Yomoni : investissez mieux !

En mars 2022, les prix ont augmenté de 4,5% sur un an, un niveau inédit depuis la création de l’euro. Oui, l’inflation est de retour ! Faut-il s'inquiéter ? Comment s’en protéger ?
Et d'ailleurs... qu'est-ce que l'inflation, au juste ?

Inflation : une définition et explication simple

L’inflation désigne une hausse de prix durable des biens et des services.

Pour pouvoir parler d’inflation, la hausse doit donc être à la fois :

  • durable : une hausse des prix temporaire ne peut, seule, être qualifiée d’inflation,
  • généralisée : une hausse centrée sur certains produits et services ne peut seule être qualifiée d’inflation.

En France, l’inflation est calculée chaque mois par l’INSEE. L’organisme mesure mensuellement le prix d’un panier de produits et de services, échantillon représentatif de la consommation moyenne des ménages : c’est l’IPC, l’indice des prix à la consommation.

Les prix sont relevés sur le terrain, à partir de données de caisses des enseignes de la grande distribution alimentaire et par des enquêteurs qui notent les prix dans les rayons de supermarché. Vous en avez peut-être déjà croisé !

En mesurant la variation de l’IPC d'un mois à l'autre ou d'un an à l'autre, on obtient la variation du prix du panier, et donc l’inflation.

Taux d'inflation en France depuis 1991 (variation de l'IPC)

Puisque l’inflation dépend du panier observé, chaque personne subit sa propre inflation. Si vous n’avez pas de voiture, vous n’aurez pas la même inflation que votre voisin qui fait 80 km par jour pour aller travailler. Il existe plusieurs indices d’inflation (européen, hors tabac, etc.).

L’inflation est synonyme d’une dévaluation de la monnaie, puisque chaque euro achète de moins en moins de biens : l’inflation signifie toujours une perte de pouvoir d’achat pour les épargnants.

Les économistes s’accordent à dire qu’une légère inflation est bénéfique pour l’économie, et préférable à une inflation nulle.

Si l’on prend du recul, on constate une tendance à la baisse de l'inflation ces dernières décennies, causée notamment par une relative stabilité du prix des matières premières, et par la mondialisation qui abaisse le prix de nombreux produits.

Attention, cela ne signifie pas que les prix du panier ont baissé ! Ils ont augmenté, mais faiblement chaque année.

Taux d'inflation en France depuis 1900 (indice composite)

Qu’est-ce qui provoque l’inflation ?

L’inflation peut avoir de multiples causes.

L’inflation par la demande

Elle provient d’un excès de demande par rapport à une offre de produits restreinte.

Après la crise du COVID, on a pu constater un début d’inflation par la demande, du fait des nombreux achats qui ont été reportés.

L’inflation par les coûts

Cette inflation est liée à la répercussion des prix des matières premières sur le prix des produits finis. Par exemple, une hausse du prix des engrais peut occasionner une hausse de prix de l’alimentation. Dans les années 70, le choc pétrolier (forte hausse des prix du pétrole) a causé une inflation annuelle proche de 10% pendant plusieurs années.

L’inflation importée

Ce type d’inflation est proche de l’inflation par les coûts, si ce n’est que la hausse des prix est liée à un effet de change (renchérissement du dollar par exemple). Le coût des produits importés augmente.

L’inflation monétaire

Ce type d’inflation est causé par un excès de monnaie circulant dans l’économie, par rapport à la quantité de biens et de services offerts. Imaginons par exemple que chaque citoyen voit son épargne magiquement multipliée par 10 du jour au lendemain. Il est probable que chacun se jette sur le bien immobilier qu’il rêvait d’acheter. Les vendeurs ayant l’embarras du choix, ils ne tarderont pas à fixer le prix bien plus haut… 10 fois plus haut !

Chacun est plus riche en nominal, mais a le même pouvoir d’achat en termes réels.

L’inflation de crise

L’inflation liée à une défiance : la perte de confiance dans la monnaie pousse à dépenser ses capitaux rapidement, ou à les échanger contre des biens tangibles. C’est le même phénomène qui vous pousse par exemple à échanger des bons d’achat rapidement lorsque vous ne faites pas confiance dans l’enseigne qui les a émis.

