Bonnes résolutions, épisode 843
Quelle est la dernière fois que vous avez pris de bonnes résolutions ? Vous allez arrêter de fumer, de picoler, de vous nourrir de sucre, faire du sport. Vous allez même mettre de l’argent de côté et —sommet de bonne volonté— vous allez placer cet argent. Au final, vous fumez toujours autant que vous buvez et vous consommez aussi peu de légumes que vous faites de sport.
Vos bonnes résolutions en matière d’épargne et de placements en sont au même point. Vous promettez beaucoup, mais au final il y a toujours une bonne raison pour ne pas tenir vos promesses. Vous aviez pris la décision de plus épargner et de mieux placer votre argent. Mais un an plus tard, la Bourse avait chuté lourdement ; et puis l’année suivante, on vous proposait un placement qui allait vous rendre très riche très vite. Alors votre stratégie de long terme a fait long feu.
Mettez vos objectifs et votre stratégie par écrit
Une fois que vous avez décidé ce que vous allez faire, vous avez peut-être intérêt à le mettre par écrit. Vous voulez obtenir un complément de retraite plutôt que de devenir super riche super vite ? Écrivez-le. Vous avez choisi de placer votre argent à 60 % en actions largement diversifiées avec des frais minimaux ? Écrivez-le. Vous allez mettre 15 % de votre revenu de côté chaque mois ? Écrivez-le.
Si après une chute des cours de la Bourse vous avez envie de vendre vos actions, vérifiez si c’est vraiment compatible avec votre plan. Et si mettre tout votre argent sur le dernier truc à la mode vous démange, vérifiez si ça correspond réellement à la stratégie que vous aviez choisie. Mettre la stratégie par écrit peut être particulièrement utile aux couples, pour éviter les incompréhensions.
Le plan pourra inclure :
- la philosophie générale : plutôt investisseur ou spéculateur, tolérance au risque, etc. ;
- l’objectif : préparer votre retraite, acheter un logement, transmettre des biens, etc. ;
- combien de temps vous avez devant vous ;
- l’argent à mettre de côté ;
- les choix de placement : allocation d’actifs, etc. ;
- les modalités de modification du plan.
Exemples
Les deux exemples ci-dessous montrent que le résultat dépend bien sûr de la situation de chacun, et qu’on peut inclure plus ou moins de détails.
À trente ans
- Durée — retraite dans 35 ans au plus tôt.
- Allocation d’actifs — 75 % en actions (35 % pour l’instant, à augmenter de 5 % par trimestre pendant deux ans, histoire de m’habituer).
- Épargne — je mets de côté 20 % de mon revenu en moyenne (minimum de 15 %).
Couple de salariés de 55 ans
- Philosophie : nous ne voulons pas devenir multimillionnaires, juste obtenir un complément de retraite ;
- Horizon temporel : nos premiers retraits auront lieu dans 5 ou 10 ans ;
- Taux d’épargne : 10 % de nos salaires nets chaque mois ;
- Allocation d’actifs : nous plaçons actuellement 55 % de notre argent en actions et 45 % en obligations, nous comptons diminuer l’allocation en actions de 1 % par an ;
- Implémentation : nous avons des assurance-vies en euros et en unités de compte, plus des livrets ;
- Épargne de précaution : en tout quatre mois de salaire sur des livrets ;
- Mises à jour : nous modifierons ce plan, d’un commun accord et par écrit, en cas de changement majeur dans notre vie (chômage ou retraite anticipée) mais pas en réponse à ce que fait la Bourse.
Il est dangereusement facile de faire comme Alice au pays des merveilles qui « se donnait généralement de très bons conseils (même si elle les suivait rarement) ». En vous donnant de bons conseils par écrit, vous augmentez vos chances de les suivre.