Ces dernières semaines encore, la croissance économique mondiale a suivi son cours, restant insensible au tumulte politique international. Toujours beaucoup de bruits pour rien, alors qu’il n’y a pas changements de tendance. La croissance est là, bien qu’inégalement répartie.
- Aux Etats-Unis, le niveau d’activité reste élevé avec un taux de chômage sous les 4%, mais un tassement est visible dans certains secteurs, comme la construction.
- En Europe, la croissance est modeste après deux trimestres décevants, mais la rentrée est de bon augure puisque les industriels allemands annoncent enfin un regain d’activité ce mois-ci. Entre cette Allemagne dynamique et une Italie à l’arrêt, c’est la France qui sera le pays-pivot pour la moyenne du continent.
- La Chine donne toujours des signes contradictoires. D’un côté, l’activité industrielle et l’immobilier s’essoufflent. De l’autre, la croissance dépasse encore les 6,5%, avec des conditions monétaires favorables : le crédit est soutenu par la banque centrale, et les exportations bénéficient de 8% de dépréciation de la monnaie depuis le début d’année.
Dans ces conditions, nous maintenons notre scénario économique, à savoir une croissance mondiale de haut de cycle. Elle reste soutenue, mais tout repose sur le dynamisme américain qui flirte avec ses limites, comme en témoigne une inflation se situant désormais bien au-delà des 2%. La Réserve Fédérale, gendarme monétaire outre-Atlantique, devrait poursuivre la hausse de taux et soutenir le billet vert aux dépens des devises émergentes et de l’or.
Les tendances sur les marchés depuis le début d’année reflètent sans ambiguïté cette dispersion économique. Seules l’énergie (Pétrole) et la bourse américaine sont dans le vert, respectivement à +20% et +10%. Les bourses européennes font au mieux du surplace, avec l’Italie qui décroche nettement. Les régions émergentes ferment le ban avec des performances de -5 à -10%, en parfaite symétrie avec Wall Street. La guerre commerciale n’a pas encore commencé que les bourses ont déjà fait leur choix.
Notre allocation tactique reste proche de la neutralité sur l’exposition en actions, avec le maintien de notre surexposition sur l’énergie au détriment des obligations souveraines.