Inflation et salaires

Les salaires sont-ils indexés sur l’inflation ? Oui et non.

Le SMIC est revalorisé chaque année pour tenir compte de l’inflation, mais sa réévaluation ne reflète pas exactement l’évolution de l’IPC : elle résulte surtout d’une logique politique.

Plus généralement, la réévaluation des salaires se fait via les mécanismes d’offre et de demande au moment des embauches, et via la négociation salariale, individuelle ou collective. Ce qui peut causer une grande latence…

Enfin,certains économistes considèrent qu’une hausse des salaires pour accompagner l’inflation encourage cette dernière, même si c’est évidemment un “coup de pouce” bienvenu pour les ménages à court terme.

Le rôle des banques centrales dans la régulation de l’inflation

Les banques centrales sont les “banques des banques”. Elles fixent le coût de l’argent qu’empruntent les banques pour le reprêter aux entreprises et aux ménages. En Zone Euro, c’est la Banque Centrale Européenne (BCE) qui joue ce rôle.

Toutes les banques centrales ont un mandat, explicite ou non, de contrôle des prix : elles cherchent à éviter un emballement des prix, une hyper inflation destructrice pour l’économie.

Par exemple, la BCE a pour mandat de maintenir l’inflation à un niveau proche mais inférieur à 2% par an.

Pour y parvenir, leur outil principal est le pilotage des taux d’intérêt à très court terme. Des taux d’intérêt élevés encouragent le placement des capitaux et découragent la consommation, donc limitent l’inflation. À l’opposé, des taux faibles dissuadent de placer, et encouragent l’emprunt et la consommation, donc stimulent l’inflation.

Le pari est réussi : malgré les crises économiques, la zone euro a réussi à conserver une progression des prix proche de l’objectif depuis la création de l’euro.

Actuellement (début 2022), nous constatons une hausse de l’inflation, tirée par les coûts du pétrole et des matières premières. Le marché anticipe donc que la BCE à mettre un terme à sa politique de taux 0, qui était efficace pour parer la déflation, mais semble de moins en moins pertinente aujourd’hui. En relevant les taux, elle devrait limiter l’inflation, mais risque de pénaliser la croissance économique et l’emploi.

Quelques définitions : déflation, hyperinflation, stagflation

Déflation : définition

Qu'est-ce que la déflation ? La déflation est le symétrique de l’inflation. C’est une baisse généralisée et durable des prix. Elle est généralement causée par un excès de prudence des ménages et une faible consommation. Pendant la crise du COVID, on a connu quelques épisodes de déflation car il y avait trop de produits pour trop peu d’acheteurs.

C’était une période ponctuelle, mais en général la déflation s'auto entretient : les ménages anticipent une baisse des prix, donc retardent au maximum leurs gros achats (voiture par exemple), ce qui gonfle les stocks des entreprises qui doivent baisser leurs prix pour se débarrasser de leurs marchandises, etc.

En outre, elle est très pénalisante pour les acteurs (ménages et entreprises) endettés, car ils remboursent en termes réels davantage que ce qu’ils ont emprunté.

Il ne faut pas confondre la déflation (inflation négative) avec la désinflation (baisse de l’inflation, qui passe par exemple de +3% à +2%, sans passer en négatif).

Certains secteurs sont fondamentalement en déflation : c’est le cas des ordinateurs et des téléphones. À qualité égale, leur prix baisse. Acheter un ordinateur et le conserver dans sa cave n’est pas un bon placement !

Hyperinflation : définition

Qu'est-ce que l'hyperinflation ? L’hyperinflation est une forme d’inflation très élevée et devenue incontrôlable.

L’hyperinflation peut être causée par une perte totale de confiance dans la monnaie d’un pays : les individus préfèrent se débarrasser le plus rapidement possible de la monnaie, craignant qu’elle ne vaille plus rien le lendemain. La monnaie perd son rôle de réservoir de valeur.

Lorsque les hausses des taux d’intérêt ne parviennent pas à stabiliser les prix, la perte de confiance dans la monnaie est actée. Le phénomène s’autoentretient et peut causer la faillite d’un pays, dont la devise est en forte chute sur les marchés internationaux, rendant les importations impossibles.

