Du coté de notre gestion - Longue Vue #43
Sur le front des nouvelles macro-économiques, les statistiques publiées au cours du mois écoulé n’ont pas modifié nos vues fondamentales concernant l’environnement conjoncturel international. Globalement, la stabilisation de l’activité se confirme en Europe et en Chine, sources d’inquiétude à la fin de l’année dernière, tandis que les États-Unis se maintiennent sur une trajectoire satisfaisante. La demande intérieure demeure très solide, et seul le secteur manufacturier donne quelques signes d’essoufflement et semble converger vers un rythme plus modéré, probablement sous l’effet du ralentissement international. Du côté des banques centrales, aucun changement n’est à signaler : celles-ci conservent un biais très accommodant.
En revanche, une nouvelle escalade dans les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, matérialisée par une communication à nouveau agressive du président Trump, par la mise en place de nouvelles mesures tarifaires ainsi que par des sanctions vis-à-vis de la société Huawei, a conduit à un retour marqué de l’aversion au risque sur les marchés financiers internationaux. Les marchés actions ont ainsi corrigé sur le mois, tandis que les actifs les plus sûrs (obligations d’État) bénéficiaient de leur statut de valeurs refuges.
Concernant les tensions commerciales, nous continuons à penser que celles-ci sont appelées à se modérer et nous écartons le risque d’une escalade qui aurait des effets très sérieux sur la croissance mondiale. Il nous semble en effet très improbable que le président américain maintienne longtemps une pression élevée en raison de ses effets déstabilisants sur le marché des actions américaines. Bien que l’économie américaine soit dans une situation robuste, sa sensibilité à la tenue des cours boursiers demeure en effet importante au travers des effets de richesse. Une baisse sensible des cours boursiers aurait certainement un effet négatif sur la confiance du consommateur américain et sa propension à consommer.
L’hypothèse d’une agressivité croissante du président américain dans le domaine des échanges internationaux semble donc très improbable, d’autant plus que les prochaines élections présidentielles américaines se rapprochent rapidement et que la nervosité récente à Wall Street est désormais très clairement imputable aux questions commerciales, et non plus à la politique monétaire de la Réserve fédérale comme à la fin de l’année dernière.
En résumé, nous estimons donc que l’environnement macro-économique international actuel, caractérisé par une croissance satisfaisante et l’absence d’inflation, demeurera encore assez favorable pour les actifs risqués (actions principalement) au cours des prochains mois.
Dans ce contexte, nous maintenons notre préférence pour les actifs risqués dans les portefeuilles sans modification significative par rapport au mois précédent. L’exposition aux actions demeure inchangée, sur des niveaux moyens, ainsi que celle au pétrole. Nous soldons le reste d’exposition à l’or encore présente dans les portefeuilles après la réduction significative effectuée le mois dernier. Au sein de l’exposition aux actions, nous conservons des vues plutôt procycliques au travers d’exposition aux secteurs les plus sensibles à la tenue de la croissance mondiale.
Les principaux changements intervenus ce mois-ci concernent la poche obligataire des portefeuilles. Celle-ci a été recentrée sur les titres européens, et nous ne conservons plus désormais en dehors de la zone européenne qu’une exposition aux obligations émergentes couvertes du risque de change. Sur les obligations européennes, nos vues concernant l’environnement macro-économique se déclinent en une diversification sur le risque crédit et par une légère sous-sensibilité.