc.
Ainsi, le net est assez subjectif : il dépend des choix faits par l’investisseur. Deux biens identiques avec des rendements bruts égaux peuvent avoir des rendements nets différents.
Côté placements, les frais sont généralement constitués par des frais liés aux produits financiers choisis, au mode de gestion et aux enveloppes de détention.
Chez Yomoni, les frais sont transparents et listés exhaustivement : 1,6 % par an au maximum. Les performances sont nettes de tous frais, mais brutes de fiscalisé.
En retirant les frais, vous pouvez calculer la rentabilité nette et la rentabilité nette de votre placement.
Cependant, il manque un dernier élément… la fiscalité !
La rentabilité nette-nette, après fiscalité
En France la fiscalité se compose de deux parties :
- les impôts à proprement parler,
- et les cotisations sociales, qui ne sont pas un impôt… mais c’est tout comme !
On arrive alors au “net-net”.
Les intermédiaires financiers communiquent rarement sur le rendement net de fiscalité, parce que les impôts sont propres à chaque investisseur.
En effet, l’impôt à retirer dépend :
- de l’enveloppe de détention des titres
- des options fiscales choisies
- de la tranche d’imposition (qui dépend notamment des revenus et de la composition du foyer)
- des éventuels abattements ou exonérations (exemple : abattement ou exonération des 8 ans sur l’assurance-vie ou le PEA)
- de l’éventuels existence de moins-values reportables
- etc.
Pour cette raison, il n’y existe pas de formule stricte pour passer de la rentabilité brute à la rentabilité nette-nette.
Pour avoir un ordre de grandeur, vous pouvez tabler sur 30 % de fiscalité sur les gains. C’est un maximum, hors abattements ou avantages liés aux enveloppes fiscales.
En intégrant la fiscalité, vous arrivez alors à la rentabilité dite nette-nette !
Et l’inflation dans tout ça ? Comment calculer le rendement réel
On peut parler aussi de rentabilité nette d’inflation : c’est la rentabilité “réelle”.
La rentabilité réelle des placements est surtout utilisée pour comparer des rentabilités des classes d’actifs sur longue période (plusieurs décennies). Ce qui compte alors, ce n’est pas l’augmentation du patrimoine en euros, mais sa valeur réelle : l’évolution du pouvoir d’achat de cette épargne, en tenant compte de l’augmentation du prix de la vie.
Ainsi, un placement qui a progressé de 6 % quand l’inflation est à 5 % a rapporté en réalité… 1 % en termes réels.
Pire : si ce placement à 6 % est imposé à 30 %, alors il rapporte 4,2 % net d’impôt… soit une perte de -0,8 % net d’impôt et d’inflation !
Avec ce placement, si vous placez 1000 € en début d’année, vous détenez 1042 € nets en fin d’année, mais ces 1042 € ont moins de valeur que les 1000 € initiaux.
Historiquement, les placements qui offrent le meilleur rendement réel sont les actions et l’immobilier, tandis que le Livret A a offert un rendement réel proche de 0.
Les performances passées ne présagent pas des performances futures.