L'hyperinflation est généralement causée par un déficit budgétaire trop élevé, que l’État rembourse en créant de la monnaie ex nihilo.

On qualifie généralement d’hyperinflation les situations où les prix augmentent de plus de 50% par mois. Il n’est pas rare que, pendant les pires crises, l’inflation se constate jour après jour : des prix peuvent parfois prendre 20% du matin au soir…

Les conséquences économiques et sociales de l’hyperinflation sont dramatiques. Selon de nombreux économistes, la période d’hyperinflation en Allemagne pendant les années 1930 a facilité la montée du nazisme. C’est ce qui pourrait expliquer l’attitude très rigoriste de l’Allemagne quant à la politique monétaire de la BCE.

Stagflation : définition

Qu'est-ce que la stagflation ? La stagflation, contraction de “stagnation” et “inflation”, est une inflation sans croissance économique. C’est une situation douloureuse, difficile à vivre pour les ménages car les salaires n'augmentent pas, tandis que les prix progressent.

En France, une longue période de stagflation a eu lieu dans les années 1970, lorsque la flamnbée des prix du pétrole a causé un fort tassement économique. Les salaires, alors indexés sur l’inflation, ont alimenté la hausse des prix, et ont même progressé de 4% par an en termes réels (au-delà de l’inflation). Cependant, l’absence de croissance économique a mis en difficulté les entreprises, provoquant la naissance du chômage de masse.

Comment placer son patrimoine en période d’inflation ?

Comment éviter l’inflation lorsque l’on place son argent ?

L’inflation pénalise les détenteurs de capitaux non placés, puisque les biens et services qu’ils peuvent acheter coûtent de plus en plus cher.

Subir la pression, c’est un peu comme être dans un train qui avance lentement, et se faire doubler par un train qui avance plus vite : on a l’impression de reculer.

En revanche, l’inflation favorise les ménages et entreprises endettés à taux fixe, puisque le montant qu’ils devront rembourser, fixe en nominal, diminue en termes réels. L’inflation rend le remboursement plus facile.

Il faut éviter :

  • éviter de détenir de l’épargne liquide
  • éviter de détenir de l’épargne placée à taux trop faible, qui ne compense pas l’inflation. Si vous placez à 1% en vue d’acheter un objet qui a pris 5% dans l’année, vous perdez du pouvoir d’achat et du patrimoine
  • éviter les obligations car elles sont majoritairement à taux fixe. La valeur qui sera remboursée à terme baisse en termes réels a fur à meusure que l’inflation progresse. En outre, en cas de hausse des taux des banques centrales, l’effet baissier sera immédiat.

Il faut favoriser :

  • les actifs dits “réels” tels que l’immobilier, dont le prix évolue à long terme en ligne avec l’inflation. En effet, le prix de la pierre dépend du pouvoir d’achat des acquéreurs potentiels, et peut donc accompagner l’inflation si les salaires suivent.
  • l’investissement en capital dans les entreprises (l’achat d’actions) car la valeur d’une entreprise est un actif réel : lorsque tout augmente, la valeur d’une usine, de stocks de brevets… augmente aussi. Il en est de même pour ses prix de vente, ses coûts, ses marges... et ses bénéfices. Cependant, certains secteurs ont davantage de facilité à répercuter la hausse des prix sur leurs prix de vente..
  • les matières premières, et notamment l’or, qui a prouvé par le passé sa capacité à conserver sa valeur. Mais attention : si le pouvoir d’achat d’une pièce de "20 F or" (le fameux Napoléon) est le même aujourd’hui qu’il y a un siècle, l’or est totalement improductif. On n’a jamais vu une pièce d’or verser un dividende !

Chez Yomoni, les profils les plus investis en actions (P6 et au-delà) sont les mieux à même de protéger votre patrimoine de l’inflation car ils contiennent majoritairement des actions et peu d’obligations.

L'investissement sur ces profils implique une prise de risque, car ils ne sont pas garantis en capital. Cependant, bien dosée et avec un horizon de temps cohérent, nous estimons que cette prise de risque est plus opportune que de subir le risque inflationniste.

Investir comporte des risques, notamment en perte de capital. Prenez-en connaissance.

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